- Clément Méric, une jeunesse militante. Déjà leader lycéen et anarchiste à Brest, il était arrivé à Sciences-Po Paris en septembre, avait rejoint les antifascistes et s’était engagé contre l’homophobie.
Une minute de silence
accompagnée d’un discours tout aussi court dénonçant un « acte odieux».
Frédéric Mion, le nouveau directeur de Sciences-Po a fait dans la sobriété à
16 heures dans le jardin de l’école. Il n’a pas dressé le portrait de
Clément Méric, laissant ce soin aux élèves rassemblés à midi devant les portes
de l’école.
Les amis les plus proches,
ceux qui combattent avec lui au sein de l’Action antifasciste Paris-Banlieue,
sont en larmes et en colère contre les médias qui les harcèlent de questions.
«Franchement la couleur de son slip, ce n’est pas intéressant, c’était un
militant antifasciste, voilà», lâche au téléphone un de ses camarades de
Solidaires, qui rassemble les syndicats SUD, étiqueté de gauche, auquel il
appartenait.
Leucémie. Ceux qui le
connaissent moins directement, ses «camarades» venus de l’Unef, du NPA ou du
Parti de gauche sont plus prolixes. «C’était un petit pioupiou», raconte
Raphaëlle Rémy-Leleu, étudiante en 4e année et ancienne de l’Unef. «Pas
grand, pas épais, la voix douce», le décrit l’une de ses connaissances jointe
au téléphone. «Il se relevait d’un combat contre une leucémie», précise
Olivier, un membre de l’Action antifasciste Paris-Banlieue. «On le voyait
toujours dans les couloirs en train de distribuer des tracts contre les
fascistes, pour le droit des étrangers, pour l’égalité hommes-femmes», raconte
Hadrien, étudiant et adhérent au Parti de gauche. Anarchiste libertaire,
Clément «était toujours là à argumenter, à défendre ses idées, mais toujours
avec respect, contrairement à beaucoup d’autres», précise-t-il. Selon une
source policière, citée par l’AFP, il appartenait à un groupe d’extrême gauche
recherchant la confrontation avec l’extrême droite, notamment avec le noyau dur
des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR).
Une violence que récusent
ses connaissances. «Certes, il avait adopté l’esthétique redskin, il portait un
blouson rouge Harrington et écoutait des groupes de musique engagés typiques de
ce milieu, du punk et du ska, mais il était posé», explique l’une d’elles. «Ce
n’était pas une tête brûlée, il ne se lançait pas dans des bastons à
l’aveuglette, surtout lorsqu’il avait vu que les mecs en face avaient des
armes», renchérit un de ses camarades. «Plus qu’un anarchiste qui va à la
castagne, il me faisait penser à l’écrivain révolutionnaire Daniel Guérin.
Brillant, il lisait beaucoup et était très structuré intellectuellement»,
raconte Armel Campagne, étudiant en histoire à la fac et qui a interviewé
plusieurs fois Clément Méric pour un projet de livre sur la sociologie
intellectuelle des élèves de l’Institut d’études politiques.
Red Star. Fils de deux
professeurs de droit de la faculté de Brest, le jeune homme a été admis à
Sciences-Po Paris après un bac scientifique mention très bien au lycée de
l’Harteloire à Brest. Jean-Jacques Hillion, l’ancien proviseur du lycée, se
souvient d’«un gamin un petit peu rebelle», mais «tout à fait respectueux des
règles». Dès l’âge de 15 ans, il milite à la Confédération nationale du
travail (CNT). «Capable de mobiliser ses camarades», il prend la tête du mouvement
contre la réforme du lycée lancée par la droite en 2010.
Lors de son arrivée dans
la capitale en septembre, il se tourne vers SUD, rejoint les «antifas» et
commence à fréquenter le kop Bauer, les supporters du club de foot du Red Star,
connus pour leurs positions de gauche. Il est alors de toutes les manifs et
s’engage aussi contre l’homophobie et pour le mariage pour tous. «En quelques
mois, il était devenu une figure connue, c’est évident qu’il avait été repéré
par les militants d’extrême droite», assure Armel Campagne. Pour les élèves
réunis devant l’IEP, aucun doute : il s’agit d’«un assassinat politique».
QUENTIN GIRARD, ANAÏS MOUTOT
- Clément Méric tué par les coups reçus au visage
Le rapport d'autopsie
détermine que ce n'est pas la chute qui a causé la mort du jeune homme. L’autopsie
de Clément Méric pratiquée vendredi matin a déterminé que «sa mort a été causée
par plusieurs coups» portés au visage et non pas par sa chute en arrière sur un
poteau en fer, celle-ci ayant laissé une simple trace d’ecchymose, selon des
informations rapportées par RTL et confimées à Libération.
La police judiciaire
soupçonne les deux skinheads âgés de 20 et 23 ans d’avoir utilisé «cet
instrument en acier dangereux» qu’est le poing américain. Toutefois, les
deux auteurs présumés de ces violences reconnaissent juste avoir «frappé la
victime, mais à mains nues».
Cinq personnes de
19 à 32 ans, dont une femme, gravitant dans les milieux d’extrême
droite, restaient en garde à vue vendredi en fin d'après midi. Un homme de
37 ans avait été libéré en milieu de journée. Deux autres, dont une femme
de 22 ans et un homme de 27 ans, ont été relâchés dans l’après-midi.
LDHrhonealpes@aol.com
04 79 28 21 20
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Section Dioise
Chastel et Bassette
26150 Die
«Violence , alcool et intolérance des Extrêmes
Droites»
Il n’y avait pas eu de mort en France impliquant des militants de l’ultradroite depuis celle, en 1995, de Brahim Bouarram, un jeune Marocain mort noyé dans la Seine après y avoir été jeté par des skinheads en marge du traditionnel défilé du 1er Mai du Front national. A l’époque comme aujourd’hui, le Front national avait décliné toute responsabilité dans de tels actes.
Ce que Marine Le Pen ne peut nier en revanche c’est que le FN agrège des individus sinon des groupes constitués qui veulent «en découdre». Lors du dernier rassemblement du 1er Mai sous la bannière frontiste, un homme d’une cinquantaine d’années était sur le point d’agresser des Roms qui se trouvaient dans les parages. Il en avait été dissuadé par d’autres participants au défilé et par des membres du service de sécurité du parti – «la presse est là», lui avaient-ils fait observer. Le même avait proféré des propos homophobes. Il avait bu. Cet homme-là – il n’est pas le seul au FN – n’avait pas intégré les nouveaux éléments de langage élaborés par Marine Le Pen et son entourage.
Il n’y avait pas eu de mort en France impliquant des militants de l’ultradroite depuis celle, en 1995, de Brahim Bouarram, un jeune Marocain mort noyé dans la Seine après y avoir été jeté par des skinheads en marge du traditionnel défilé du 1er Mai du Front national. A l’époque comme aujourd’hui, le Front national avait décliné toute responsabilité dans de tels actes.
Ce que Marine Le Pen ne peut nier en revanche c’est que le FN agrège des individus sinon des groupes constitués qui veulent «en découdre». Lors du dernier rassemblement du 1er Mai sous la bannière frontiste, un homme d’une cinquantaine d’années était sur le point d’agresser des Roms qui se trouvaient dans les parages. Il en avait été dissuadé par d’autres participants au défilé et par des membres du service de sécurité du parti – «la presse est là», lui avaient-ils fait observer. Le même avait proféré des propos homophobes. Il avait bu. Cet homme-là – il n’est pas le seul au FN – n’avait pas intégré les nouveaux éléments de langage élaborés par Marine Le Pen et son entourage.
Les Medias Citoyens Diois
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