Un « Lidl » va ouvrir à l' entré de Die (à Chamarge) . Bien sur, c’est une ultime attaque contre les commerçants du Centre ville de Die, mais aussi en plus de produits sans qualité une nouvelle perspective d’exploitation des salarié(e)s outrancière. Sur ce dossier la Droite locale UMP de Georges Berginiat et le PCF de Jean Pierre Rambaud ont la même lecture : « la concurrence aide les consommateurs ». D’ ailleurs la mairie met la main à la poche car elle participe pour 380 000 Euros au Rond-point qui permettra sa desserte. « Lidl, c’est pas cher, mais ça se fait sur le dos des salariés »
Le syndicat allemand des services « Ver. Di » a publié un livre noir sur les conditions de travail dans les supermarchés à bas prix Lidl, dans lequel sont dénoncés « climat de peur » et « mesures répressives ».
Présence dans 19 pays, 151 000 employés dont 80 000 en Europe, 45 000 emplois créés en trois ans, 36 milliards de chiffre d’affaires… Lidl fait figure de mastodonte dans le secteur de la grande distribution. Or un livre noir sorti en décembre vient entacher cette success-story en révélant les dessous du fonctionnement de la multinationale. Fruit d’une enquête réalisée sur deux ans par Andreas Hamann et Gudrun Giese (deux anciens salariés), l’ouvrage s’appuie sur les témoignages de plus de 100 employés de 250 magasins outre-Rhin. À la tête de la campagne syndicale contre Lidl, la responsable fédérale de « Ver. Di », Agnes Schreieder, explique les raisons et les objectifs de ce livre noir.
Quelles sont les conditions de travail des employés de Lidl en Allemagne, dénoncées dans le livre noir ? Agnes Schreieder. Le rythme de travail est effréné à cause du manque flagrant de personnel. La plupart du temps, les employés, majoritairement des femmes, ne sont pas rémunérés pour les heures supplémentaires effectuées. Sur plusieurs centaines de salariés interviewés, personne n’a pu témoigner de pauses à heures fixes. Les employés doivent tout faire : passer les commandes, remplir les rayons, stocker les marchandises, nettoyer le magasin et tenir la caisse. Ils sont constamment contrôlés. Les caissières, par exemple, doivent traiter quarante articles par minute, sans quoi elles reçoivent un avertissement. Elles n’ont même pas le droit d’aller aux toilettes. La direction est persuadée que les employés sont des voleurs. Les vigiles fouillent les sacs et les voitures des salariés. Une fois par semaine, le directeur de filiale inspecte les casiers. Des caméras vidéo visant à surveiller les salariés continuent à être installées dans les magasins. Les chefs de vente mettent fortement sous pression les vendeuses et responsables de succursales : « Vous devriez arrêter de travailler », « Vous êtes trop idiot pour passer des commandes », « Il y a 4 millions de chômeurs, vous voulez en faire partie ? »… Lidl entretient un climat de peur pour dissuader les salariés de rejoindre un syndicat ou d’organiser des comités d’entreprise. Et forcément, ces conditions de travail ne s’accompagnent pas de salaires intéressants, décents même. Lidl, c’est pas cher, mais ça se fait sur le dos des salariés !
Des pratiques semblables n’existent-elles pas dans d’autres enseignes allemandes ? Agnes Schreieder. Bien sûr, mais Lidl est actuellement le leader incontesté. Il existe un « système Lidl » qui fait pression sur les autres enseignes. S’attaquer aux pratiques de cette « multinationale du commerce », c’est donc dénoncer indirectement les abus de l’ensemble de la grande distribution en Allemagne.
Lidl représente la branche hard discount de l’une des firmes de grande distribution les plus importantes en Europe : le groupe familial Schwarz, dont la maison mère est située à Neckarsulm, dans le Baden-Würtemberg. Il existe plus de 6 000 magasins Lidl en Europe, dont environ 2 500 en Allemagne et 1 100 en France. La firme possède aussi une autre chaîne de plusieurs centaines d’hypermarchés en Europe, connue sous le nom de Kaufland.
Le groupe Schwarz est un géant mondial, mais il avait toujours refusé de communiquer sur ses résultats financiers.
Or, juste après la publication du livre noir et pour la première fois de son histoire, Lidl a rendu public son chiffre d’affaires, qui atteint 36 milliards d’euros pour 2004( ça date et puis plus rien ), soit un bond de 44 % depuis trois ans. Preuve que de telles initiatives syndicales peuvent intimider de grandes firmes. Le groupe a traité notre action de « campagne de diffamation », mais a quand même lancé une contre-campagne publicitaire pour s’afficher comme « le numéro un en Allemagne en matière de créations d’emploi ».
En France, les conditions de travail dans la grande distribution sont souvent similaires. Comment lutter contre ces abus pratiqués par des firmes d’envergure internationale ?
Agnes Schreieder. À ces entreprises multinationales devrait répondre un syndicalisme européen, international même. Concernant le groupe Lidl, il est clair que la direction ambitionne de se développer au Canada, aux États-Unis même. À l’heure de la mondialisation néolibérale, c’est notre devoir de renouveler l’action syndicale. Depuis peu, nous organisons des réunions autour de cette problématique, mais nous devons consolider nos relations avec les travailleurs et les syndicalistes des autres pays. Un des objectifs à court terme consiste à traduire le livre noir en anglais et en français.
C.Ch
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