En 2009 la France
compte 170 terrains d’aviation, 155 se disputent 10% des 145 millions de
passagers transportés en 2007, tous en deçà d’une masse critique fixée à
800 000 passagers ou tonnes de fret (rapport de la cour des comptes de
juillet 2007) la densité d’aéroports en Europe par millions d’habitants s’établit comme suit :
Allemagne 0.23 (19 aéroports) Italie 0.46 (27 aéroports) Espagne 0.60
(26 aéroports) Angleterre 0.84 (50 aéroports) France 2.79 (170 aéroports).
Cette pléthore aéroportuaire ne suscite aucun débat, les élus locaux
et les patrons de chambres de commerce défendent bec et ongles leur tour de contrôle.
Le conseil général de la Drôme n’a pas échappé à ce mirage, en effet en mars
2008 une étude élaborée par le BE Cat Sud prévoyait pour 2011 un chiffre
d’affaire de 2 342 444 millions d’euro avec 216 000 passagers an. Malgré cela le déficit
s’élevait encore à 2 281 309 € pour 40 emplois créés. Mais la finesse
de cette étude réside dans les produits dérivés puisque Cat’Sud estime à
166 805 730€ les retombées induites, directes et indirectes. Tout
cela s’est avéré évidemment très fantaisiste mais nos élus ont plongé tète
baissée devant cette hypothétique manne. Ils ne juraient que par les sacro
saintes » Low Cost » jusqu’à se rendre chez Ryan Air afin de négocier
au plus vite leur adhésion. Notre conseil général a aujourd’hui budgété quelques 5 millions d’euros et consommé 3.5
millions en travaux en pure perte et continue malgré tout à croire en un
développement économique rentable de cet aéroport. En effet en septembre 2011
il lance une étude « aménagement programme » dans laquelle on peut
lire :
L’étude fait également
ressortir que l’emprise actuelle de l’aérodrome et l’organisation des
bâtiments, saturant la façade sur la piste, est un frein à tout projet
d’évolution et de développement. Le Département connaît aujourd’hui une demande
régulière d’implantation de nouvelles entreprises, de développement des
entreprises déjà implantées sur le site et de places de parking pour avions. Il
a donc souhaité engager d’une part, une réflexion sur la requalification et la
réorganisation spatiale sur l’emprise actuelle de l’aérodrome et d’autre part
sur le développement d’une nouvelle zone en façade est de la piste. Cette première étape dans la
réflexion constituera la phase d’études préliminaires des missions ultérieures
de maîtrise d’oeuvre et pourrait également servir d’éléments pour la révision
du PLU de la commune de Chabeuil
Non seulement le conseil général malgré
la crise des transports et les coûts du carburant continue à croire à un
développement de cette activité mais en plus cette structure interdit toute
installation d’éoliennes sur un secteur très favorable allant de Crest à Romans
et du Rhône au Vercors soit environ 150KM².
Dans un article du Dauphiné Libéré paru le
20 octobre Madame Coupa et Monsieur Maurice
successivement vice-présidente et président de l’agglo jugeaient la question de
l’énergie « la plus pressante » or aujourd’hui une partie des projets
d’installation est compromise par
l’emprise de l’aéroport (cf. schéma éolien de la Drôme).
Les collectivités par leur manque de
réflexion, en voulant à tout prix attirer les compagnies à bas coût ont sans
doute contribué aux difficultés d’Air France qui confronté à cette concurrence
déloyale (puisque ces compagnies sont aidées indirectement par des fonds
publics), a dû licencier 5000 collaborateurs.
Il apparaît aujourd’hui inconcevable que
des élus locaux agissent contre l’intérêt général et créaient de la concurrence
entre territoire en utilisant l’argent public.
Jean Yves Barbier
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