Contre les obligations inutiles, une transhumance de résistance !
Des éleveurs ovins et caprins refusent l’obligation d’identification électronique et la certification des mâles reproducteurs
- Ce vendredi 24 mai 2013, une transhumance s’élancera de Forcalquier pour traverser les Alpes-de-Haute-Provence jusqu’à la préfecture de Digne-les-Bains. « C’est une transhumance de la résistance contre les obligations technocratiques, qui n'ont aucun rapport avec la santé des consommateurs ni avec celle de nos animaux », explique Mathias Guibert, jeune éleveur ayant repris la ferme familiale à Reillanne, qui marchera cette semaine avant de monter plusieurs mois en estive.
Plus de 300 moutons et de
nombreux éleveurs et citoyens iront à la rencontre de la population et des
pouvoirs publics pour dénoncer deux mesures qui fragiliseront un grand nombre
de fermes : l'identification électronique par puces RFID des ovins et caprins
depuis 2010, et l'obligation pour 2015 d'acheter des mâles reproducteurs «
certifiés ».
« Depuis ces
dernières années, les contraintes administratives nous poussent sans cesse vers
un élevage industriel », rappelle Albert Widmer, berger installé à Limans.
« Nous refusons de nous laisser déposséder de notre métier ». Ces
dernières années, le Collectif pour la liberté de l’élevage s’est déjà opposé -
avec succès - contre l'obligation de vaccination contre la Fièvre Catarrhale
Ovine, autre mesure « inutile » pour la majorité des petits éleveurs.« L'obligation d’identification électronique n’apporte rien de plus par rapport au système actuel de traçabilité, si ce n’est alourdir notre travail d’une contrainte informatique coûteuse… et assurer un marché aux nanotechnologies » dénonce Mathias Guibert qui, comme les autres membres et soutiens du Collectif, s’interroge sur l'avenir d'une société qui ne voit de salut que dans toujours plus de technologie.
Pourtant, « c’est nous, paysans, qui au fil du temps et grâce aux échanges de mâles entre les fermes, avons su garantir diversité génétique, rusticité, et résistance aux maladies, renchérit Pauline Ladet, éleveuse de chèvre à St-Martin les-Eaux qui dénonce l'obligation de se fournir en reproducteurs issus de centres de sélection. « Nous pensons que les animaux sont autre chose qu'un objet industriel, les éleveurs doivent rester libres de leurs pratiques pour faire perdurer la notion du vivant dans leurs rapports avec les animaux ».
Le Ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait durant son mandat de député européen pris des engagements en faveur de l’élevage durable et paysan. « Nous nous interrogeons aujourd’hui sur ce qui semble un revirement d’opinion, souligne Albert Widmer. Nous attendons de sa part qu’il tranche en faveur des éleveurs plutôt que du modèle industriel, en supprimant ces obligations inutiles ».
Contacts :
Mathias Guibert : 06 32 73 52 27
Albert Widmer : 06 06 47 72 40
Pauline Ladet : 06 85 23 56 32
Mail: resistranshumance04@laposte.net
Pour plus d’informations sur la transhumance :
http://resistranshumance04.over-blog.com
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