Gaz de schiste : un rapport censuré aux Etats-Unis sous la pression de l’industrie
L’Agence américaine
de protection de l’environnement est sous le feu des critiques, accusée
d’avoir censuré un rapport sur les dangers de la fracturation
hydraulique. Cette technique, nécessaire à l’extraction des gaz et
pétrole de schiste, constituerait bien une menace directe dans
l’approvisionnement en eau potable. Les organisations écologistes
reprochent à l’Agence américaine d’avoir plié sous la pression de
l’industrie.
L’Agence de
Protection Environnementale des Etats-Unis (EPA) a t-elle censuré un
rapport mettant en cause la fracturation hydraulique, sous la pression
de l’industrie gazière et pétrolière ? C’est ce qu’assure l’agence Associated Press
qui s’est procuré le rapport de l’EPA révélant que la fracturation
hydraulique, technique nécessaire à l’extraction des gaz et pétrole de
schiste, constitue une menace directe dans l’approvisionnement en eau
potable.
Des bulles dans l’eau, « comme du champagne »
L’affaire débute en 2010 à Weatherfod au Texas. La famille Lipsky constate que l’eau « potable » de la maison commence à « faire des bulles comme du champagne ». « Au début, l’EPA a estimé la situation si grave qu’elle a émis une ordonnance d’urgence fin 2010 établissant qu’au moins deux propriétaires étaient en danger immédiat du fait d’un puits saturé de méthane inflammable », écrit l’Associated Press (AP). La compagnie Range Resources, propriétaire de plusieurs puits de gaz au Texas, dont l’un situé à moins de deux kilomètres de la maison des Lipsky, est pointée du doigt.
L’agence environnementale ordonne à la société de prendre des mesures pour nettoyer leurs puits et fournir de l’eau sûre aux propriétaires affectés. Range Resources menace alors de ne pas prendre part à une étude menée par l’EPA concernant le lien entre la fracturation hydraulique et la contamination de l’eau, ni d’autoriser les scientifiques du gouvernement à accéder à ses sites de forage. Sans explication officielle, l’EPA opère en mars 2012 un revirement en retirant son ordonnance d’urgence et en décidant de mettre fin à la bataille judiciaire.
Preuves dissimulées ?
L’Agence états-unienne ne rend pas non plus public le rapport commandé quelques mois plus tôt à un scientifique indépendant, Geoffrey Thine. Après avoir fait analyser les échantillons d’eau prélevés dans 32 puits, le chercheur conclut que le gaz présent dans l’eau potable de la famille Lipsky pourrait bien provenir de l’opération de fracturation hydraulique. « Je ne peux pas croire qu’un organisme qui connait la vérité sur quelque chose comme ça, ou dispose de telles preuves, ne les utiliserait pas », a déclaré Lipsky auprès de l’AP. Cet habitant est désormais contraint de payer 1 000 $ par mois pour avoir de l’eau potable acheminée jusqu’à sa maison. Les autorités de l’État ayant déclaré que Range Resources n’était pas responsable, la compagnie a cessé ses opérations de nettoyage des puits.
« Il est inadmissible que l’EPA, qui est en charge de la protection des ressources vitales de notre pays, se replie sous la pression de l’industrie gazière et pétrolière, s’insurge la coalition Americans Against Fracking. Cette affaire montre que la fracturation hydraulique ne peut être réglementée de manière sûre quand l’industrie du pétrole et du gaz peut user de son influence considérable pour contourner les règles en sa faveur. » La coalition demande l’interdiction de la fracturation hydraulique. En 2012, 200 mesures locales visant à interdire la fracturation ont été prises à travers les États-Unis.
Sophie Chapelle
Photo Une : Food and Water Watch
Des bulles dans l’eau, « comme du champagne »
L’affaire débute en 2010 à Weatherfod au Texas. La famille Lipsky constate que l’eau « potable » de la maison commence à « faire des bulles comme du champagne ». « Au début, l’EPA a estimé la situation si grave qu’elle a émis une ordonnance d’urgence fin 2010 établissant qu’au moins deux propriétaires étaient en danger immédiat du fait d’un puits saturé de méthane inflammable », écrit l’Associated Press (AP). La compagnie Range Resources, propriétaire de plusieurs puits de gaz au Texas, dont l’un situé à moins de deux kilomètres de la maison des Lipsky, est pointée du doigt.
L’agence environnementale ordonne à la société de prendre des mesures pour nettoyer leurs puits et fournir de l’eau sûre aux propriétaires affectés. Range Resources menace alors de ne pas prendre part à une étude menée par l’EPA concernant le lien entre la fracturation hydraulique et la contamination de l’eau, ni d’autoriser les scientifiques du gouvernement à accéder à ses sites de forage. Sans explication officielle, l’EPA opère en mars 2012 un revirement en retirant son ordonnance d’urgence et en décidant de mettre fin à la bataille judiciaire.
Preuves dissimulées ?
L’Agence états-unienne ne rend pas non plus public le rapport commandé quelques mois plus tôt à un scientifique indépendant, Geoffrey Thine. Après avoir fait analyser les échantillons d’eau prélevés dans 32 puits, le chercheur conclut que le gaz présent dans l’eau potable de la famille Lipsky pourrait bien provenir de l’opération de fracturation hydraulique. « Je ne peux pas croire qu’un organisme qui connait la vérité sur quelque chose comme ça, ou dispose de telles preuves, ne les utiliserait pas », a déclaré Lipsky auprès de l’AP. Cet habitant est désormais contraint de payer 1 000 $ par mois pour avoir de l’eau potable acheminée jusqu’à sa maison. Les autorités de l’État ayant déclaré que Range Resources n’était pas responsable, la compagnie a cessé ses opérations de nettoyage des puits.
« Il est inadmissible que l’EPA, qui est en charge de la protection des ressources vitales de notre pays, se replie sous la pression de l’industrie gazière et pétrolière, s’insurge la coalition Americans Against Fracking. Cette affaire montre que la fracturation hydraulique ne peut être réglementée de manière sûre quand l’industrie du pétrole et du gaz peut user de son influence considérable pour contourner les règles en sa faveur. » La coalition demande l’interdiction de la fracturation hydraulique. En 2012, 200 mesures locales visant à interdire la fracturation ont été prises à travers les États-Unis.
Sophie Chapelle
Photo Une : Food and Water Watch
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