Les prochaines élections municipales françaises se
dérouleront les 9 et 16 mars 2014. A Die comme dans de nombreuses villes, les
listes et candidats de gauche (PS, PCF et EE-LV) partiront en ordre dispersé,
face ici à deux listes de Droite (MODEM et UMP).
Bien sûr une ville de 4600 habitants et 3335 inscrits
et globalement 2710 votants et petite et offre
quelques difficultés pour réunir 5 listes de 27 personnes, soient 135
candidates et candidats (parité obligée).
Mais Die est une sous préfecture,
chef lieu d’arrondissement, bourg centre qui regroupe de nombreux Services
Publics, ce qui augmente l’enjeu politique.
Rappel de la présidentielle 2012
à Die :
Candidat
|
Nombre de voix
|
% Voix/Inscrits
|
% Voix/Exprimés
|
Nathalie Arthaud-lo
|
19
|
0.57
|
0,71
|
François Bayrou-modem
|
236
|
7.08
|
8,87
|
Nicolas Dupont-Aignan
|
34
|
1.02
|
1,28
|
Jacques Cheminade-e
|
1
|
0.03
|
0,04
|
François Hollande-ps
|
709
|
21.26
|
26,63
|
Eva Joly-eelv
|
174
|
5.22
|
6,54
|
Marine Le Pen-fn
|
287
|
8.61
|
10,78
|
Jean-Luc Mélanchon-fg
|
614
|
18.41
|
23,07
|
Philippe Poutou-npa
|
42
|
1.26
|
1,58
|
Nicolas Sarkozy-ump
|
546
|
16.37
|
20,51
|
Et si « Unité de la gauche, cela ne voulait plus rien dire… osons le pari de la clarté».
La montée du FN, les
évolutions des partis socialistes et sociaux démocrates, quelle gauche ? L’émergence
de nouveaux mouvements populaires ( Indignés, Altermondialistes , Occupy, 99%, etc…)
à l’échelle internationale…interrogent
nos cadres politiques et questionnent la stratégie d’union de la gauche qui
organise en profondeur la gauche française depuis les années 60 et le programme
commun de 1973, avec son fameux–fumeux désistement républicain. Union de la
gauche, vieux schéma obsolète ou conditions de l’hégémonie du PS sur ces
partenaires ? Nous devons nous
interroger.
La semaine a commencé mardi
9 juillet en Grande-Bretagne où le parti travailliste (dit socialiste) a asséné
un coup de poignard dans le dos des syndicats. Bilan d’une involution de la
gauche britannique qui parachève une mue idéologique libérale complète. Finies
la redistribution et la défense des salariés, le New Labour d’Ed Miliban entend
se poser en défenseur de la nation britannique. La gauche se déchire donc,
puisque les syndicats sont organiquement liés au parti travailliste dont ils
sont à l’origine.
Ailleurs, la gauche est
ravagée par des conflits fratricides. En Allemagne, plutôt que de tendre la
main à Die Linke pour construire une vraie majorité de gauche, le parti
social-démocrate préfère s’allier à la CDU d’Angela Merkel. De la même manière
en Grèce, le PASOK se range sous les fourches caudines de la droite plutôt que
de bâtir un projet politique… Il n’y a guère qu’au Portugal – pays où
l’union de la gauche n’a jamais existé – qu’un rassemblement des
socialistes, des communistes, des écolos et des gauches associatives et
syndicales pourrait voir le jour.
Dans ce paysage de désolation politique, la France ne se singularise guère. Depuis
l’arrivée au pouvoir de François Hollande, les décisions politiques et les
choix assumés par l’équipe gouvernementale sont significatifs. « Le
gouvernement a choisi le camp du MEDEF », simplifie Eric Aubin, secrétaire
confédéral de la CGT. La transcription de l’Accord national interprofessionnel
en texte de loi, sans aucune modification et de manière autoritaire, puis
l’annonce du contenu de la réforme des retraites ont aggravé les dissensions
entre la gauche de gestion et ce que
l’on peut dénommer la gauche de transformation sociale. On trouve bien
évidemment ici le Front de gauche, EELV, et des tendances du PS. Les critiques
de Melenchon sont si vives que beaucoup n’hésitent plus à parler de rupture
consommée entre le Front de gauche et le PS (le capitaine de pédalo…). Le PCF
dépecé par le Parti de Gauche est dans une situation abracadabrantesque pour
ces municipales, tant il a besoin du PS pour conserver des élus municipaux et
qu’il doit avaler les couleuvres indigestes de Front de gauche à l’égard de François Hollande. EE-LV avale aussi
moult couleuvres depuis un an, le travail de qualité de Pascal Canfin et Cécile
Duflot s’arrêtera t il à la
prochaine ? Nombre d’écologistes pensent que « le non respect d’une
fiscalité écologique et transition
énergétique » seront les gouttes qui les
feront choisir la sortie du gouvernement en fin d’année 2013. L’enjeu
autour de la fermeture de la Centrale Nucléaire de Fessenheim est bidon, car si
Hollande ferme une centrale atomique, il en ouvre deux nouvelles : ITER de
Cadarache ( le 17 janvier dernier a eu lieu l'inauguration officielle du siège
d'ITER, à Cadarache, en présence de Geneviève Fioraso, Ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche, de Günther H. Oettinger, Commissaire européen à
l'Energie) et EPR de Flamanville (Le chantier a franchi le 15 juillet une étape
avec la pose du dôme en acier de 300 tonnes sur le bâtiment qui doit encore
être recouvert de béton. Mais le réacteur ne sera pas mis en service avant fin
2016, avec quatre ans de retard sur le calendrier initial).
Cette situation est lourde pour les élections municipales où le PS risque un
échec cuisant. Nous regarderons avec curiosité
en Drôme comment il perdra Valence, Romans sur Isère,…et n’arrivera pas
à gagner Crest ou Montélimar. Comme le souligne Emmanuel Maurel, leader de la
gauche du PS, « ce scénario d’incompréhension serait l’assurance d’une
victoire pour la droite, et pour longtemps ». Les exemples allemand et
grec confirment sa peur. C’est d’ailleurs à partir de cette réalité politique
précise que les Ecologistes du Diois (autonome), soutenu par EELV, avec l’envie
de travailler avec des forces syndicales et associatives mais aussi des
éléments du PS et sur la base d’un projet politique pour la ville de Die et son
Intercommunalité, veut faire avance sa
proposition d’une majorité alternative, ouverte, généreuse, bosseuse et non
dogmatique.
Les idées de Europe
Ecologie-Les Verts, du Parti de gauche sont effectivement la gauche qui
s’oppose à la politique anti-écologique et socialement timide menée par le
Parti socialiste et ses alliés sociaux-libéraux. Le cas de EELV est particulier,
car c’est un calcul « Ce que je perds/Ce que je gagne » qui les
incite jusqu’à ce jour à rester dans ce gouvernement, dont ils ne gouttent
guère les orientations : Gaz de schiste, Notre Dame des Landes, réforme
des retraites, etc.….et risque de ne pas durer. Les Ecologistes du Diois ambitionnent
d’ouvrir une alternative politique très ouverte à gauche à Die.
Pour ouvrir cette démarche
de conditionnalité du débat le Parti de Gauche démontre souvent en quoi le PS
serait devenu objectivement un parti de droite. Fort bien. Mais si chacun
accepte de repartir du primat de la souveraineté populaire, il faut admettre
que 95 % des citoyens de ce pays considèrent que le PS est toujours un
parti de gauche. De ce point de vue l’initiative de Ghislaine Ribard
(soutenue par Béatrice Frecenon, 1ère secrétaire fédérale du Parti
Socialiste de la Drôme) est hautement intéressante. Un : elle démontre que
le premier parti de France (par ces élus et ses adhérents), qui gère l’Etat,
est majoritaire au Sénat, à l’Assemblée Nationale, dans les Régions, les
départements de France et les grandes Villes est présent sur Die. Et
deux : Le PS n’entend pas être la roue de secours d’un assemblage
mathématique, d’injonction d’appareils départementaux ou marchandage politicien
locaux (Journal du Diois du Vendredi 26 Juillet).
L’unité de la gauche n’est pas l’unité du peuple, libre de s’affranchir des carcans que la dite
Gauche-PCF voudrait lui imposer comme ou « un prêt à ne pas penser »
ou un oukase « battre la Droite,
comme seul programme ».
Cet outil politique
principal de dialogue/débat proposé par Gigi Ribard dans cette période d’incertitude, n’est « pas de
ressusciter une méthode qui ne marche plus, voire à Villeneuve sur Lot », encore moins une
esquisse de resucée de la « gauche plurielle ».
Quels sont les contenus d’un programme, quel projet
pour la Ville de Die et le Diois, quel contrat de mandature pendant six ans,
quelle répartitions justes des adjoints et des délégations, quelle
bienveillance pour travailler ensemble à l’intérêt des Dioises et des
Diois : voila les question que se pose la population. Et cela bien avant l’entre deux tours. Déjà
maintenant à 7 mois des échéances. 216
jours sont vite passés…
Il s’agit de donner la
priorité au rassemblement sur des bases de projets politiques partagés et bien
identifiés, d’oser une démarche qui prenne en compte les besoins et les désirs
des habitants, prennent au mot les
militants du Parti socialiste, d’Europe Ecologie-Les Verts et, au-delà, les
centaines de citoyens et de citoyennes de ce territoire qui se reconnaissent plus
dans les discours politiciens exaspérants et les luttes de pouvoir
consternantes. La stratégie de dépassement du politique pour construire avec
les gens obligera d’ailleurs les candidats à s’adresser aux abstentionnistes,
aux jeunes non-inscrits, aux membres du PS aussi bien que d’EELV mais surtout à
la grande majorité qui veut « Bien Vivre à Die ».
L’ambition de gagner la
mairie de Die, contre la pérennisation d’un cartel d’organisations, rend la
question de l’appartenance totalement secondaire.
Derrière ces mots se
dessine une vision politique qui impose le primat de l’unité bienveillante afin
de gérer au mieux notre cité et notre territoire. Pas une unité entre partis, sur la base de négociations occultes. Il
s’agit bien de l’unité organique des habitants sur la base de désirs politiques
clairs, de négociations affichées dès le départ. Bien loin de mise au pas ou de
mise en demeure comme dans le Comm’Diois où l’on peut lire sans
rire : « Philippe Leeuwenberg engagé pour mener une liste de
rassemblement à gauche » une auto-proclamation, sans concertation, ni
discussion (feuille de choux du PCF-Diois n°55 de Mai-Juin 2013). C’est cela
l’union des bonnes volontés trempées dans des convictions fortes de justice,
d’écologie, de solidarité et porteuses d’emplois qu’il est urgent de construire,
vivifier. La gauche dispose des mots d’ordre politiques clairs : refus du déclin de Die et du Diois, nouveau projet territoriale de santé, Renforcement de la vie
en centre ville, bien vieillir à Die, qualité environnementale ( eau, air,
bruit), etc. L’humain d’abord. Bon nombre de personnes se sentant proches des
gauches du PS et d’EELV s’y retrouveront. Alors, chiche ! La bataille se
pose désormais entre l’unité des
personnes de progrès opposées aux archaïsmes de parti et au conservatisme arc-bouté dans des attitudes
de défense. Entre, ce qu’appelle le philosophe Patrick Viveret : les
Coopérateurs Ludiques et les Militants Tristes. Elle exclut tout
dogmatisme : Vert, Rouge ou Rose…
Albert Idelon (article à titre personnel, ne reflétant
aucune structure, …)
26150 Die
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