Le loup : conservation et protection
Une espèce protégée et vulnérable
En Europe, le loup est protégé par la
Convention de Berne (1979) transcrite dans le droit français en 1989. Il
est inscrit dans les annexes II et IV de la directive « Habitats » de
l’Union Européenne et fait partie des espèces prioritaires. En France,
l’espèce est protégée sur le territoire national par l’arrêté
ministériel du 22 juillet 1993 publié à la suite des premières
observations attestées du loup en France (mis à jour le 23 avril 2007).
Ce statut implique pour les Etats, donc pour la France, de veiller à la
conservation de l’espèce et de ses habitats. Sur la Liste rouge des espèces menacées en France de l’IUCN, le loup gris, Canis lupus, est classé « vulnérable ».
La conservation du loup en France
Dans notre bestiaire occidental,
l’évocation du loup anime les passions les plus vives. Le retour du loup
nécessite un accompagnement. Il doit être présenté tel qu’il est. La
prévention des dommages permet de rendre sa présence plus supportable
pour ceux qui sont affectés par ses prédations, en particulier les
éleveurs. Ferus œuvre dans ce sens, notamment dans le cadre de son
action Pastoraloup.
Cela consiste à apporter une assistance aux éleveurs, en zone à loup,
grâce au recrutement à la formation et à l’encadrement de bénévoles
venant renforcer la présence humaine auprès des troupeaux. Au cours des
années 1970, les Espagnols craignaient de voir disparaître le loup alors
que l’effectif était tombé au plus bas : entre 300 et 500 individus.
Aujourd’hui, nous avons entre 150 et 180 loups en France alors qu’il y
en a entre 1500 et 2000 en Espagne et entre 500 et 1000 en Italie. La
France présente un important potentiel d’expansion pour cette espèce en
Europe de l’Ouest. Ferus souhaite le retour du loup dans la plus grande
aire de répartition possible en France. La plus grande aire possible
signifie qu’il y a des limites dont les contours sont à définir au fur
et à mesure de la progression de l’espèce sur le territoire national.
Ferus acceptera un contrôle encadré et concerté des populations
lorsqu’il considérera l’état de conservation du loup en France
satisfaisant. Il faut dès maintenant anticiper le retour du loup hors
des massifs montagneux, analyser son impact possible dans des régions où
il n’est pas forcément attendu par les populations locales. Il est
d’ailleurs possible que ces nouvelles installations soient moins
conflictuelles que celles qui ont suivi son arrivée dans les montagnes à
forte activité pastorale.
Anticiper l’arrivée du loup hors des montagnes
On note un potentiel élevé
d’installation des meutes dans le Massif Central, le Jura, les Pyrénées,
les Vosges. Au-delà de ces reliefs, la France présente des forêts où
les ongulés sauvages sont abondants : dans les Ardennes, dans la Meuse,
en Haute Marne, en Côte d’Or, dans la Nièvre, en Corrèze, dans le Lot,
en Dordogne, dans les Landes … Certains massifs forestiers de ces
régions comportent des zones qui pourraient assurer la tranquillité
nécessaire à la reproduction des loups : terrains accidentés, faible
densité humaine… Les tentatives d’installations de l’espèce sont
habituellement attestées avec un retard par rapport à la date réelle
d’arrivée des premiers loups. Ce délai peut atteindre quelques années.
Il est plus important lorsqu’il n’y a pas d’élevage car ce sont le plus
souvent les dommages au cheptel domestique qui révèlent la présence d’un
prédateur ! L’anticipation de ces installations devra porter sur la
prévention du risque de dommages aux cheptels, notamment lorsque les
troupeaux sont dans des prés clôturés. Les moyens de prévention devront
être adaptés à ces nouveaux contextes. L’activité cynégétique régresse
dans certaines régions. L’arrivée des loups contribuera à réguler les
ongulés sauvages. Ailleurs, cette prédation pourrait être mal perçue par
les chasseurs. Le loup ajuste ses effectifs aux ressources disponibles
et ne provoque jamais la disparition de ses proies. Les loups
s’installent préférentiellement dans les sites qui présentent les plus
importantes densités de grands herbivores sauvages. On observe alors, au
cours des premières années, une réduction plus ou moins sensible de
l’effectif des ongulés. A la suite d’une diminution des ressources, la
mortalité naturelle des jeunes loups augmente et l’équilibre s’établit.
L’hybridation entre le loup et le chien a rarement été constatée. Moins
d’une dizaine de cas sont connus en Italie. Par ailleurs, le chien est
parfois la proie du loup. La rencontre avec des loups reste un événement
rare parce que ces animaux sont discrets et parcourent de vastes
territoires.
2012-2013 : 11 loups peuvent être abattus en cas de dommages aux troupeaux
Le 10 mai 2012 sont parus au Journal
Officiel les arrêtés fixant le nombre maximum de loups dont la
destruction est autorisée pour la période 2012-2013 et la liste
des départements concernés.
Le nombre total maximum de loups pouvant
être tués est de onze. Dès que huit loups sont abattus (soit du fait
de tirs légaux, soit du fait d’actes de braconnage), les tirs de
prélèvement sont suspendus et seuls les tirs de défense sont autorisés.
Trois départements supplémentaires sont concernés par rapport à
2011-2012 : le Haut-Rhin, les Vosges et la Haute-Saône. Ils s’ajoutent
aux départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des
Alpes-Maritimes, de la Drôme, de l’Isère, des Pyrénées-Orientales, de
la Savoie, de la Haute-Savoie et du Var.Commentaires de FERUS :
Ces arrêtés incluent des départements en cours de colonisation comme les Pyrénées-Orientales, les Vosges, le Haut-Rhin et la Haute-Saône. Il n’est pas admissible de classer en unités d’actions des départements ou la présence de l’espèce est sporadique. Les définir ainsi revient tout simplement à empêcher l’installation de l’espèce alors que l’écosystème y est favorable.
Nous notons 12 départements inscrits
alors que l’arrêté prévoit 11 prélèvements. Ce nombre a été augmenté de 3
par rapport à l’année dernière alors que les comptages « officiels »
du nombre de loups n’ont pas encore été donnés. Y aurait-il 35 % de
loups en plus sur notre territoire d’une année sur l’autre ?
Que l’Etat cesse cette mascarade ridicule, en infraction avec les
directives européennes, et mette en place une vraie politique de
prévention favorisant la cohabitation. Qu’il cesse de donner des gages
au monde de l’élevage et respecte ses engagements internationaux.Les arrêtés en ligne ICI.
FERUS a pour buts, en France, notamment dans les massifs frontaliers et en relation avec les pays européens voisins de favoriser la réussite du retour naturel du loup là où les conditions sont favorables.
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