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mercredi 26 février 2014

Le viticulteur qui a refusé de polluer : verdict ce 7 avril...



Un viticulteur poursuivi pour avoir refusé de polluer
Une amende de 1000 euros a été requise à l'encontre d'Emmanuel Giboulot, un viticulteur qui n'a pas voulu traiter ses vignes avec des pesticides. Poursuivi devant le tribunal correctionnel de Dijon, son histoire a enflammé les réseaux sociaux. 500 000 personnes ont signé une pétition en soutien au viticulteur.
Jugement ce 7 avril
Emmanuel Giboulot, un vigneron bourguignon, comparaissait, lundi 24 février, devant le tribunal correctionnel de Dijon pour avoir refusé de traiter 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits contre la flavescence dorée. Le parquet a requis une amende de 1.000 euros, assortie pour moitié du sursis.
"Ce qui va se jouer lors de ce procès dépasse de très loin mon cas personnel : à travers moi, c’est toute l’agriculture respectueuse de l’environnement, qui est visée. Si je suis condamné, les agriculteurs bio et non bio comprendront qu’ils doivent obéir aveuglément aux injonctions des autorités, y compris si cela implique d’empoisonner leur propre terre et décimer plus encore les abeilles et autres insectes pollinisateurs", a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur internet. A quelques heures de l'audience, la pétition lancée en soutien à Emmanuel Giboulot avait rassemblé près de 500 000 signatures.
Flavescence
Au début de l'été 2013, ce viticulteur bio refuse de traiter ses raisins contre la flavescence dorée, une maladie mortelle pour le cep. Le retour de bâton est immédiat : contrôlé par la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), fin juillet, il est convoqué devant le délégué du procureur de la République du tribunal d'instance de Beaune pour infraction au Code rural. Ce qu'on lui reproche ? Ne pas avoir respecté l'arrêté préfectoral qui imposait un traitement insecticide à tous les viticulteurs de la Côte-d'Or.
Le vigneron encourt jusqu'à 30 000 euros d'amende et six mois d'emprisonnement. Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 7 avril prochain.

Le viticulteur Emmanuel Giboulot, poursuivi pour avoir refusé un dangereux pesticide, est passé hier au tribunal correctionnel de Dijon, comme prévu.
Nous étions plus de mille personnes à ses côtés.
De nombreuses associations, locales et nationales, étaient présentes. Nous lui avons remis près de 500 000 pétitions de soutien, dans une atmosphère d'enthousiasme extraordinaire. Grâce à vous, je peux témoigner que cette épreuve a été transformée pour Emmanuel et sa compagne en un grand moment de chaleur et de convivialité.
Vous pouvez consulter sur la page Facebook de soutien nos photos du pique-nique festif organisé devant le tribunal, et de la remise de notre pétition, juste avant l'audience. (1)
Mais malgré cette mobilisation, la Procureure a insisté sur sa culpabilité. Elle a requis 1000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, avec inscription à son casier judiciaire.
Le jugement sera rendu le 7 avril.
Nul ne sait aujourd'hui de quel côté pencheront les juges. Mais une condamnation, même symbolique, serait un terrible désaveu envoyé au monde de l'agriculture bio, et une très mauvaise nouvelle pour l'environnement.
Car, ne l'oublions pas, Emmanuel Giboulot entrerait alors juridiquement dans la catégorie des délinquants. Un homme qui mériterait au contraire d'être décoré pour son courage !
Cette condamnation, si elle a lieu, contribuera de façon grave à amplifier le climat de peur, et à décourager les bonnes volontés parmi les personnes tentées par l'approche biologique.
Elle confirmera les agriculteurs biologiques dans l'idée que, quelles que soient leurs convictions personnelles, c'est au bout du compte les autorités administratives et leurs méthodes chimiques qui s'imposent sur leur propre terrain !
La décision du tribunal n'a pas encore été prise. Mais si notre mouvement s'essouffle maintenant, cela pourrait être considéré par les juges comme le signe que l'opinion publique se désintéresse du problème !
Ne commettons pas cette erreur stratégique. Poussons maintenant notre mobilisation encore plus loin. Nous avons encore 5 semaines et nous pouvons atteindre un million de signatures !
Je compte donc sur vous pour continuer à récolter des pétitions de soutien autour de vous en transférant l'appel d'Emmanuel Giboulot (à voir ici).
Parmi bien d'autres, la radio Europe 1 a relevé l'exceptionnel mouvement de soutien autour d'Emmanuel, et indiqué que « cette mobilisation pourrait jouer en la faveur du vigneron lundi ». (2)
C'est certainement vrai car, sans cela, la Procureure aurait très probablement requis une peine beaucoup plus grave.
Mais en continuant à récolter des pétitions, nous pouvons obtenir qu'Emmanuel Giboulot soit relaxé et sorte du tribunal sans la moindre condamnation le 7 avril. Et c'est ça qui est, de très loin, le plus important.
Face à nous, de puissants réseaux se mobilisent. Certains accusent Emmanuel Giboulot d'être un « intégriste du bio ». Il a pourtant déclaré lui-même à l'audience qu'il aurait accepté de traiter sa vigne si la menace de le maladie avait été réelle. Mais la maladie, la flavescence dorée, n'est même pas présente dans son département, la Côte-d'Or ! Il n'y en a pas à l'heure actuelle à des kilomètres autour de ses vignes. Traiter avec un pesticide ne servirait strictement à rien.
D'autres font courir le bruit un peu partout sur Internet que le traitement par pesticide est indispensable et bénéfique. Ceci alors que l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), a lui-même publié un rapport sur cette maladie, expliquant que les traitements actuels imposés aux agriculteurs sont :
« polluants, coûteux, et contrecarrent la démarche de réduction de pesticides de la filière viticole. Ces plans de lutte obligatoire posent en outre d’énormes problèmes aux viticulteurs engagés en Agriculture Biologique ou en processus de conversion vers celle-ci.  » (3)
Encore une fois, nul ne sait aujourd'hui de quel côté pencheront les juges. Mais après tout ce que nous avons fait jusqu'à présent, n'abandonnons pas Emmanuel maintenant, alors que le danger d'une condamnation pèse plus que jamais sur sa tête.
Continuez à rassembler des signatures de soutien autour de vous.
Transférez la pétition à toutes les personnes que vous connaissez, en leur indiquant qu'elles ont encore jusqu'au 7 avril pour signer !
Un grand merci,
Augustin de Livois
Président de l'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Sources :
1 Notre page Facebook
2 Europe 1, Un agriculteur bio poursuivi pour avoir dit non aux pesticides
3 INRA, Flavescence dorée de la vigne


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