Nous vous rappelons toutes nos méfiances quant aux sondages entre intox et manipulations.
Sondage : Europe Écologie (photo en Drôme) talonne le PS.
D'après un sondage très complet réalisé par la Sofres paru hier mardi dans Le Progrès, Europe Écologie talonnerait le PS au soir du premier tour. L'UMP serait en première position, mais largement battu au second tour. Rhône-Alpes devrait rester à gauche. Il reste juste à déterminer la couleur dominante de la nouvelle majorité.
L'entre-deux-tours s'annonce chaud bouillant à gauche. Dans son édition de mardi, le quotidien Le Progrès publie un sondage très complet (intention de vote, notoriété et popularité des candidats, certitude sur leur vote, intérêt pour cette élection, etc...) sur les régionales. Et les premières indications de cette enquête d'intentions de vote sont assez intéressantes. Surtout à gauche. Dans le duel fratricide que se livrent Europe Écologie et le PS pour virer en tête au soir du premier tour, l'écart n'a jamais été aussi faible depuis des mois. La liste socialiste est créditée de 25% d'intentions de vote. Le rassemblement écologiste n'est qu'à quatre points. Les rendez-vous entre Jean-Jack Queyranne et Philippe Meirieu afin de faire fusionner leurs listes risquent d'être tendus. Depuis quelques jours, le bruit court à Lyon qu'en cas de faible écart entre les deux listes, Europe Écologie demanderait la moitié des places. Le scénario prend forme et il risque de se transformer en problème pour Jean-Jack Queyranne.
Queyranne vainqueur dans toutes les configurations
"Si les sondages se confirment, il est clair que nous partirons au deuxième tour comme de vrais partenaires, presque à parité. Cela changerait la configuration de la région puisque nous serions deux forces politiques d'importance quasiment égale", nous a confié ce lundi Philippe Meirieu, la tête de liste d'Europe Écologie. Dans le staff de Jean-Jack Queyranne, ce lundi, pas de commentaire à faire hormis au Progrès qui a commandé le sondage. Ce sondage lui a planté une aiguille dans le pied. La menace verte est plus réelle que jamais. Et il semble que la clé de ces régionales soit pour le président sortant le premier tour. Au second, il ne risque en effet rien. Dans tous les scénarios (duel, triangulaire avec le FN, quadrangulaire avec le FN, l'UMP et Europe Écologie), il remporterait la région. Dans l'hypothèse d'une confrontation avec l'UMP, il infligerait même une très grosse claque à la droite en étant réélu avec 62% des voix. Bref, la bataille pour le président sortant est à mener au premier tour. Pour lui, ses 25% d'intentions de vote, ne sont pas un très bon résultat. Il est l'un des présidents sortants qui réalise le plus faible score en France. Mais il n'a rien à craindre pour son mandat au second tour.
La grosse surprise Europe Écologie
Ce sondage réalisé par la Sofres démontre l'enracinement d'Europe Écologie dans le paysage politique français et surtout en Rhône-Alpes. Avec 21%, la liste conduite par Philippe Meirieu réalise son plus gros score national dans une enquête de ce type. "Ce sondage est une bonne nouvelle. Il confirme la dynamique que nous ressentons dans cette campagne. Les gens sont en phase avec les valeurs que nous portons. Cette enquête signifie que l'enracinement d'Europe Écologie est fort. Le soufflé des élections européennes n'est pas retombé. D'ailleurs, ce n'était pas un soufflé. Mais rien n'est joué. Ce n'est qu'un sondage mais je me réjouis aussi de voir le FN sous les 10% (8%, ndlr)", commente le candidat du rassemblement écologiste. Modeste, Philippe Meirieu donne deux explications supplémentaires à ce bon sondage : "Nous sommes une région dans laquelle le mouvement des écologistes indépendants ne s'est pas présenté et Rhône-Alpes est une terre traditionnelle d'implantation des idées écologistes. En 2004, Les Verts y avaient réalisé leur meilleur score national".
L'UMP espère une division de la gauche
En revanche, pour l'UMP, ce sondage donne assez peu de raisons d'espérer. Et les points positifs soulignés par Nora Berra, secrétaire d'État en charge des Aînés et tête de liste dans le Rhône, prennent surtout la forme d'attaque contre Jean-Jack Queyranne : "le PS perd 8 ou 9 points par rapport aux dernières élections régionales. Queyranne n'est crédité que de 25% de voix au premier tour ce qui signifie que trois quarts des électeurs ne veulent pas voter pour son bilan et son programme. Son score est aussi intéressant par rapport à Europe Écologie. Ils ont gouverné pendant six ans ensemble et ils n'ont pas été fichus de faire un programme commun. Au point de se présenter avec deux programmes très différents et qu'ils vont devoir faire converger. Cela augure une paralysie de la région".
Par cette dernière phrase, l'UMP voit poindre la défaite. D'après l'enquête de la Sofres pour Le Progrès, elle apparaît inéluctable. Et Nora Berra d'espérer que la fusion des listes entre le PS et Europe Écologie sera impossible. "Il est difficile d'extrapoler sur un second tour. Le sondage ne tient pas compte des deux tiers du panel qui ne savent pas encore très bien pour qui ils vont voter. Nous avons des réserves de voix", explique Nora Berra. Pour l'heure, elles sont totalement virtuelles puisqu'il s'agit des abstentionnistes et des indécis. À six jours, le suspens concerne plus le vainqueur du premier tour à gauche que la couleur politique du futur président de la région Rhône-Alpes.
Paul Terra
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