Almagul Menliabayeva
La fin du monde…
- Les femmes se terrent
comme des petits lapins blancs
Les hommes toujours fiers
à bras se rongent les ongles
Des cliquetis d’armes se
font entendre au loin
Un silence succède à un
autre silence
Des plages de sang se répandent
sur les terres
Des nuages violets courent très vite au-dessus des têtes
Personne ne sait d’où
provient le chaos
- Des câbles à haute
tension grésillent à terre comme des mourants
Les portables ne répondent
plus à personne
On est obligé de croiser
les yeux terrifiés d’un voisin
de courir en pleurs dans
les bras d’une mère
de s’agenouiller sur sa
bêtise et de répéter des formules magiques
- Dans l’espace dévasté,
rien ne répond aux souvenirs
Seuls des éclairs zèbrent
les consciences de traits noirs
Tout à coup des ailes
d’ange volent dans le ciel
ce ne sont que des draps
blancs emportés par le cyclone
- Devant ce vide de sens
des centaines de milliers d’humains se suicident
pour échapper aux
questions qu’ils se posent
Des cendres commencent à
tomber comme une neige de la mort
et le froid saisit les
égarés
Dans les maisons plongées
dans le noir
proies du vent des volets
battants terrifient
Quelques rares bougies
allumées éclairent la peur
- La télécommande ne sert
plus à guider l’existence
l’écran noir, les radios
silence, les téléphones sans sonorité
Les mouvements se figent
Tout concourt à la vision
d’une fin du monde
Quelques super héros se promènent encore toutes sirènes hurlantes
dans l’horizon déchiré
- Enfin une aube sale se
réveille sur l’Europe
la panne générale
d’électricité en ce jour de solstice d’hiver
a rayé de la carte la
moitié d’une population
Quelques yeux hagards
regardent l’avenir avec méfiance
mais quand le courant se
rétablit enfin
la vie effrénée reprend de
plus belle
Benoist
Magnat
Écrit
le 20 décembre 2012-12-20
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