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mardi 11 juin 2013

La vie privée n' existe plus...



Yes they scan!
Alors comme ça la CIA aurait de grandes oreilles? Les révélations du
Washington Post et du Guardian, la semaine dernière, sur les écoutes à grande échelle et le scannage de nos communications par les services secrets étasuniens sont évidemment salutaires. Et le jeune agent converti en lanceur d’alerte planétaire mérite qu’on se mobilise pour lui éviter le sort de Bradley Manning ou de Julian Assange, ses prédécesseurs de WikiLeaks. La lutte contre la pieuvre liberticide a besoin de ce genre de dénonciations, qui focalise l’attention des médias et rappelle que les complotistes et autres paranos ont parfois des raisons de l’être.
Mais enfin: qui pouvait douter qu’à l’ère du tout numérique la première puissance mondiale – militaire et informatique – ne profitait pas de cette supériorité pour passer nos vies au scanner? D’Echelon (réseau d’interception satellitaire dévoilé en 1988) à PRISM (le système de contrôle d’internet révélé la semaine dernière), la logique administrative et politique est la même, celle de la «sécurité nationale» qui, aux Etats-Unis comme dans de nombreux pays, prime tout.


Finalement, l’intérêt premier de cette affaire est ailleurs, dans la mise en exergue de l’extraordinaire puissance acquise par la petite dizaine de firmes qui ont collaboré avec les taupes de Washington. Google, Facebook, YouTube, Microsoft, Yahoo!, Skype, AOL, Apple… en quelques clics, ces géants savent (presque) tout de nous. Nos souvenirs, nos habitudes, nos opinions, nos contacts, nos richesses, nos faiblesses. Du cloud aux réseaux sociaux, du téléphone au mail, notre vie dépend toujours plus d’un nombre restreint d’acteurs privés dont les intérêts ne recoupent pas forcément les nôtres et dont le maniement des données est pour le moins incertain.
A l’occasion, ces puissances peuvent aussi exclure. Du jour au lendemain, sans possibilité d’appel, on est mis au ban de la place publique qu’est devenue Facebook. Privé de l’écho global de google.news. Exclu de paypal, visa et avec eux de la recherche de fonds sur le Net, rappelez-vous de WikiLeaks.
A cheval sur les frontières ou abritées sous le parapluie ultralibéral de la législation US, ces sociétés ne répondent plus qu’à quelques rares acteurs politiques de premier plan. Pékin et Washington, avant tout.
Bruxelles, en revanche, a courbé l’échine. Hasard du calendrier, jeudi, quelques heures avant les premières révélations du Guardian, les Etats membres de l’Union européenne refusaient un texte qui devait limiter l’emprise des entreprises sur les données de leurs clients! Un renforcement de la sphère privée qui était combattu – main dans la main – par les entreprises étasuniennes du secteur et… le gouvernement de Barack Obama.
Benito Perez

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