Nous voulions juste faire
l’amour
Jouir de la vie,
effeuiller le désir
Trouver un contre-poison à
cette extrême lassitude
Que nous lisions sur le
visage de nos parents
Nous avions vingt ans,
l’avenir nous appartenait
Il semblait immense,
incommensurablement vierge
Nous savions lire entre
les nuages
Nous guettions chaque
rencontre comme un nouveau présage
Tout était puissant,
révélateur, gorgé de sens…
Nous voulions juste faire l’amour
Nous voulions juste faire l’amour
Avec la vie, la femme et
l’arbre
Avec cette résonance
inouïe d’un absolu sans faille
Nous voulions renaître
chaque matin plus lucide, plus pertinent
Et nous avions quelques
sextants pour nous guider :
Brel nous chantait sa
quête, son impossible rêve
Ferrat ses grandes orgues
Aragonaises
Leclerc, Brassens, nous
tissaient leurs perles de mots
En esthètes accomplis
Et Ferré… ô Ferré,
l’ardent , l’indispensable défricheur sauvage
Apaisait notre soif d’être
ici, tout d’suite, maintenant ! Hé basta !
Sans plus rien concéder à
la morosité ambiante
Avec ce désir de loup
affamé
Nous cherchions dans la
steppe du monde
Quelques louves
insatiables comme nous…
Sans Marijuana, sans
substituts, sans regret
Orgueilleux parfois, mais
questoyeur toujours
Nous relevant de chaque
chute un peu plus grand, un peu moins con
Nous étions alors perçus
comme gauchistes-révolutionnaires
Alors que nous ne
cherchions qu’à préserver notre âme d’enfance
Jusqu’à l’heure
d’aujourd’hui sans l’ombre d’un reniement…
Morice Benin, 20 Mars 2013, 26150 Die
Morice Benin, 20 Mars 2013, 26150 Die
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire