Notre-Dame-des-Landes connivences
Le président de Vinci Airports travaillait pour le ministère des Transports
Nicolas Notebaert, aujourd’hui à la tête de Vinci Airports, conseillait le ministre des Transports et de l’Équipement au moment où le projet de futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes ressortait des cartons et que s’amorçait localement le débat public.
Décidément,
l’affaire Notre-Dame-des-Landes n’arrête pas de révéler son lot de
pantouflages. Nous avions l’ancien Préfet de Loire-Atlantique, Bernard
Hagelsteen, qui a piloté le dossier d’utilité publique du projet
d’aéroport, entre 2007 et 2009. Le Préfet travaille aujourd’hui pour
Vinci autoroutes (lire notre article).
Nous avons désormais le président de Vinci Airports, Nicolas Notebaert,
nommé à ce poste le 26 mars 2008. Vinci Airports, c’est la filiale du
groupe responsable de la gestion des concessions aéroportuaires. C’est
Nicolas Notebaert qui a décroché le contrat pour le futur aéroport Grand
Ouest, et qui chapote la filiale du même nom, exploitante depuis 2011
de l’actuel aéroport Nantes Atlantique et en charge de l’aménagement de
celui de Notre-Dame-des-Landes.
Un sujet que Nicolas Notebaert connaît bien. Ce polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées de 42 ans a fait ses premières armes au ministère de l’Équipement et des Transports entre 1995 et 2002, devenant même conseiller technique du ministre (communiste) de l’époque, Jean-Claude Gayssot. Au moment précis où le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ressortait des cartons. Et que le ministère préparait le débat public sur le sujet, ses services affinant leurs arguments : évolution des prévisions du trafic aérien, « capacité de développement limité » de Nantes-Atlantique…
Du ministère à Cofiroute
A l’époque, Nicolas Notebaert s’occupait davantage des autoroutes franciliennes. C’est d’ailleurs grâce à cette compétence que le conseiller ministériel rejoint dès 2002 la filiale de Vinci Cofiroute, en tant que « chef du département exploitation ». Coïncidence ? Ce transfert de l’intérêt général vers le privé se déroule alors que le gouvernement est plus que généreux à l’égard de Cofiroute. La société s’était vue annuler son contrat de construction et d’exploitation d’un tunnel sur l’A86 (entre Rueil-Malmaison et Vaucresson) par le Conseil d’État pour manque de transparence du marché. Le gouvernement la remet dans la course, lui signant un chèque d’indemnités de 15 millions d’euros et lui faisant grâce du coût des études déjà engagées (plus de 200 millions d’euros) [1].
Dix ans plus tard, le président de Vinci Airports déclare, pour défendre son futur aéroport : « Déjà en 2001, le schéma directeur d’aménagement du territoire piloté par la ministre Dominique Voynet avait établi des prévisions d’évolution du trafic qui laissaient présager une saturation de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Elles étaient exactes. » [2] On ne lui contestera pas la connaissance des chiffres, alors évalués par le ministère de l’Équipement et des Transports, où il travaillait au plus près du ministre.
Ivan du Roy
Notes
Un sujet que Nicolas Notebaert connaît bien. Ce polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées de 42 ans a fait ses premières armes au ministère de l’Équipement et des Transports entre 1995 et 2002, devenant même conseiller technique du ministre (communiste) de l’époque, Jean-Claude Gayssot. Au moment précis où le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ressortait des cartons. Et que le ministère préparait le débat public sur le sujet, ses services affinant leurs arguments : évolution des prévisions du trafic aérien, « capacité de développement limité » de Nantes-Atlantique…
Du ministère à Cofiroute
A l’époque, Nicolas Notebaert s’occupait davantage des autoroutes franciliennes. C’est d’ailleurs grâce à cette compétence que le conseiller ministériel rejoint dès 2002 la filiale de Vinci Cofiroute, en tant que « chef du département exploitation ». Coïncidence ? Ce transfert de l’intérêt général vers le privé se déroule alors que le gouvernement est plus que généreux à l’égard de Cofiroute. La société s’était vue annuler son contrat de construction et d’exploitation d’un tunnel sur l’A86 (entre Rueil-Malmaison et Vaucresson) par le Conseil d’État pour manque de transparence du marché. Le gouvernement la remet dans la course, lui signant un chèque d’indemnités de 15 millions d’euros et lui faisant grâce du coût des études déjà engagées (plus de 200 millions d’euros) [1].
Dix ans plus tard, le président de Vinci Airports déclare, pour défendre son futur aéroport : « Déjà en 2001, le schéma directeur d’aménagement du territoire piloté par la ministre Dominique Voynet avait établi des prévisions d’évolution du trafic qui laissaient présager une saturation de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Elles étaient exactes. » [2] On ne lui contestera pas la connaissance des chiffres, alors évalués par le ministère de l’Équipement et des Transports, où il travaillait au plus près du ministre.
Ivan du Roy
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