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mercredi 2 novembre 2011

Les 20 millions de pauvres en Europe...démontre l'échec du capitalisme.

Sortir vingt millions de personnes de l'exclusion d'ici à 2020 demeure une priorité pour l'Union européenne
La Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, le 17 octobre, a été un événement tout indiqué pour pousser la réflexion au-delà de la crise financière et des plans de sauvetage et réfléchir à la forte dégradation de la situation des personnes frappées par la pauvreté et l'exclusion sociale.
La récession a plongé beaucoup d'adultes et d'enfants dans une pauvreté extrême et les services d'aide locaux se réduisent comme peau de chagrin à cause de fortes restrictions budgétaires. Rien qu'en France, plus de 11 millions de personnes (18,4 %) sont exposées au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale.
Quelque 7,8 millions de personnes ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté, soit l'équivalent de 60 % du revenu médian calculé à l'échelle nationale.
C'est la raison pour laquelle l'Union européenne a placé la lutte contre la pauvreté au coeur de sa stratégie en faveur de la reprise économique et du développement social, "Europe 2020".
En 2010, les chefs d'Etat et de gouvernement sont, pour la toute première fois, convenus de sortir au moins 20 millions d'Européens de la pauvreté et de l'exclusion sociale d'ici à 2020. La France s'est pour sa part fixé l'objectif de réduire d'un tiers le nombre de personnes exposées au risque de pauvreté (1,6 million de personnes selon l'objectif européen) entre 2007 et 2012.
Comment faire la différence ? La France se distingue par un pourcentage de pauvreté et d'exclusion sociale nettement inférieur à la moyenne européenne - 18 %, contre 23 % en moyenne dans l'Union européenne -, mais elle est confrontée à d'autres grands problèmes tels que le chômage des jeunes. Le taux de chômage frôle en effet les 24 % chez les jeunes.
Le Fonds social européen (FSE) joue un grand rôle pour soutenir les groupes vulnérables. L'UE a accordé plus de 5 milliards d'euros à la France entre 2007 et 2013. Une enveloppe de 1,6 milliard d'euros doit spécifiquement financer des projets en faveur de l'inclusion sociale dans le programme métropolitain.
Par exemple, le FSE soutient la Fondation d'Auteuil en Midi-Pyrénées, dans le cadre de son programme visant à aider les jeunes chômeurs de 16 à 25 ans à acquérir des qualifications professionnelles. Depuis 2010, 86 jeunes ont bénéficié de ce programme et sont en passe de trouver un emploi digne de ce nom.
En Picardie, le projet "Réseau d'entreprises intégratrices" a reçu un soutien du FSE, car il vise à trouver du travail pour des jeunes non qualifiés. Un réseau d'entreprises locales a été créé par la chambre des métiers et de l'artisanat de la Somme pour aider des jeunes à acquérir des compétences ou des qualifications.
Nous devons faire en sorte que les projets de ce type restent une priorité à l'échelle européenne, nationale et locale. Trouver du travail est l'un des meilleurs moyens de sortir de la pauvreté.
D'autres mesures s'imposent. A l'échelle européenne, nous sommes déterminés à faire en sorte que les leaders européens ne relâchent pas leurs efforts et continuent à lutter contre l'exclusion.
A l'échelle nationale, il est essentiel de prendre des mesures pour renforcer les services publics de l'emploi, en particulier ceux qui ciblent des groupes en situation d'exclusion sociale. Il faut tout mettre en oeuvre pour aider les jeunes à entrer sur le marché du travail et proposer un soutien personnalisé à ceux qui s'exposent au risque de chômage de longue durée. Action concertée à l'échelle européenne. Notre rôle est de faire en sorte que la lutte contre la pauvreté reste une priorité politique à l'échelle européenne.
Quant à la Commission européenne, elle a proposé de consacrer 20 % au moins du FSE, soit plus de 16 milliards d'euros, à l'inclusion sociale et à la lutte contre la pauvreté dans l'UE à partir de 2014. Elle compte également consacrer un budget plus important à l'innovation sociale dans le but de trouver de nouvelles idées et de nouvelles solutions pour relever les défis.
La première convention de la Plate-forme européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale s'est tenue les 17 et 18 octobre à Cracovie (en Pologne) en présence de représentants d'ONG et de la communauté académique, de décideurs et d'acteurs européens et d'experts nationaux. Cela a été l'occasion d'analyser de près les objectifs chiffrés des Etats membres et les progrès qu'ils ont accomplis sur le front de la pauvreté.
Ensemble, nous avons proposé des mesures pour améliorer la situation des familles et des enfants, des jeunes, des personnes âgées et de groupes vulnérables ainsi que pour renforcer l'engagement régional et local. Nous travaillerons en étroite collaboration avec les représentants nationaux pour mettre ces mesures en oeuvre.
Comme des efforts importants restent à consentir pour sortir au moins 20 millions de personnes de la pauvreté d'ici à 2020, l'objectif est de faire bien comprendre que la lutte contre la pauvreté s'inscrit dans le plan de relance de l'Europe. Parce que le sort de ceux qui risquent la pauvreté et l'exclusion nous préoccupe, mais aussi parce qu'ils constituent une ressource précieuse.
Sans eux, nous n'atteindrons pas les objectifs européens en matière d'emploi, d'éducation et de réduction de la pauvreté. La situation économique difficile ne peut nous amener à relâcher nos efforts contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Les enjeux à long terme sont trop importants.
László Andor, commissaire européen chargé de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion

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