Le Ski, le sport le plus stupide des sports ? Deux millions de Français sur 65 millions partent encore aux Ski. Fin de règne d’une activité obsolète.
Montagne : "On assiste à une artificialisation des stations"
Pascal Gillon, maître de conférences en Géographie à l’Université de Franche-Comté, analyse l'évolution des stations et l'avenir du ski.
Pascal Gillon est maître de conférences en Géographie à l’Université de Franche-Comté. Depuis une dizaine d’années, il étudie le sport international. Les sports d’hiver sont apparus dans les Alpes, à la fin du XIXe, sous l’impulsion de touristes britanniques. Auparavant la montagne n’était visitée que l’été. Analyse des dernières évolutions des stations de sports d’hiver.
Comment sont artificialisées les stations de ski dans le monde?
Comment sont artificialisées les stations de ski dans le monde?
La pratique du ski alpin s’effectue presque exclusivement dans les massifs montagneux des pays tempérés du nord. Les stations de sports d’hiver nécessitent des investissements considérables voire dispendieux. Pour le logement, les infrastructures. Avec le réchauffement climatique, ces investissements sont de plus en plus lourds et inutiles. Les stations ont alors recours à la «neige de culture» et aux canons à neige, une ineptie écologique et économique. Les stations de moyenne montagne sont particulièrement touchées. Elles ne parviennent pas toujours à rentabiliser les infrastructures sur des périodes d’enneigement naturel de plus en plus courtes. On assiste donc à une artificialisation des stations. Les stations de haute montagne ont elles aussi recours à la neige artificielle. Pour d’autres raisons, il s’agit d’assurer une bonne couverture neigeuse aux versants sud et sur les interconnexions entre les différents domaines skiables. Immense gaspillage mais choix stupides des Conseils généraux Alpins.
Comment fabrique-t-on la neige artificielle ? Et quelles sont les incidences écologiques?
On recueille les précipitations tout au long de l’année et les sources d’ eau potables, grâce à des retenues collinaires, des zones de dépression sont ainsi terrassées et imperméabilisées. Ces zones plates sont rares en montagne elles étaient donc très utilisées (élevage, culture…). L’été, le paysage est enlaidi à cause des retenues et des multiples canalisations. Cette eau est détournée provisoirement pour les besoins du tourisme, elle aurait dû arroser des cultures en aval. De plus afin que l’eau gèle à des températures moindres on y ajoute des produits chimiques extrêmement toxiques, dont on ne connaît pas les effets à long terme. La neige de culture n’est pas la seule intervention humaine. De plus en plus de stations, pour le confort des skieurs, modifient les pentes. Il faut aujourd’hui que ces pentes soient le moins dangereuses possible. On a vu récemment une petite station comme Font-Romeu être condamnée à payer un million d’euros à une skieuse handicapée après un accident de ski. La modification des pentes entraîne des travaux lourds et coûteux, terrassement, coupe rase de forêts… Les petites stations ne font plus face. Certains Conseils régionaux sont obligés de racheter une partie des domaines skiables pour assurer les investissements nécessaires.
Les stations de moyenne montagne vont disparaître?
Selon les différentes prévisions, il y aurait dans les années à venir entre 2 et 5 degrés de plus, ce qui signifie par exemple qu’on ne fera plus de ski dans le Jura, ce massif connaît aujourd’hui entre 60 et 100 jours de gel en continu par an, en 2080, on n’en prévoit plus que 45. Il faudra donc aller skier au-dessus de 1800 mètres d’altitude. Certaines stations suisses envisagent de remonter leur domaine skiable. La Drôme devra fermer toutes ses stations.
D’où l’essor du ski en intérieur?
Le ski indoor a d’abord été pratiqué l’été dans les pays nordiques en tant que sport, les skieurs pouvaient entretenir leur niveau toute l’année dans des tunnels réfrigérés, c’est avant tout un équipement sportif. Les pays qui avaient de la neige mais pas de massifs montagneux (comme la Grande-Bretagne ou les pays du Benelux) ont construit des ski dômes. En général à moins d’une heure d’une grande ville. Ainsi on peut pratiquer ce sport comme un loisir sans partir en vacances. Les ski dômes se développent en Chine, souvent avec la participation de Français, surtout pour répondre à un désir d’occidentalisation-colonisation. Ces pistes sont donc à proximité des mégapoles. A Dubaï ou aux Emirats Arabes Unis, c’est surtout un signe extérieur de richesse. Et un milliard de personnes ont faim dans le monde…
Comment fabrique-t-on la neige artificielle ? Et quelles sont les incidences écologiques?
On recueille les précipitations tout au long de l’année et les sources d’ eau potables, grâce à des retenues collinaires, des zones de dépression sont ainsi terrassées et imperméabilisées. Ces zones plates sont rares en montagne elles étaient donc très utilisées (élevage, culture…). L’été, le paysage est enlaidi à cause des retenues et des multiples canalisations. Cette eau est détournée provisoirement pour les besoins du tourisme, elle aurait dû arroser des cultures en aval. De plus afin que l’eau gèle à des températures moindres on y ajoute des produits chimiques extrêmement toxiques, dont on ne connaît pas les effets à long terme. La neige de culture n’est pas la seule intervention humaine. De plus en plus de stations, pour le confort des skieurs, modifient les pentes. Il faut aujourd’hui que ces pentes soient le moins dangereuses possible. On a vu récemment une petite station comme Font-Romeu être condamnée à payer un million d’euros à une skieuse handicapée après un accident de ski. La modification des pentes entraîne des travaux lourds et coûteux, terrassement, coupe rase de forêts… Les petites stations ne font plus face. Certains Conseils régionaux sont obligés de racheter une partie des domaines skiables pour assurer les investissements nécessaires.
Les stations de moyenne montagne vont disparaître?
Selon les différentes prévisions, il y aurait dans les années à venir entre 2 et 5 degrés de plus, ce qui signifie par exemple qu’on ne fera plus de ski dans le Jura, ce massif connaît aujourd’hui entre 60 et 100 jours de gel en continu par an, en 2080, on n’en prévoit plus que 45. Il faudra donc aller skier au-dessus de 1800 mètres d’altitude. Certaines stations suisses envisagent de remonter leur domaine skiable. La Drôme devra fermer toutes ses stations.
D’où l’essor du ski en intérieur?
Le ski indoor a d’abord été pratiqué l’été dans les pays nordiques en tant que sport, les skieurs pouvaient entretenir leur niveau toute l’année dans des tunnels réfrigérés, c’est avant tout un équipement sportif. Les pays qui avaient de la neige mais pas de massifs montagneux (comme la Grande-Bretagne ou les pays du Benelux) ont construit des ski dômes. En général à moins d’une heure d’une grande ville. Ainsi on peut pratiquer ce sport comme un loisir sans partir en vacances. Les ski dômes se développent en Chine, souvent avec la participation de Français, surtout pour répondre à un désir d’occidentalisation-colonisation. Ces pistes sont donc à proximité des mégapoles. A Dubaï ou aux Emirats Arabes Unis, c’est surtout un signe extérieur de richesse. Et un milliard de personnes ont faim dans le monde…
MCD-APL
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