Les défaillances de sécurité des 19 centrales
nucléaires françaises pointées par Bruxelles
Les contrôles de sécurité
systématiques menés par l'Union européenne ont révélé des défaillances de
sécurité dans l'ensemble des centrales nucléaires françaises, affirme lundi 1er
octobre Le Figaro, citant "un bilan encore confidentiel".
Les 19 installations de l'Hexagone "manquent
d'instruments de mesure sismique adaptés aux exigences post-Fukushima",
note le quotidien sur son site Internet.
Ces carences avaient déjà
été pointées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française dans son long
rapport publié en juin et imposant des milliers de prescriptions aux
exploitants.
Néanmoins, observe Le Figaro, la centrale de Fessenheim,
que François Hollande s'est engagé à fermer en 2016, "présente moins de mauvais points dans le
tableau récapitulatif du document européen. Un exemple : les procédures prévues
en cas d'accident grave sont jugées insuffisantes à Chooz et Cattenom, mais
adéquates [dans la centrale alsacienne]".
D'après le journal, le
parc français doit revoir ses dispositifs pour "les scénarios extrêmes envisagés par Bruxelles : tremblement de
terre, inondations, résistance par conception à des secousses ou à des impacts
comme la chute d'un avion".
Le commissaire européen à
l'énergie, Gunther Oettinger, dont les équipes ont inspecté l'ensemble des 147
réacteurs européens, espère être en mesure de soumettre son rapport et ses
recommandations aux dirigeants de l'UE lors du sommet des 18 et 19 octobre à
Bruxelles. "Nos contrôles de
sécurité ont été stricts, sérieux et menés en toute transparence. Ils ont
permis de révéler ce qui allait bien et là où il fallait apporter des
améliorations", a-t-il assuré dans une déclaration écrite
transmise à la presse. "En général,
la situation est satisfaisante, mais nous ne devons avoir aucune
complaisance", a-t-il ajouté.
Nucléaire : les injonctions de l'ASN pour améliorer
la sûreté du parc français
C'est un "pavé"
de plus de 300 pages. Il réunit 32 décisions comportant chacune une trentaine
de mesures. Soit, au total, près d'un millier de prescriptions faites par
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) aux exploitants des installations
nucléaires françaises : EDF pour les 58 réacteurs en activité et l'EPR en
construction à Flamanville (Manche) ; Areva pour la fourniture et le
retraitement du combustible ; le Commissariat à l'énergie atomique et aux
énergies alternatives (CEA) pour les installations de recherche.
Ce volumineux catalogue
d'injonctions, présenté jeudi 28 juin par le président de l'ASN, André-Claude
Lacoste, et son directeur général, Jean-Christophe Niel, fait suite aux "évaluations complémentaires de sûreté"
– les stress tests – demandées par le gouvernement français et par le Conseil
européen, après l'accident de Fukushima du 11 mars 2011. Il est destiné à
garantir "un renforcement
significatif des marges de sûreté" des sites atomiques
français, face à des catastrophes naturelles (tremblement de terre, inondation,
tempête) ou à une perte d'alimentation en électricité ou en eau (causée par un
aléa naturel, un attentat ou le crash d'un avion).
"NIVEAU DE
SÛRETÉ SUFFISANT"
Début janvier, au vu des
rapports remis par les exploitants, l'ASN avait estimé que "les installations examinées présentent un
niveau de sûreté suffisant pour qu'elle ne demande l'arrêt immédiat d'aucune
d'entre elles". Toutefois, ajoutait-elle, "la poursuite de leur exploitation nécessite
d'augmenter dans les
meilleurs délais, au-delà des marges de sécurité dont elles disposent déjà,
leur robustesse face à des situations extrêmes". L'Autorité de
contrôle avait alors esquissé plusieurs pistes pour y parvenir.
Il aura donc fallu six
mois pour les transformer en prescriptions qui s'imposent désormais aux
exploitants. Un délai qui peut paraître bien long, au regard du traumatisme
provoqué par la catastrophe japonaise. Mais nécessaire, explique l'ASN, pour
formaliser par le menu toutes les exigences. EDF, Areva et le CEA, qui s'y sont
préparés, ont du reste jusqu'au... 30 juin seulement pour remettre "un dossier détaillé" présentant
la façon dont ils se conformeront à l'une des injonctions prioritaires : la
mise en place d'un "noyau dur"
préservant, en toutes circonstances, les fonctions vitales des installations
nucléaires, à commencer par les centrales d'EDF.
Ce noyau dur, précise
aujourd'hui l'ASN, appelle des "dispositions
matérielles et organisationnelles" visant à "prévenir un accident avec fusion du
combustible ou en limiter la progression", à "limiter les rejets radioactifs massifs"
et à "permettre à l'exploitant d'assurer
les missions qui lui incombent dans la gestion d'une crise".
Pour les réacteurs nucléaires, "des
moyens électriques bunkerisés" devront "être en place partout avant 2018",
et des groupes électrogènes de secours supplémentaires installés dès la fin 2013.
CRÉATION D'UNE
"FORCE D'ACTION RAPIDE"
Autre obligation : la
création d'une "force d'action
rapide nucléaire", pouvant intervenir en moins de vingt-quatre
heures sur toute centrale accidentée. Elle devra pouvoir être mobilisée dès la
fin de 2012 et "être complètement
opérationnelle au plus tard fin 2014". S'y ajoutent, pour
l'usine de La Hague (Manche) d'Areva, la mise en œuvre de "moyens robustes de réalimentation des
piscines d'entreposage [des combustibles usés]". Et, pour plusieurs réacteurs de
recherche du CEA, des "améliorations
des installations" face au risque d'inondation, de séisme, de
perte de refroidissement ou de feux de sodium.
Ces consignes vont
contraindre les exploitants à "des
travaux massifs", a conscience M. Lacoste, qui juge que le coût
de 10 milliards d'euros auquel les a évalués le PDG d'EDF, Henri Proglio, est "un ordre de grandeur raisonnable".
Ces travaux s'étaleront sur plusieurs années, le calendrier des prescriptions
courant jusqu'à 2018.
Une fois toutes ces
mesures appliquées, la sécurité du parc nucléaire sera-t-elle assurée ? "Fukushima a confirmé ce que j'ai toujours dit
: un accident ne peut jamais être exclu", répond le président
de l'ASN. Autrement dit, "personne
ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident nucléaire en France".
Ce que le gendarme du nucléaire résume encore d'une formule tout sauf
lénifiante : "Nous savons
aujourd'hui que l'improbable est possible."
Pierre Le Hir
Une
hausse inquiétante des doses reçues par imagerie
"Assez
satisfaisante." C'est ainsi que
l'Autorité de contrôle (ASN) qualifie l'année 2011, dans son rapport annuel sur
"l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France".
Sur cette période ont été enregistrés 1062 "événements
significatifs", dont deux classés au niveau 2 sur une échelle de
gravité comptant 7 degrés. S'y ajoutent trois événements de niveau 2 survenus
dans les activités de radiothérapie, sans conséquences pour les patients.
L'ASN se montre toutefois "préoccupée"
par l'augmentation des doses de rayonnement délivrées dans le cadre d'examens
faisant appel à l'imagerie médicale. En cinq ans, les doses reçues par le
public ont progressé en moyenne de 47 %. Un scanner complet du corps équivaut
ainsi à une dose de 20 millisieverts, soit la limite annuelle admise pour les
travailleurs du nucléaire. L'ASN estime donc "nécessaire de rechercher
une meilleure maîtrise des doses".
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Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss
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