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André Vallini, le Grand Promoteur inutile
Notre pays est en crise économique, notre taux de croissance est au point mort. Heureusement aux plus hauts sommets de l’État règne une caste qui fait tout pour sauver l’essentiel, à savoir notre PIB et le moral des entrepreneurs. Cette caste, c’est celle des Grands Promoteurs inutiles, ceux qui veulent relancer l’économie en mêlant austérité budgétaire, rigueur sociale et défense des grands projets inutiles, du TGV Lyon-Turin au TGV Sud-Ouest, en passant par l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le département de l’Isère a la chance de disposer d’un spécimen éminent de cette caste en la personne du socialiste André Vallini, sénateur et président du conseil général, ancien député, maire de Tullins et conseiller régional. Tout à son inutilité depuis qu’il n’a pas été nommé ministre en mai dernier, il vient récemment de frapper un grand coup en relançant l’autoroute A51 censée relier Grenoble à Sisteron. Auparavant il s’était déjà illustré dans le domaine des Grands Projets inutiles en se portant maître d’œuvre de Minatec, premier pôle européen pour les nanotechnologies, en se démenant pour faire aboutir la Rocade nord ou en militant activement pour transformer la forêt des Chambarans en un parc à touristes nommé Center Parcs. Il est certain qu’on ne naît pas Grand Promoteur inutile. Alors comment le devient-on ? Quelles sont les mœurs de cette caste ? Quels liens tissent ses membres avec les autres membres de la société ? À travers la vie et l’œuvre d’André Vallini, partons à la découverte de cette espèce malheureusement loin d’être en voie de disparition.
Rez-de-chaussée Vercors - reportage photos
« Michel, tu crois que je pourrais passer une journée avec toi pour voir ce que c’est que ton métier ?
- Mais bien sûr, y a pas de problème, tu reviens quand tu veux. » C’est qu’avec Michel il semble n’y avoir jamais de problème. « Ben, merci Michel.-Mais y a pas de problème ! » Au début, j’avais l’intention de rencontrer plusieurs de ces énigmatiques personnages qui vivent dans leur loge en milieu urbain, qui tendent à disparaître et dont tout le monde se contrefout sauf certains habitants et une poignée de facteurs : les concierges. J’espérais qu’ils me raconteraient un peu de leur quotidien, chacun à leur manière.
- Mais ça ne s’est pas déroulé comme ça. Des loges sont restées fermées à mon arrivée, d’autres étaient définitivement abandonnées. Certains concierges ne voulaient pas témoigner, d’autres ont accepté, mais si peu. J’ai rappelé Michel. « Mercredi, je peux venir dès que tu commences, à 7h du mat ? »
- Mais oui, y a pas de problème ! » Les yeux encore ensommeillés, j’ai retrouvé le concierge au pied de cette immense et affreuse tour construite en 1965 qui surplombe le quartier de l’Île Verte : la tour Vercors. Et tant pis pour les jolies loges en bois drapées d’un rideau des années 60 que l’on trouve encore dans les immeubles bourgeois du centre-ville.
Pourquoi il a déserté son emploi de cadre informatique
Les politiques locaux et nationaux répètent en boucle que la « priorité des priorités », c’est « l’emploi, l’emploi et l’emploi ». Une religion qui ne questionne jamais le sens de ces emplois, les dégâts qu’ils créent, la société qu’ils produisent. À l’heure de la « réindustrialisation », la remise en cause radicale de notre mode de vie est loin d’être à l’ordre du jour.Pourtant, même à l’intérieur des entreprises de nouvelles technologies, censées représenter l’avenir de Grenoble et du monde, certains n’arrivent plus à applaudir à ce qu’on leur fait faire contre un salaire. Et vont jusqu’à déserter cette « mine d’or ». Pierre Raffenot bossait dans une des grosses boîtes d’informatique de la région grenobloise, Atos Origin. Il était cadre supérieur, en charge avec son équipe de la partie logiciel de la mise en place des fameux compteurs Linky (voir Le Postillon n°10). Pourtant à quarante-deux ans, il a tout plaqué et a profité de sa période de chômage pour monter une revue critique de « l’ordre technolâtre ». Il nous raconte sa désertion.
Caf toujours, tu m’intéresses
Encore une grève qui passe inaperçue dans les médias. Depuis le 9 octobre, des syndicats de la Caisse d’allocations familiales de l’Isère ont déposé un préavis de grève (débrayage d’une petite heure) tous les jeudis, reconductible jusqu’à la fin de l’année. À ce jour - 3 décembre -, pas l’ombre d’un entrefilet dans Le Daubé. Les salariés de l’organisme subissent une dégradation de leurs conditions de travail et les usagers font face aux complexifications de la législation. Selon le rapport d’activité 2011 de la Caf Isère, le département compte 216 000 allocataires qui permettent de couvrir 610 000 personnes. Ce qui signifie que plus de la moitié de la population iséroise bénéficie de prestations sociales. Pendant ce temps-là, devant les Caf, les files d’attente s’allongent. Pour essayer de comprendre les raisons de cette grève, Le Postillon a envoyé son reporter de guerre au Cégetistan, un territoire défendu par de furieuses syndicalistes, celles-là même qui grognent et prennent en otage régulièrement notre douce France.
Panique au conseil municipal : des habitants entrent dans la mairie
Récit et photos d’une manifestation du collectif pour un chauffage urbain juste et solidaire devant la mairie de Grenoble, le 19 novembre 2012.
Vends biodiversité pour grands chantiers
Il se forme ces temps-ci dans les Alpes un véritable marché de l’hectare de réserve naturelle, permettant aux différents géants du bulldozer de s’échanger des coins de forêts pour pouvoir en dévaster d’autres, selon la logique suivante : je vous coupe une main, mais je vous en restitue immédiatement une autre semblable, dans le dos : ainsi, vous êtes contents, vous n’êtes pas lésés. La technocratie dénomme cette nouvelle mode « les mesures de compensation de biodiversité ». Le Postillon vous propose deux balades - la première à Combe Madame, au cœur du massif de Belledonne, et dans la vallée de la Romanche – pour comprendre comment le géant électricien EDF tente de rentabiliser des zones montagnardes inutilisées en les transformant en « réservoirs de biodiversité ».
Abonnez-vous Tarif pour 6 numéros (environ un an) = 15 € Possibilité de réduction pour des envois groupés ou pour des personnes désargentées : nous contacter. Gratuit pour les prisonniers. Modalités : envoyer de la monnaie ou un chèque à l’ordre de « Le Postillon », ainsi qu’un petit mot avec votre adresse. N’oubliez pas de préciser le numéro à partir duquel vous voulez vous abonner. Ceux qui le désirent peuvent ajouter leur email pour qu’on puisse les contacter en cas de « retour à l’expéditeur ». La collection presque complète du Postillon (à l’exception du numéro 11 épuisé) est disponible pour 17 euros, frais de port compris.
Pour nous écrire : Le Postillon 46 bis rue d’Alembert 38000 Grenoble
04 76 21 46 45
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