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samedi 5 janvier 2013

Un million de chasseurs tiennent en joug 64 millions de Français...

Le scandale du hold-up de l’ONCFS par les chasseurs

Communiqué de l'association One Voice
Le scandale du hold-up de l’ONCFS par les chasseursJanvier 2013. Suite au rapport de la Cour des comptes, One Voice s’associe à l’ASPAS pour dénoncer la mainmise des chasseurs sur l’ONCFS, un établissement public, et demande qu’elle soit désormais rattachée à la future « agence de la biodiversité » pour garantir son indépendance et rétablir sa mission de protection de la nature !

Détournement d’un organisme public

Le rapport de la Cour des comptes du 27 juillet dernier est sans équivoque. Il pointe du doigt tant la gestion financière de l’organisme public que les dérives de sa gouvernance. 
Ainsi, les subventions de l’état ont été multipliées par 118 en huit ans sans pour autant que celles-ci soient justifiées par une évolution des activités de l’ONCFS. Or ces subventions n’ont pas été utilisées pour protéger la nature mais détournées par les chasseurs… Et la Cour des comptes de rappeler que ces redevances cynégétiques ne sont pas destinées à financer les intérêts particuliers du monde de la chasse, mais des missions d’intérêt public et notamment de protection de l’ensemble de la faune sauvage.

L’ONCFS aux mains des chasseurs

Si de telles pratiques scandaleuses sont devenues possibles c’est notamment parce que le conseil d’administration de l’ONCFS est aujourd’hui largement dominé par le lobby de la chasse. Et les perturbateurs gênants sont débarqués, ce dont peut témoigner Pierre Athanaze, président de l’ASPAS. Il fut administrateur de l’ONCFS et en connaît les moindres rouages. Il n’a eu de cesse de dénoncer les dysfonctionnements de cet établissement public au profit des chasseurs (ce qu’il évoque longuement dans son ouvrage ‘le livre noir de la chasse’). Mais, en 2008, à la demande des chasseurs, il a été débarqué par le ministre de l’écologie en poste, Jean-Louis Borloo, et remplacé par un chasseur !

Des "nuisibles" en cadeau aux chasseurs

Ce scandale n’est pas récent. Dès 2005, Roselyne Bachelot avait adressé une lettre de mission au directeur général de l’ONCFS lui intimant de faire de cet organisme « la maison des chasseurs ». Nous nous souvenons qu’à peine en poste, elle avait réintégré la martre, la belette et le putois dans les espèces considérées nuisibles, faisant de fait un grand cadeau aux chasseurs qui vouent une haine sans bornes à toutes les espèces animales prédatrices. Cet arrêté avait été pris en l’absence totale d’arguments objectifs et annulait celui de son prédécesseur, Yves Cochet. Ce dernier avait en 2002 retiré ces espèces de cette liste, sachant qu’elles ne mettaient point la santé et la sécurité publique en danger et ne provoquaient aucun dommage aux activités agricoles ou forestières, participant au contraire au bon équilibre des écosystèmes et des chaines alimentaires, comme c’est le rôle naturel de chaque espèce…

Une intolérable censure

Désormais, comme le pointe le rapport de la Cour des comptes « l’insuffisante diversification des partenariats de l’établissement dans ses activités d’observation, d’études et de recherches nuisent à l’indépendance et à la reconnaissance de certains travaux de l’ONCFS concernant les espèces chassables, dés lors que les intérêts des milieux cynégétiques sont en jeu ». Ainsi, comme l’explique l’ASPAS, avec une large majorité au conseil d’administration, les missions et les décisions de l’ONCFS sont dépendantes des intérêts des seuls chasseurs. Les données scientifiques qui dérangent les chasseurs car elles vont à l’encontre de leurs intérêts, notamment liées aux périodes d’ouverture de la chasse ou à l’état de conservation de certaines espèces qui sont la cible des chasseurs ou de prétendus nuisibles, ne sont tout simplement pas publiées !

Un scandale inacceptable

One Voice s’associe à l’ASPAS pour dénoncer ce scandale tout à la fois économique et écologique. Notre patrimoine naturel est détourné pour satisfaire les chasseurs et ce, avec l’argent du contribuable ! La nature est un patrimoine commun et de telles dérives sont scandaleuses. Nous demandons qu’une enquête soit menée au plus vite sur les dérives financières du monde de la chasse et que l’ONCFS redevienne un organisme public en rattachant ses missions à la future agence de la biodiversité dont la création a été annoncée par le Président de la République lors de la conférence environnementale.

Agir

Vous pouvez vous associer à cette démarche et interpeller par courrier Madame Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, en lui écrivant à l’adresse suivante :

Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie

20 avenue de Ségur

75302 Paris 07

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