Contre les obligations
inutiles, une transhumance de résistance !
Des éleveurs ovins et caprins refusent l’obligation
d’identification électronique et la certification des mâles reproducteurs
Vendredi 24 mai, une transhumance
s’élancera de Forcalquier pour traverser les
Alpes-de-Haute-Provence jusqu’à la préfecture de Digne-les-Bains.
« C’est une transhumance de la résistance contre les obligations
technocratiques, qui n'ont aucun rapport avec la santé des consommateurs
ni avec celle de nos animaux », explique Mathias Guibert, jeune éleveur
ayant repris la ferme familiale à Reillanne, qui marchera cette semaine avant
de monter plusieurs mois en estive.
Plus de 300 moutons et de
nombreux éleveurs et citoyens iront à la rencontre de la population et
des pouvoirs publics pour dénoncer deux mesures qui fragiliseront un grand
nombre de fermes : l'identification électronique par puces RFID des ovins et
caprins depuis 2010, et l'obligation pour 2015 d'acheter des mâles
reproducteurs « certifiés ».
« Depuis ces
dernières années, les contraintes administratives nous poussent sans
cesse vers un élevage industriel », rappelle Albert Widmer, berger
installé à Limans. « Nous refusons de nous laisser déposséder de notre
métier ». Ces dernières années, le Collectif pour la liberté de l’élevage
s’est déjà opposé - avec succès - contre l'obligation de vaccination contre la
Fièvre Catarrhale Ovine, autre mesure « inutile » pour la majorité des
petits éleveurs.
« L'obligation
d’identification électronique n’apporte rien de plus par rapport au système
actuel de traçabilité, si ce n’est alourdir notre travail d’une contrainte
informatique coûteuse… et assurer un marché aux
nanotechnologies » dénonce Mathias Guibert qui, comme les autres
membres et soutiens du Collectif, s’interroge sur l'avenir d'une société qui ne
voit de salut que dans toujours plus de technologie.
Pourtant, « c’est
nous, paysans, qui au fil du temps et grâce aux échanges de mâles entre les fermes,
avons su garantir diversité génétique, rusticité, et résistance aux maladies,
renchérit Pauline Ladet, éleveuse de chèvre à St-Martin les-Eaux qui dénonce
l'obligation de se fournir en reproducteurs issus de centres de sélection.
« Nous pensons que les animaux sont autre chose qu'un objet industriel,
les éleveurs doivent rester libres de leurs pratiques pour faire perdurer la
notion du vivant dans leurs rapports avec les animaux ».
Le Ministre de
l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait durant son mandat de député européen
pris des engagements en faveur de l’élevage durable et paysan. « Nous nous
interrogeons aujourd’hui sur ce qui semble un revirement d’opinion, souligne
Albert Widmer. Nous attendons de sa part qu’il tranche en faveur des éleveurs
plutôt que du modèle industriel, en supprimant ces obligations inutiles ».
- Albert Widmer :
06 06 47 72 40
- Pauline Ladet : 06 85 23 56 32
Pour plus d’informations sur la transhumance
: http://resistranshumance04.over-blog.com
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