Croire au retour de la croissance relève de la «méthode Coué», selon un économiste PS
Le retour de la croissance, qu'espère François Hollande , «plus personne ne peut y croire», estime ce conseiller régional PS d'Ile-de-France, qui avait présenté avec Stéphane Hessel une motion au congrès du PS de Toulouse , en octobre 2012.
Évoquant les sorts de l'Allemagne, «retombée en récession», du Japon, «à deux doigts du chaos», ou encore de la Chine, dont la bulle immobilière «explose», il juge que «tout miser sur le retour de la croissance, c'est la méthode Coué».
«Il y a quarante ans, (...) croissance était synonyme de progrès social» mais «ce n'est plus le cas. Plus on attend la croissance, plus on va vers un pourrissement social et politique au risque d'une explosion», soutient M. Larrouturou, membre du collectif Roosevelt, qui réunit politiques et membres de la société civile et défend des thèses autour de thèmes comme la construction européenne ou la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires.
A ses yeux, la crise actuelle «n'est (...) pas une crise de l'État-providence mais bien une crise du capitalisme, dont l'ampleur est telle que l'État-providence n'arrive plus à la compenser. La solution n'est pas l'austérité mais la justice sociale».
La réception de ses arguments à l'Elysée et à Matignon ? « Très intéressant, nous dit-on à chaque fois. Mais rien ne bouge», déplore ce partisan du partage du temps de travail, qui rappelle que les solutions avancées par son collectif sont «toutes chiffrées et crédibles. C'est une question de volonté politique».
François Hollande «est sûrement conscient de la situation», poursuit M. Larrouturou, qui prend pour exemple le tournant de 1983, lorsque François Mitterrand et son Premier ministre, Pierre Mauroy, ont «eu le courage de dire que leur programme n'était pas adapté à la réalité».
François Hollande et Jean Marc Ayrault doivent maintenant faire «preuve du même courage», estime-t-il.
La difficulté «est de reconstruire la justice sociale sans croissance (...) C'est tout à fait faisable», assure-t-il, invoquant un «nouvel équilibre, un nouveau partage des revenus, du travail, de l'accès à la culture et du pouvoir».
MCD
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