Pourquoi nous soutenons la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
Pensé depuis 1994, un projet de nouvelle liaison ferroviaire prévoit de creuser le plus long tunnel d’Europe (53 km) pour faire franchir les Alpes à 40 millions de tonnes de marchandises par an, et pour faire gagner 45 minutes aux voyageurs entre Lyon et Turin. Annoncée pour 2023, cette route ferroviaire coûtera au moins 10 milliards d’euros (Coût d’investissement : La section transfrontalière a été évaluée à un coût de construction (aléas et imprévus compris) de 9. 975 M € en valeur 1er janvier 2010). Elle implique, le creusement de tunnels sous les massifs de Belledonne et de Chartreuse, et la construction de 200 km de voies nouvelles en France.
Coût de fonctionnement de la future liaison transfrontalière :
En phase d'exploitation, les estimations réalisées pour ce poste font état de 34 millions d’euros par an pour le renouvellement des équipements, 8,3 millions par an pour l’exploitation (sur la base d’un effectif de 130 personnes) et enfin de 22 millions par an pour effectuer la maintenance.
En phase d'exploitation, les estimations réalisées pour ce poste font état de 34 millions d’euros par an pour le renouvellement des équipements, 8,3 millions par an pour l’exploitation (sur la base d’un effectif de 130 personnes) et enfin de 22 millions par an pour effectuer la maintenance.
En Italie, le projet appelé TAV (« treno alta velocità ») se heurte à une frange ultra-contestataire de gens ignorants les habitants du Val di Susa. C’est aujourd’hui protégé par 600 policiers que travaillent les ouvriers sur le site de la Maddalena.
Côté français les Verts ont participé au projet depuis le début, comme le rappelle Gérard Leras, conseiller régional vert : « initialement le Lyon-Turin était un projet voyageurs, ce sont les Verts qui lui ont fait prendre le virage du transport de marchandises » (Dauphiné Libéré, 20/12/05). En défendant à tort l’idée que le fret allait diminuer le trafic routier, les Verts sont toujours partisans du projet. C’est en reprenant leurs arguments que Borloo pouvait déclarer en 2007 : « les projets comme celui-là sont essentiels pour la réduction des émissions de CO2, et pour la sauvegarde de la planète à laquelle nous nous sommes engagés ». Depuis 2007, les Verts n’ont cessé de prendre position pour le Lyon-Turin.
1/ Intérêts : Le grand projet( oui) favorise le rapprochement entre intérêts des populations en Italie comme en France. D’ailleurs les Alpes n’ont jamais été une frontière pour ces deux peuples mais plutôt un territoire d’échange et de fraternité ( combien de familles de chaque coté des Alpes).
2/ Effets : diminution du trafic, des pollutions automobiles et camions, vallées sauvegardées. Les effets sont bénéfiques, immédiats et surtout à long terme, sur les territoires directement épargnés (Val Susa, Maurienne, Chartreuse ...), mais aussi sur tous les abords des Alpes.
3/ ISO 14001 : Oui, le Lyon-Turin est « éco-compatible » si l’ on considère son bilan global. Il suit une logique d’abandon de la voiture et du transport routier, pour favoriser une logique du vivant, du respect des populations, de la juste mesure et de l’écologie.
4/ Energie : Si les TGV roulent encore à l’électricité nucléaire, ces trains vont dans le sens d’une sobriété énergétique, de cherté et disparition du pétrole. Accepter le Lyon-Turin, c’est imaginer une perspective de sortie du tout pétrole, des énergies fossiles et du réchauffement climatique et gaz à effet de serre. De sauvegarde de la Planète, rien de moins.
5/ Poids lourds : Et les camions encore et encore : le Lyon-Turin arrêtera le transport routier de marchandise : c’est nécessaire comme un 38 ou 44 tonnes. En facilitant la traversée des Alpes, il va permettre de limiter les flux et de créer des petites plates-formes pour desservir les bourgs et villes des deux cotés des Alpes. Le transport routier de marchandises est tellement présent, polluant et dangereux pour les habitants, que le train est enfin un peu d’air respirable et de silence pour nous Alpins. Si l’on veut arrêter les camions, il faut une alternative, et défendre une économie locale, pas s’enfermer dans l’existant qui favorise le transport routier (infrastructures gratuites, carburants détaxé, camions défiscalisés des pays de l’est et conditions et coût de travail scandaleux).
6/ Pas chez moi : Le Lyon-Turin diminue le trafic des camions, sans le repousser chez les voisins. Et les personnes qui sont contre le Lyon-Turin, sont-elles prêtes à habiter aux abords des zones de trafic des camions (des millions par an)...tous les jours.
7/ Économie : L’activité économique des vallées est fort mal en point déjà. Autoroutes et trafic de camions ne produisent pas de richesse pour les populations : elles monopolisent l’économie autour de certaines activités industrielles privées, et négligent le reste, l’ emploi, la nature, l’ eau, les paysages. Les alpins ont mieux à vivre. Mais quand les Alpes seront réduites à des tunnels, des ponts, des routes et des stations, il sera inutile de réclamer une économie locale et une agriculture saine ( la neige grise des hivers laisse entrevoir la pollution des pâturages et la qualité des produits laitiers et des fruits et légumes de nos vallées).
8/ Démocratie : En Rhône-Alpes, la population entière est favorable au TAV depuis des années. Devant l’ampleur de ce projet, il est indécent de poser la question des travaux: ce qui se joue, c’est avant tout la liberté des populations à décider pour elles-mêmes des alternatives au pétrole. Ceux qui soutiennent le Lyon-Turin sont des démocrates qui pensent aux générations futures.
9/ Politique : Le dossier Lyon-Turin, contrairement à l’aéroport Notre-Dame-des-Landes, est un projet d’intérêt collectif et de bon sens dans l’intérêt des populations. Ce sont des questions historiques, qui demandent une réponse politique en conscience, et de dépasser les intérêts immédiats. Le Lyon-Turin suit la même logique d’abandon « du tout routier » pour préparer demain, que l’abandon du Pont Calabre-Sicile.
10/ Containers : Le Lyon-Turin s’inscrit aussi dans une logique de mise en solidarité des territoires et des échanges à l’échelle européenne, et dans la construction du corridor appelé "sillon alpin". Ces logiques évaluent l’évolution du service par chaque mode de transport, en tenant compte de la création de nouvelles infrastructures (en Suisse, tunnels du Lötschberg et du Gothard, et en Autriche, tunnel du Brenner) et de l’amélioration de la fiabilité et de la régularité du service ferroviaire. Notons qu’il n’ y a aucune opposition en Suisse. Qui habite les Alpes veut facilité les échanges historiques entre les piémonts italien et français, et revivifier les liens culturels et familiaux entre nos deux territoires, savourant cette revitalisation des liens historiques. Seuls les hommes d’affaire et petits magnats du béton et du goudron souhaitent que les transports routiers, les stations d’ essence et les autoroutes fassent encore du fric et des profits, encore et toujours. Ils veulent "effacer les Alpes" sous le goudron, les canons à neige et les sports d’hiver pour riches. Nous, nous les habitons.
11/ prospective : L’augmentation (doublement ou triplement) du nombre de voyageurs (en prenant en compte le trafic global de jour et de nuit) est de 1,4 million en 2000 (avant le lancement des travaux de rénovation de la ligne actuelle) passera à environ 3,8 millions à l’horizon 2030. Oui nous avons envie de coopérer avec nos voisins italien(ne)s.
Le Lyon-Turin est un projet qui va dans les intérêts des territoires et des populations locales, et aura des répercussions fastes sur l’ensemble des régions de part et d’autre des Alpes. Il réduit l’industrialisation des espaces naturels et la prédominance des marchandises sur les personnes. Il renforce pour toujours la possibilité d’une économie locale et décente marié au « bien être des gens ». Il met les peuples en fraternité, au lieu de les mettre en voisins s’ignorant. Le Lyon-Turin a tout à nous offrir : c’est un projet intelligent, dernier né d’une logique de décroissance des flux routiers et pour abandonner le saccage des Alpes.
Face à ceux qui défendent les intérêts industriels du béton et du goudron et leurs projets routiers perpétuels et polluants (qui excitent une poigné de contestataires), les populations doivent reprendre leur pouvoir, avec une critique solide et juste sur les enjeux de nos territoires. Nous sommes liés à nos frères et soeurs italien(ne)s par des pratiques de la montagne, des idées alternatives originales, l’amour de la vie et de la nature pour qu’y vivent nos enfants et la volonté de transformer nos territoires vers l’après pétrole.
Albert Idelon
26420 La Chapelle en Vercors
(Reprise des arguments-toc d’un tract anti-Train Lyon Turin)
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