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samedi 8 juin 2013

Légère baisse d ' activité à l' abattoir de Sisteron...



Sisteron : l'abattoir municipal résiste à une conjoncture ovine difficile
De 2007 à 2012, sa production n'a baissé que de - 3,7 %. Elle est de -30 % pour le grand Sud Est.
(Photo : Côté travaux, après s'être doté d'une nouvelle chaîne du froid, l'abattoir procédera à la rénovation de sa triperie cette année).
La société d'exploitation de l'abattoir municipal a procédé à son assemblée générale dans un contexte économique national difficile pour la filière ovine. Malgré ses efforts sa production enregistre une légère baisse (voir encadré production) et pour 2013, l'activité sur ces cinq premiers mois est en recul de 4 %.
"Vous l'aurez compris, gérer l'abattoir reste compliqué et la marge de manoeuvre restreinte", annonçait le président Jacques Pellier. Les facteurs à l'origine de cette conjoncture morose sont connus : la crise, la consommation en baisse, le prix...
En parallèle d'autres groupes et les importations des pays étrangers viennent directement concurrencer les chevillards et les crises sanitaires successives écornent l'image de la viande. "Enfin les pouvoirs publics viennent resserrer l'étau en accentuant la réglementation en matière de sécurité sanitaire autant au niveau européen qu'en France. Mesures qui fragilisent nos structures." Mais le président n'était pas venu pour se lamenter, "je préfère travailler sur les orientations prises et rester positif."
Dans cette optique, 2012 s'est traduite par une formation accrue sur les bonnes pratiques d'hygiène pour le personnel de production et la nomination d'un responsable "Bien être animal". L'accent a été mis sur la polyvalence la formation et les entretiens individuels. Des mesures ont été instaurées dans les autres services pour optimiser la qualité et la surveillance sanitaire.
Des orientations qui seront confirmées cette année. "Le programme est ambitieux mais il permet de maintenir tout le personnel motivé. Et ce n'est pas une mince affaire lorsque l'activité et le contexte sont à la morosité."
À noter que pour traiter les 466 480 animaux à l'année, deux personnes supplémentaires sont venues renforcer les effectifs de l'abattoir. Il revenait à Jean-Louis Clément de présenter les comptes qui malgré la légère baisse d'activités sont à l'équilibre. Une autre satisfaction. "C'est toujours un challenge, le but de l'abattoir n'est pas de réaliser de gros bénéfices mais d'équilibrer tout en maintenant une prestation à un prix compétitif."
Une nouvelle chaîne du froid qui... augmente la consommation d'énergie
En 2011, la toiture de l'abattoir a été rénovée. Le dossier important de l'année 2012 a concerné le chantier de restructuration de la chaîne du froid. Cette nouvelle installation en fonction depuis mars 2012 devait consommer 10 %d'énergie en moins, mais c'est l'inverse qui s'est produit. "Nous consommons aujourd'hui 10 à 15 % d'énergie en plus."
Une réunion a eu lieu dernièrement avec l'installateur Oméga, le cabinet ingéniering et l'informaticien qui pilote l'installation pour valider les nouveaux réglages. "Néanmoins cette installation fonctionne avec deux centrales performantes. Elle rassure les entreprises et même notre assureur. On peut travailler avec une seule centrale sans arrêt d'activité. Une sécurité non négligeable. Nous avons bien fait d'anticiper ses travaux car aujourd'hui toutes les installations qui fonctionnent en R22 ont des difficultés à s'approvisionner et les coûts de maintenance sont prohibitifs." 2013-2014 seront consacrées à la rénovation de la triperie. Tous ces travaux d'investissements ont été réalisés par la mairie.
Production
L'interprofession a analysé la production et la consommation de 2007 à 2012. Il apparaît que le cheptel national est en baisse de 11 %. Les abattages nationaux enregistrent une diminution de - 13 %. La région du grand Sud Est perd 30 % des abattages.
En ce qui concerne l'abattoir sur cette même période, Sisteron résiste avec une baisse de seulement - 3,7 %.
Aujourd'hui ce sont 144 points de vente qui distribuent l'agneau de Sisteron.
Sur l'année 2012, 466 480 animaux ont été traités. 53,41 % des agneaux proviennent du grand sud est. 92,86 % sont français alors qu'au niveau national 6 agneaux consommés sur dix sont étrangers. "Nous jouons donc la carte des produits locaux, régionaux et français avant tout", souligne le président de l'abattoir.
Maxime Lancestre

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