Une Monnaie Complémentaire Locale dans la Biovallée® (et en Drôme) avec le Réseau Diois Transition (RDT).
le Réseau Diois Transition (RDT) s’est retrouvé quatre fois( +- 80 personnes) depuis 6 mois afin de mettre en place une monnaie locale dans le Diois…
QU’EST-CE QU’UNE MONNAIE COMPLEMENTAIRE LOCALE ?
Les Abeilles, les Lucioles, Les Airelles... sont les noms donnés à des monnaies complémentaires locales, elles commencent à voir le jour partout en France.
Sur la planète, il existe depuis des millénaires des expériences de systèmes économiques alternatifs. En France, depuis 5 ans, la monnaie complémentaire SOL a été expérimentée dans 5 régions, répondant à un cahier des charges très précis.
D’autres initiatives sont plus citoyennes : la toute première Monnaie Complémentaire Locale "l’Abeille" circule à Villeneuve-sur-Lot depuis un an, et "les Lucioles" ont récemment démarré en Ardèche Méridionale (automne 2010). Ces deux démarches ont été accompagnées par Philippe Derudder, ancien dirigeant d’entreprise qui est désormais consultant, formateur et conseiller pour ce nouveau projet sociétal (1) qui intervenait à Die ce jeudi 10 novembre 2011.Puis était invité pour une formation les lundi 14 et mardi 15 novembre sur le sujet.
Un bon d’échange impliquant des prestataires
La MCL, c’est un bon d’échange entre des personnes et des prestataires appartenant à un même réseau (2). Ce bon d’échange, créé par un groupe de citoyens, permet d’effectuer des actes marchands en toute légalité.
Cette circulation se faisant entre des acteurs engagés partageant les mêmes valeurs, il est fortement recommandé de rédiger ces engagements sous forme de charte. Tous les acteurs sont adhérents à une association ou une structure qui porte le fonctionnement du système. La charte se veut simple, courte et facilement mémorisable.
Comment fonctionne une MCL ?
Les particuliers achètent des bons d’achats en monnaie complémentaire locale (1 euro = 1 unité de monnaie locale). Ces bons sont acceptés par les professionnels adhérents. Les euros convertis en monnaie complémentaire constituent un fonds de garantie placé dans une banque éthique pour soutenir des projets s’inscrivant dans l’esprit de la charte.
Une règle importante met en confiance les prestataires : eux seuls, les professionnels, peuvent demander la reconversion de leur éventuel surplus de monnaie locale.
Les particuliers et les professionnels doivent faire circuler cette monnaie, c’est la vocation première de ce bon. Inutile de thésauriser comme avec l’euro. Pour éviter ce genre de pratique, la monnaie complémentaire locale est en générale fondante, c’est-à-dire qu’elle a une période de vie au bout de laquelle elle se déprécie.
Elle pourra retrouver sa valeur d’origine par l’achat de vignettes qui seront accolées aux billets pour leur redonner leur valeur d’origine (ex 1 euro = 1 Abeille valable 6 mois, le 30 juin, date butoir, la "pénalisation" de 2 % est appliquée, une vignette de 2 cts d’euros sera payable, ainsi l’Abeille retrouvera sa valeur de 1).
Le projet du Réseau Diois Transition va expérimenter sans la fonte de la monnaie, elle a tenu compte des premiers retours de son territoire, du besoin d’une communication simple… et de l’envie d’expérimenter "la sobriété heureuse" de Pierre Rabhi.
Un dédoublement de la monnaie
Dans un tel projet, une notion importante à pointer est la notion de "dédoublement de la monnaie" : son premier parcours d’utilisation, ce sont les euros que vous versez à la structure porteuse; ils vont être déposés dans une banque éthique, par exemple la NEF, ou utilisés pour soutenir un projet local connu par l’association, ainsi vous savez à quoi sert votre argent. Une petite partie seulement sert aux frais divers de l'association.
Sacrée différence avec les produits financiers proposés par les banques et dont on ignore l’utilisation (armée, industrie pharmaceutique, que sais-je...?) Le deuxième parcours (d’où la notion de dédoublement), c’est l’utilisation personnelle de la monnaie locale par vos actes d’achats avec les Lucioles ou les Abeilles que vous recevrez en échange de votre versement. Pour couvrir les frais de fonctionnement et contribuer au soutien de projets, il peut être décidé une prime à l’achat versée dans un fonds. Chaque structure fixe les règles du jeu.
Il est important de réunir tous les acteurs de ce projet pour évaluer l’expérience, constituer des groupes de soutien destinés à s’entraider pour trouver des pistes concrètes d’incarnation des valeurs du réseau. Ainsi l’économie locale est dynamisée, les liens sociaux retissés et l’évolution de conscience favorisée.
Quelles sont les motivations d’un tel projet ?
En général, les hommes et les femmes qui réfléchissent à la mise en place d’une telle initiative citoyenne veulent développer une manière d’être qui sorte de la logique de "rareté", héritage de notre passé, pour aller vers une logique de "sobriété heureuse".
L’être humain, avec ses connaissances et les techniques disponibles aujourd’hui, peut agir sur ses comportements en observant combien «"la peur de manquer" est présente en lui, et comment il peut reprendre "confiance" dans le vivant, pour se libérer des contradictions inconscientes qui lui font désirer tout à la fois une chose et son contraire.
Pour parvenir aux évolutions nécessaires, notre chemin d’évolution passe, le plus souvent, par 3 points de vue :
1. Plutôt que de vouloir toujours plus, ce qui se traduit par une croissance incompatible avec les possibilités de la Terre, plus de conscience permet de produire et de consommer autrement pour développer le sentiment de suffisance.
2. Plutôt que de croire qu’il n’y a pas assez pour tous, ce qui entraîne la compétition comme valeur suprême du système et provoque la violence, plus de conscience permet la coopération et surtout celle-ci féconde et enrichit le groupe humain.
3. En recherchant la protection d’un plus puissant que soi, l’être humain a perdu la maîtrise de son destin. Le système financier décide à sa place et conditionne ses choix, il octroie ou refuse l’argent. Plus de conscience, c’est se réapproprier l’outil monétaire pour qu’il serve au lieu d’asservir, et que l’être humain maîtrise son destin et valorise la VRAIE richesse (le bien, le service, la nature, la vie) plutôt que son symbole : l’argent.
Pour faire évoluer ces 3 points de vue, le réseau de citoyens engagés sur un territoire avec un outil comme la monnaie complémentaire locale va créer un espace dans la vie de tous les jours où chacun peut s’exercer à développer cette nouvelle façon d’être au monde.
La structure porteuse "Réseau Diois Transition" ( beaucoup plus large que "Ecologie au Quotidien" qui assure actuellement le secrétariat), comme en Ardèche l’association "Les Lucioles" ou à Romans autour de "La mesure", doit donc animer des temps d’évaluation avec tous les participants engagés dans l’initiative et encourager aussi d’autres actions locales, la MCL n’étant qu’un des outils d’une démarche plus générale.
Le chantier est vaste : il s’agit de promouvoir des expériences et des actions innovantes de développement local, dans un esprit de coopération et de solidarité, dans le respect de l’environnement et des êtres humains.
(1) Pionnier au sein de l'association AISES (()) et auteur de (())
(2) Attention de ne pas confondre avec le S.E.L. (Système d’Echanges Locaux), qui n’implique pas de prestataires.
Infos :
Réseau Diois Transition (RDT)
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56
Courriel : ecologieauquotidien.die@gmail.com
Sites : www.ecologieauquotidien.fr
Blog : http://ecologieauquotidien.blogspot.com
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