49 pesticides interdits polluent nos cours d'eau
"Les pesticides dans nos cours d'eau ne reculent pas. Même les pesticides interdits."
La phrase, sans appel, est prononcée par Martin Guespereau, directeur
général de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, qui présentait un
rapport important sur l'état des rivières et des nappes phréatiques, mardi à Lyon.
La
moitié des cours d'eau des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont
certes en bon état – un meilleur taux qu'au niveau national, et une
évolution positive dans le temps – mais 40 % sont pollués par des
pesticides, pour 20 % des nappes phréatiques.D'où viennent les 49 pesticides interdits présents dans nos cours d'eau ?
Pire, l'Agence de l'eau a détecté 49 pesticides interdits dans nos cours d'eau, sur les 53 cloués au pilori par le Grenelle Environnement en 2007. Pour certains, cette présence est relativement normale, car ils ne se dégradent pas. Pour d'autres, en revanche, on ne devrait plus en retrouver trace dans l'eau... du moins, si l'on avait réellement cessé de les utiliser. La conclusion de Martin Guespereau est simple : "On fait toujours un usage courant de pesticides interdits !" Notamment dans le Beaujolais.Du côté des nappes phréatiques, 38 d'entre elles dépassent les normes de potabilité. Cela implique un coût énorme en matière de dépollution. Au niveau national, on dépense ainsi 400 à 700 millions d'euros par an pour dépolluer de l'eau destinée à être bue. Certains cours d'eau sont si "sales" qu'il est interdit de les transformer en eau potable, dépollution ou pas...
beaujolais.com
3 solutions pour lutter contre les pesticides dans nos cours d'eau
L'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse entrevoit trois solutions pour diminuer le taux de pesticides dans nos rivières. Des solutions de bon sens, voire de "bonnes vieilles recettes", selon les termes de son directeur général :1) Utiliser moins de pesticides, tout simplement.
2) Eviter les pertes de pollution. Par exemple, lorsqu'on vide une cuve et qu'on en lave le fond.
3) Eviter les agricultures polluantes. Deux possibilités : privilégier l'agriculture biologique ; acheter des terrains autour des captages, déplacer les cultures polluantes qui s'y trouvaient et y implanter des cultures moins ou non polluantes.
Vincent Thimonnier
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