Sisteron : l'abattoir municipal résiste à une
conjoncture ovine difficile
De 2007 à 2012, sa production n'a baissé que de -
3,7 %. Elle est de -30 % pour le grand Sud Est.
(Photo : Côté
travaux, après s'être doté d'une nouvelle chaîne du froid, l'abattoir procédera
à la rénovation de sa triperie cette année).
La société d'exploitation
de l'abattoir municipal a procédé à son assemblée générale dans un contexte
économique national difficile pour la filière ovine. Malgré ses efforts sa
production enregistre une légère baisse (voir encadré production) et pour 2013,
l'activité sur ces cinq premiers mois est en recul de 4 %.
"Vous l'aurez
compris, gérer l'abattoir reste compliqué et la marge de manoeuvre
restreinte", annonçait le président Jacques Pellier. Les facteurs à
l'origine de cette conjoncture morose sont connus : la crise, la consommation
en baisse, le prix...
En parallèle d'autres
groupes et les importations des pays étrangers viennent directement
concurrencer les chevillards et les crises sanitaires successives écornent
l'image de la viande. "Enfin les pouvoirs publics viennent resserrer
l'étau en accentuant la réglementation en matière de sécurité sanitaire autant
au niveau européen qu'en France. Mesures qui fragilisent nos structures."
Mais le président n'était pas venu pour se lamenter, "je préfère
travailler sur les orientations prises et rester positif."
Dans cette optique, 2012
s'est traduite par une formation accrue sur les bonnes pratiques d'hygiène pour
le personnel de production et la nomination d'un responsable "Bien être
animal". L'accent a été mis sur la polyvalence la formation et les
entretiens individuels. Des mesures ont été instaurées dans les autres services
pour optimiser la qualité et la surveillance sanitaire.
Des orientations qui seront
confirmées cette année. "Le programme est ambitieux mais il permet de
maintenir tout le personnel motivé. Et ce n'est pas une mince affaire lorsque
l'activité et le contexte sont à la morosité."
À noter que pour traiter
les 466 480 animaux à l'année, deux personnes supplémentaires sont venues
renforcer les effectifs de l'abattoir. Il revenait à Jean-Louis Clément de
présenter les comptes qui malgré la légère baisse d'activités sont à
l'équilibre. Une autre satisfaction. "C'est toujours un challenge, le but
de l'abattoir n'est pas de réaliser de gros bénéfices mais d'équilibrer tout en
maintenant une prestation à un prix compétitif."
Une nouvelle chaîne du froid qui... augmente la
consommation d'énergie
En 2011, la toiture de
l'abattoir a été rénovée. Le dossier important de l'année 2012 a concerné le
chantier de restructuration de la chaîne du froid. Cette nouvelle installation
en fonction depuis mars 2012 devait consommer 10 %d'énergie en moins, mais
c'est l'inverse qui s'est produit. "Nous consommons aujourd'hui 10 à 15 %
d'énergie en plus."
Une réunion a eu lieu
dernièrement avec l'installateur Oméga, le cabinet ingéniering et
l'informaticien qui pilote l'installation pour valider les nouveaux réglages.
"Néanmoins cette installation fonctionne avec deux centrales performantes.
Elle rassure les entreprises et même notre assureur. On peut travailler avec
une seule centrale sans arrêt d'activité. Une sécurité non négligeable. Nous
avons bien fait d'anticiper ses travaux car aujourd'hui toutes les installations
qui fonctionnent en R22 ont des difficultés à s'approvisionner et les coûts de
maintenance sont prohibitifs." 2013-2014 seront consacrées à la rénovation
de la triperie. Tous ces travaux d'investissements ont été réalisés par la
mairie.
Production
L'interprofession a
analysé la production et la consommation de 2007 à 2012. Il apparaît que le
cheptel national est en baisse de 11 %. Les abattages nationaux enregistrent
une diminution de - 13 %. La région du grand Sud Est perd 30 % des abattages.
En ce qui concerne
l'abattoir sur cette même période, Sisteron résiste avec une baisse de
seulement - 3,7 %.
Aujourd'hui ce sont 144
points de vente qui distribuent l'agneau de Sisteron.
Sur l'année 2012, 466 480
animaux ont été traités. 53,41 % des agneaux proviennent du grand sud est.
92,86 % sont français alors qu'au niveau national 6 agneaux consommés sur dix
sont étrangers. "Nous jouons donc la carte des produits locaux, régionaux
et français avant tout", souligne le président de l'abattoir.
Maxime Lancestre
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