Frédéric Cuvillier a lancé
lundi 3 juin un groupe de travail pour préparer un nouveau plan d'action vélo.
Risque d'accidents, pistes cyclables réduites, des obstacles restent à franchir
pour développer son usage.
Un nouveau plan national
vélo d'ici la fin de l'année : c'est l'objectif que s'est fixé le gouvernement
pour encourager les "mobilités actives". Frédéric Cuvillier, ministre
chargé des transports, de la mer et de la pêche, a installé, lundi 3 juin, un groupe
de travail interministériel dans cet objectif.
Parlementaires,
représentants des élus locaux, usagers, constructeurs de vélos et les
ministères concernés, réfléchiront aux mesures qui encourageront l'usage de la
bicyclette ou la marche pour les déplacements.
Le groupe de travail
remettra ses premières propositions dans le courant de l'automne. Ils devront
plus particulièrement s'intéresser aux incitations financières à l'usage du
vélo, à la prise en compte du vélo dans le domaine de l'urbanisme et du
logement mais également au développement des itinéraires de loisir et de
tourisme ainsi qu'à la communication autour des bienfaits de la marche et du
vélo.
Le groupe de travail devra
également se pencher sur les mesures qui favorisent l'intermodalité entre
transports collectifs et modes actifs ainsi qu'un meilleur partage de l'espace
public, mieux sécurisé pour tous les usagers. Sur ce point, le Club des villes
et territoires cyclables a interpellé le gouvernement lors de son 20e Congrès.
L'association préconise notamment une formation initiale et continue des
conducteurs, des aménagements de voirie favorisant la visibilité des cyclistes,
un équipement du parc de poids lourds existant avec de nouveaux rétroviseurs,
et des campagnes de sensibilisation.
Elle se félicite toutefois
de ce premier pas. "La réunion de ce jour marque une étape majeure,
souligne Jean-Marie Darmian, président du Club des villes et territoires
cyclables, la France rejoint désormais le peloton des pays en faveur du
vélo et des modes actifs, Il faut une ambition nationale et sa traduction
dans une feuille de route, un calendrier et le fléchage d'objectifs quantifiés
pour amplifier le transfert de l'auto-solo vers les modes alternatifs et
accompagner les efforts des collectivités locales".
Vers une incitation financière pour le vélo ?
Outre le précédent et
controversé plan vélo, un certain nombre de jalons ont déjà été posés pour
encourager ces pratiques. "L'Etat a déjà pris des mesures concrètes, à
travers l'appel à projet "Transports collectifs et mobilité durable",
(…) le Parlement a également adopté, dans le cadre de la loi Transports d'avril
dernier, la création d'aires de stationnement sécurisées pour les vélos aux
abords des gares, a rappelé le ministre, j'ai notamment demandé pour fin juin
un rapport sur l'éventualité d'instaurer des incitations financières pour ceux
qui se rendent au travail à vélo".
Un certain nombre de frein
aux développements de ces modes "doux" persistent toutefois. Du côté
des usagers, une enquête commandée par le Club des villes et territoires
cyclables montre que les mauvaises conditions météorologiques et la crainte de
l'accident sont les raisons majeures évoquées pour ne pas faire du vélo (pour
respectivement 58% et 48% des Français).
Parmi les autres obstacles
évoqués figurent le vol ainsi qu'un manque d'équipement adéquat.
"Seulement 5,5% de la population sont aujourd'hui directement concernés
par une stratégie urbaine d'intégration du vélo dans la chaîne intermodale,
pointe le Club dans un communiqué, le stationnement sécurisé des vélos en gare
et dans les pôles d'échanges est donc une priorité à inscrire à l'agenda des
opérateurs et des collectivités locales".
Avant d'enfourcher leurs
cycles, les potentiels usagers souhaiteraient, selon l'enquête, un essor des
itinéraires cyclables (51,6%), la mise à disposition des stationnements sûrs et
abrités dans les gares (45,7%) ainsi que l'aménagement systématiquement de
garages à vélos sûrs et accessibles dans les immeubles (36,3%).
Des itinéraires cyclables pas assez nombreux
Du côté des collectivités,
si l'article 20 de la loi Laure leur impose d'aménager des itinéraires
cyclables lorsqu'elles effectuent des travaux de voirie, elles semblent avoir
quelques difficultés à l'appliquer.
Dans son étude
"Pistes pour rendre efficiente l'obligation de créer des itinéraires
cyclables en milieu urbain", le Commissariat général au développement
durable (CGDD) estime que la première cause de ce contournement réglementaire
est d'ordre économique.
Selon le document, si
"les coûts des aménagements cyclables sont relativement faibles, comparés
aux coûts des autres aménagements de l'espace public (notamment les
aménagements routiers), pour autant, ils peuvent représenter des difficultés
s'ils n'ont pas été prévus dès le départ".
Le partage de la voie
publique semblerait constituer le second obstacle. "Les collectivités sont
quelque peu réticentes face à l'idée d'aménager des itinéraires cyclables là où
la population est majoritairement voire totalement pro-voiture", explique
Dominique Lebrun, Coordonnateur interministériel pour le développement de
l'usage du vélo. Les communes considéreraient en effet, selon l'étude du
ministère, que ces aménagements ne seraient alors pas utilisés et qu'ils
viendraient réduire l'espace des couloirs réservés aux véhicules terrestres à
moteur sur la voirie.
"La difficulté
d'appliquer l'article 20 résulte du fait que des collectivités ne sont pas
véritablement convaincues des bénéfices que va engendrer la pratique du vélo,
analyse le Commissariat au développement durable, de plus, faute de caractère
contraignant (absence de sanctions), celles-ci n'ont pas réellement de craintes
quant à cette non-application".
Pour les encourager à
modifier leur approche, le CGDD préconise que le nouveau plan vélo prévoit des
campagnes de communication sur les avantages de ce mode de déplacement mais
également des objectifs chiffrés que devront respecter les collectivités.
"L'augmentation de la
part modale du vélo pourrait utilement s'accompagner de la réduction de
l'utilisation de l'automobile puisque la moitié des déplacements de moins de 3
km sont effectués en véhicule à moteur", pointe dans son étude le CGDD.
Dorothée Laperche
Nota : La Drôme est un des derniers
départements français au niveau des
pistes cyclables (comme en matière de tri des déchets : 86ème sur 99
départements de métropole). La Drôme est aussi à la queue en matière de
Compostage et de transports collectifs. A croire que sa première place en
Agriculture Biologique a occulté les autres politiques locales. Quant aux pistes
cyclables, c’est l’inculture qui prime…Depuis que l’ancien technicien
départemental Mr Sylvestre a fait croire aux élus drômois que des « bandes
multimodales » étaient des pistes cyclables et que les pistes cyclables en
espace propre (séparées et matériellement distinctes de la voie automobile)
n’étaient pas une nécessité ou coûtaient très chers.
Notons au passage que
depuis que le nouveau conseiller général
de Die Mr Leewenberg est élu, ce dossier n’a pas avancé d’un pouce et qu’aucune
piste cyclable « en site propre » n’a vu le jour. Une trahison ou un
forfait quand l’on sait que ce Monsieur, avant d’être élu, se voulait le chantre
du vélo et des pistes cyclables dans un « Collectif Vélo » dont il
était membre. Les pistes cyclables, rappelons le, sont du ressort technique et
financier du Conseil Général de Drôme et non des Intercommunalités ou des
Mairies, encore moins des Régions (sauf ViaRhona) ou de l’Etat (Incitation).
Albert Idelon
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