Avec Quvenzhané
Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly
Drame fantastique
Hushpuppy, 6 ans, vit dans
le bayou avec son père. Brusquement, la nature s'emballe, la température monte,
les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Avec la montée des eaux,
l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide
de partir à la recherche de sa mère disparue.
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN
SALLE DU 12/12/2012
Depuis sa présentation à
Cannes, où il a obtenu la Caméra d'or (meilleur premier long métrage), Les
Bêtes du Sud sauvage est devenu un phénomène. C'est le film que Barack
Obama en personne a recommandé à l'animatrice vedette de la télé américaine,
Oprah Winfrey. C'est une bête à concours, et sa moisson de prix n'est pas
finie. On parle d'un oscar pour son interprète principale, une débutante de 6
ans nommée Quvenzhané Wallis. Mais si phénomène il y a, il est d'abord sous nos
yeux. Voici un univers de cinéma radicalement original, porté par une envie de
raconter des choses fabuleuses. Comme le titre l'indique.
Les bêtes ne sont d'abord
que des poules et des poussins, un cochon, un chien. La petite ménagerie d'un
capharnaüm de bidonville aux airs d'arche de Noé : voilà la tanière de la
petite Hushpuppy, gamine noire qui vit avec son père au milieu de l'eau, en
marge du « monde sec », dans le bayou, en Louisiane. Les bêtes sont aussi les
êtres humains. Hushpuppy partage ce qu'elle mange avec le chien, et le jour où
on lui donnera un crabe pour un dîner de fête, il faudra qu'elle le dévore en
le mettant en pièces à grands coups de mâchoire, férocement. Mais cette enfant
solitaire sait aussi écouter battre le coeur des animaux et entendre, sous la
sauvagerie et la misère, la beauté du pouls de la vie, le mystère de l'univers.
Puis la tempête se lève et s'abat sur la Louisiane.
Tout ça fait bien autre
chose qu'un simple scénario. Plutôt un poème ou un conte. A l'origine du film,
il y a en fait une pièce de théâtre, apparemment très atypique. Le réalisateur,
Benh Zeitlin, l'est aussi. Il s'empare de cet imaginaire homérique pour le
mettre en images sans beaucoup de moyens mais avec un appétit d'ogre. Tout en
montrant une Amérique aussi vraie que celle de l'ouragan Katrina, il
transfigure cette réalité et lui insuffle une magie inédite. Elle naît des
mots, des soliloques de la petite Hushpuppy, beaux comme des prières ou des
prophéties. Elle naît aussi d'une mise en scène pleine de spontanéité et de
fougue, qui crée un élan, une folie, une envie de transcendance. Egalement
musicien, Benh Zeitlin utilise le cinéma comme un instrument : aussi simplement
qu'en grattant une guitare, il libère une énergie et la fait retentir à travers
la nature déchaînée.
Les Bêtes du Sud
sauvage est un hymne, une
symphonie qui veut embrasser le monde. Ce verbe embrasser, il faut l'entendre
aussi comme le père de Hushpuppy, s'écriant en pleine inondation : « Quand
l'eau sera repartie, je roulerai un patin à la terre ! » C'est l'amour pour
le bayou que célèbre le film, dans toute son étrangeté : un amour au-delà de la
peine et du malheur, au-delà des apparences dévastées, un amour qui se veut
force pure, émerveillement contre vents et marées. Il y a là un lien précieux
avec l'enfance, dont l'interprétation de l'incroyable Quvenzhané Wallis montre
toutes les nuances. Il y a là aussi beaucoup d'idéalisme. Mais c'est ça qui
nous permet de vivre, nous dit Benh Zeitlin.
Frédéric Strauss
Cinéma Le Pestel
Kate Savalle
Avenue du Texas, Die 26150
04 75 22 03 19
08
92 68 06 24
Jeudi 20
décembre : 18h
Vendredi 21 décembre:
21 h
Samedi
22 décembre : 18h30
Dimanche 23
septembre : 20 h30
Lundi 24 décembre : 18h 15
Mardi 25 décembre : 17h
Mardi 25 décembre : 17h
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