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mercredi 5 février 2014

10 millions de pauvres en France...un des pays les plus riches du monde...



Le Secours catholique s'inquiète de la "ghettoïsation" des pauvres
Des membres d'association d'aide aux sans logements manifestent le 9 février 2012 à Toulouse
Près de 80% des communes de la région parisienne de plus de 10.000 habitants n'ont pas de place d'hébergement pour les plus pauvres, souligne dans une enquête publiée mercredi le Secours catholique, qui s'inquiète d'un phénomène de "ghettoïsation".
L'association a mené cette enquête au cours du dernier trimestre de l'année 2013, envoyant à 210 communes d'Ile-de-France de plus de 10.000 habitants, hors Paris, un questionnaire sur la politique sociale qui y est menée.
L'enquête concerne entre autres la domiciliation, l’hébergement et le logement.
"On laisse aux communes disposant des plus maigres ressources le soin de prendre en charge les personnes les plus fragiles", dénonce le Secours catholique. L’accès au logement social est dans une "situation catastrophique": 85% des communes interrogées ont moins de 10% de logements "très" sociaux, destinés aux personnes en très grande difficulté.
Bien qu'étant pauvres, Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), Villetaneuse et Montfermeil (toutes deux en Seine-Saint-Denis) sont les plus engagées sur les logements sociaux. En revanche, Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Vaucresson (Yvelines) et Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), trois communes aisées, se trouvent en bas du classement.
Près de 37.000 ménages reconnus prioritaires pour un logement (Dalo), soit 75% du total national, restent en attente de relogement en région parisienne, et ce depuis des années pour certains d’entre eux.
Le taux de relogement Dalo se dégrade considérablement, puisqu'il ne concerne que 30% des personnes ayant exercé un recours, contre 79% il y a cinq ans.
On retrouve des écarts encore plus considérables pour ce qui concerne la domiciliation (adresse fournie à des personnes sans domicile) d'une commune à l'autre, avec cette fois un rapport qui va de 1 à 200. Ce phénomène contribue au regroupement des pauvres dans les communes les plus accueillantes, et "à la ghettoïsation des populations", souligne l'enquête.
"Il n’y a pas de SDF chez nous, donc la commune n'a jamais été sollicitée. La ville ne domicilie pas", témoigne ainsi une des communes les moins bien classées. En Ile-de-France, plus de 80.000 personnes sans toit avaient besoin d'être domiciliées en 2010, selon une enquête réalisée à l'époque par la région.
Les situations de mal-logement se sont encore aggravées en 2013, rapportait vendredi la Fondation Abbé Pierre. Au niveau national, elle estime à 3,5 millions le nombre de personnes confrontées au mal-logement, et à plus de 10 millions les personnes touchées par la crise du logement.
MCD

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