Die et Z'Elles (Osons
le féminisme) lance une
campagne pour de nouvelles avancées en matière de parité : 50 % de maire.
Alors que la France a été
pionnière en votant une loi pour la parité en 2000, notre pays est aujourd’hui
à la traîne. La France pointe à la 69ème
place dans les classements internationaux sur la parité. Avec 18,5% de
femmes députées et 13,9% de Maires, la France fait moins bien que ses voisins.
En pleine période
d’élections, Die et Z'Elles (Osons
le féminisme) lance
aujourd’hui une campagne pour dénoncer le retard pris depuis dix ans en la
matière et mettre en avant des propositions pour que le quinquennat qui s’ouvre
soit synonyme de nouveaux progrès pour la parité.
La campagne ?
A l’approche des élections municipales de 2014, Die et Z'Elles (Osons le féminisme) lance la série «Madame la Maire», composée d’interviews et de portraits d’élues venant de toute la France qui partagent avec nous leurs expériences de femmes politiques.
A l’approche des élections municipales de 2014, Die et Z'Elles (Osons le féminisme) lance la série «Madame la Maire», composée d’interviews et de portraits d’élues venant de toute la France qui partagent avec nous leurs expériences de femmes politiques.
En 2008, le pourcentage de
femmes maires est passé de 11 % à 13.9
%, très légèrement tiré vers le haut grâce à la loi sur la parité qui a
imposé à cette date autant de femmes que d’hommes sur les listes municipales.
Ce chiffre reste aussi marqué par de fortes disparités régionales : on compte
21 % de femmes maires dans l’Yonne, contre 7 % dans les Bouches-du-Rhône et 3 %
en Martinique !
De façon paradoxale, ce
sont les plus petites communes où la loi sur la parité ne s’applique pas encore
qui élisent le plus de femmes maires : elles sont 14 % dans les localités
de moins de 3 500 habitants. A l’inverse, dans les villes de 9 000 à
30 000 habitants, les femmes ne représentent que 8 % des maires.
Si certaines femmes maires
de grandes villes sont connues, telles Dominique Voynet, élue à Montreuil, ou
encore Valérie Fourneyron, maire de Rouen avant de devenir Ministre de la
Jeunesse et des Sports, on connait moins les parcours des femmes élues dans des
plus petites communes. Die et
Z'Elles (Osons le féminisme) est
allé à la rencontre de ces femmes maires, qui œuvrent au quotidien pour leur
municipalité et leurs citoyens. Elles partagent dans notre série « Madame
la Maire » leur parcours et leurs expériences, et vous invitent à les
rejoindre en investissant les têtes de listes municipales.
Dans les assemblée…
Nous ne devrions pas avoir à écrire ce texte.
Les femmes n'ont-elles pas
les mêmes droits civiques –celui de voter et d’être éligible– que les hommes
depuis soixante-dix ans déjà ? Des lois dites de parité n'ont-elles pas
été votées dès 1999, première mondiale érigeant en principe le fait de
favoriser l'égal accès aux mandats électoraux et aux fonctions électives ?
Et ne vient-on pas de nommer le premier gouvernement paritaire de la Ve République?
Alors comment se fait-il que le pouvoir soit en fait toujours aussi
viril ?
L’exclusion des femmes
demeure une réalité dans les instances de pouvoir: l’Assemblée nationale
élue en 2007, lors des dernières législatives, était à 81,5% masculine. Depuis
1988, sur les 577 circonscriptions, 413 n’ont envoyé aucune femme à
l’Assemblée. Cette année, l'UMP n’a investi que 25% de femmes candidates aux
législatives. Le classement de notre pays concernant la proportion de femmes
parlementaires empire avec les années : la France est aujourd’hui à la 69e
place au niveau mondial.
Cette exception française
et cette résistance de l’Assemblée Nationale, institution pourtant emblématique
de la démocratie représentative, incarne le fait qu’au-delà des équations individuelles,
l’inertie d’un ordre sexué perdure. Celui-ci puise ses racines dans notre
histoire, y compris démocratique : la citoyenneté à la française, pensée
par les Lumières, fait encore de l’ombre aux femmes qui ont été exclues d’un
universalisme en réalité masculin. Leur sexe faisant d’elles des êtres
d’instinct plus que de raison, elles ont été exclues de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen, du suffrage universel, du Code civil… Il nous
reste encore à mener un travail de désacralisation de ces principes, entamé par
les mouvements féministes pro-parité des années 90.
En conséquence, le monde
politique se caractérise encore aujourd'hui par un sexisme ordinaire, parfois
inconscient. L’inclusion des femmes, telle que nous venons de le voir au sein
du gouvernement, n’est ainsi pas contradictoire avec la persistance de leur
exclusion du pouvoir. Elle s’exprime par la désignation de candidates dans des
circonscriptions « difficiles », voire
« ingagnables », par les délégations qui leur sont confiées mais
aussi par le fait qu’elles sont plus souvent choisies pour leur cumul de
différence (sexe, origine réelle ou supposée, âge, affiliation associative,
etc.). Nous appelons à la vigilance pour que les usages de la parité ne
conduisent pas à une révolution conservatrice assignant les femmes à leur(s)
différence(s), mais à une déconstruction de l’ensemble des inégalités.
Enfin, cette mandature se
clôt sur des tentatives de remise en cause de la parité. En atteste la
réforme territoriale, qui, en remplaçant les conseillers généraux et régionaux
par des conseillers territoriaux élus au suffrage uninominal, le mode de
scrutin le plus défavorable à la parité, aura pour conséquence de faire reculer
de manière spectaculaire les progrès accomplis depuis 2000 au niveau des
collectivités locales.
Renaît, avec le
renouvellement des Maires, l'espoir de voir la parité progresser de nouveau.
Nous, militant-e-s féministes, nous, candidat-e-s, nous, universitaires, nous
voulons participer à l’ouverture d’une nouvelle ère de la parité. Pour y
parvenir, nous défendons un renforcement des lois dites sur la parité. Afin que
la sanction financière ne soit pas qu’incitative mais aussi contraignante, nous
soutenons une suppression pure et simple de toutes les aides publiques aux
partis qui ne respectent pas la parité des candidatures. Afin de lutter contre
la professionnalisation et la confiscation de la vie politique, nous défendons
une limitation du cumul des mandats simultanément et dans le temps. Nous nous
mobiliserons enfin pour que la Constitution « garantisse » et non
plus seulement « favorise » l'égalité, changement sémantique
préalable à des mesures plus ambitieuses encore.
La question du partage du
pouvoir ultime, le pouvoir politique, est centrale. Remettre en cause le
monopole du pouvoir par la moitié masculine de la population n'est ni
anecdotique, ni l'apanage d’une élite, ni un luxe outrancier en période de
crise. C'est questionner le sens de notre démocratie, la place qu'occupe
chacun-e d’entre nous et la manière dont nous voulons vivre et décider
ensemble. Toutes et tous ensembles.
Die et Z'Elles (Osons
le féminisme).
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