Le tribunal administratif de Limoges sanctionne la carence du préfet de l’Indre.
Le président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale mêlé à cette affaire.
http://paysagesdefrance.org/spip.ph...
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Une affaire d’une gravité toute particulière
Qu’un maire "ordinaire" fasse preuve de peu d’empressement lorsqu’il est saisi d’une demande visant au respect du code de l’environnement est déjà très choquant en soi. Mais lorsque ce maire est également président d’un PNR — territoire où, par définition, le moins est que les lois destinées à protéger l'environnement soient respectées — et que ce même maire est encore président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, l’affaire devient d’une gravité toute particulière. Pour sa part, la cour d’appel de Grenoble a estimé que « l’inertie » dont pouvait faire preuve un représentant de l’État dans sa commune, lorsque des infractions en matière d’affichage publicitaire lui étaient signalées, était « constitutive d’une forme de complicité » avec les contrevenants. Or la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé cette interprétation (Cour de cassation, chambre criminelle, arrêt n° 1416 du 1er mars 2005)
Le 15 novembre 2012, Jean-Paul Chanteguet annonçait sa démission
Paysages de France, qui attend du nouveau maire que le dialogue soit enfin possible, ne manquera pas de suivre avec la plus grande attention la manière dont l’héritage laissé par son prédécesseur sera géré.
Le jugement rendu le 6 décembre 2012 par le
tribunal administratif de Limoges confirme la volonté des tribunaux
administratifs de sanctionner de plus en plus fortement le refus obstiné
de nombre de maires et de préfets de se conformer à la loi, en
l’occurrence de mettre en œuvre les dispositions de l’article L. 581-27
du Code de l’environnement.
Cette affaire apparaît d’une gravité toute
particulière dès lors qu’elle est liée, à l’origine, au refus d’un maire
qui est également président de la commission de l’environnement durable de l’Assemblée nationale et président d’un parc naturel régional (PNR)
Le tribunal augmente de 100 % le montant des dommages intérêts à verser à Paysages de France
Comme l’avait déjà fait notamment le tribunal
de Cergy-Pontoise en avril 2011, le tribunal de Limoges a augmenté à son
tour de 100 % le montant qui avait été proposé le 22 novembre 2012,
jour de l’audience, par le rapporteur public. C’est ainsi que le montant
des dommages-intérêts a été porté de 1 500 € à 3 000 €, auxquels
s’ajoutent 1 500 € au titre de l’article L. 761-1 du code de justice
administrative.
Un nouveau signal fort adressé par la justice
Il s’agit là bien évidemment d’un nouveau
signal fort adressé aux nombreux maires et préfets qui, bien que le Code
de l’environnement leur impose de prendre un arrêté de mise en demeure à
l’encontre des contrevenants (article L. 581-27) dès constatation d’une
infraction en matière d’affichage publicitaire, se bornent, au mieux, à
écrire à ces derniers et permettent ainsi que les dispositifs illégaux
restent en place de longs mois, voire des années.
Le
magasin avait installé 23 faces d’enseignes au sol alors qu’il n’avait
le droit que d’en implanter deux au maximum ! Le maire du Blanc, saisi
par l’association, n’avait pas répondu au courrier de l’association.
Le silence de
Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement
durable de l’Assemblée nationale et président du parc naturel régional, à
l’origine de cette affaire
La portée de cette décision est d’autant plus
grande que, si l’État a été condamné, c’est parce que le silence de
Jean-Paul Chanteguet — maire du Blanc (Indre) jusqu’à sa très récente
démission — est à l’origine de l’affaire. En effet, bien que dûment
saisi par l’association — qui lui avait expressément demandé de mettre
en œuvre les dispositions de l’article précité du Code de
l’environnement en vue de mettre fin à 21 infractions commises par
l’enseigne Carrefour Market — le maire du Blanc n’avait même pas répondu
au courrier de Paysages de France. C’est à la suite de ce silence que
l’association s’était alors tournée vers le préfet.
Pourtant, outre ce mandat de maire, interrompu
depuis, Jean-Paul Chanteguet est président de la commission nationale
du développement durable de l’Assemblée nationale et président du parc
naturel régional (PNR) de la Brenne.
Le préfet de l’Indre ignorait qu’il y avait une loi ! Le
préfet, quant à lui, n’allait pas agir pour autant. Alors même qu’il
avait été informé par Paysages de France de la nature exacte des
infractions et de l’obligation qui lui était faite de prendre,
conforméméent à l’article L. 581-27 du Code de l’environnement, un
arrêté mettant en demeure Carrefour de se mettre en règle, il était allé
jusqu’à prétendre qu’il convenait d’attendre la mise en place d’un « outil réglementaire permettant de mettre fin à ce type de problème » !
Les efforts de Paysages de France pour dialoguer directement avec le maire auront été vains. Ce silence a obligé l’association à saisir à nouveau le tribunal administratif de Limoges, le 31 juillet 2012, pour une autre affaire
À plusieurs reprises, le président de Paysages
de France avait sollicité un entretien avec Jean-Paul Chanteguet. Cette
demande n’avait jamais fait l’objet de la moindre réponse.
Règlement de publicité entaché d’illégalité
Il en a été de même lorsque l’association,
constatant que le règlement de publicité du Blanc était entaché
d’illégalité, a demandé au maire d’abroger les dispositions
irrégulières. Ce n’est finalement que lorsque Paysages de France a saisi
à nouveau le tribunal administratif, le 31 juillet 2012, que l’article
précité a, finalement, été abrogé, par arrêté du maire en date du 31
août 2012.
Le Blanc (Indre, PNR de la Brenne) : enseignes Netto devant l’église Saint-Génitour, classée par arrêté du 7 janvier 1930.
Après l’affaires
des enseignes Carrefour et celle du règlement de publicité entaché
d’illégalité, l’affaire des enseignes NETTO !
De la même manière, il a fallu que Paysages de
France saisisse la commission d’accès aux document administratifs
(CADA), pour que l’association ait confirmation, par un courrier en date
du 29 octobre 2012 de cette instance, que la procédure concernant
l’installation des enseignes dans les parcs naturels régionaux ainsi que
dans les zones de protection du patrimoine architectural et paysager
(ZPPAUP) n’étaient pas respectées.
Sur l’affaire NETTO lire notamment :
Qu’un maire "ordinaire" fasse preuve de peu d’empressement lorsqu’il est saisi d’une demande visant au respect du code de l’environnement est déjà très choquant en soi. Mais lorsque ce maire est également président d’un PNR — territoire où, par définition, le moins est que les lois destinées à protéger l'environnement soient respectées — et que ce même maire est encore président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, l’affaire devient d’une gravité toute particulière. Pour sa part, la cour d’appel de Grenoble a estimé que « l’inertie » dont pouvait faire preuve un représentant de l’État dans sa commune, lorsque des infractions en matière d’affichage publicitaire lui étaient signalées, était « constitutive d’une forme de complicité » avec les contrevenants. Or la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé cette interprétation (Cour de cassation, chambre criminelle, arrêt n° 1416 du 1er mars 2005)
Le 15 novembre 2012, Jean-Paul Chanteguet annonçait sa démission
Paysages de France, qui attend du nouveau maire que le dialogue soit enfin possible, ne manquera pas de suivre avec la plus grande attention la manière dont l’héritage laissé par son prédécesseur sera géré.
Communiqué de Paysages de France Association agréée dans le cadre national au titre du Code de l'environnement,
indépendante des pouvoirs économique et politique< http://paysagesdefrance.org >
Contact presse : 06 82 76 55 84
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