Dictionnaire amoureux du Ciel et des Etoiles.
Parler du ciel, des
étoiles et de l’univers est une gageure. L’univers étant par définition
l’ensemble de ce qui existe, l’entité qui contient tout, comment choisir, parmi
les innombrables « entrées » qui s’offrent, les sujets sur lesquels disserter ?
Dans ce choix, je me suis laissé guider non seulement par les matières qui,
dans l’astronomie, me passionnent ou excitent ma curiosité, mais aussi par
celles qui me font réfléchir sur notre condition et notre place dans l’univers.
Après tout, c’est le principe d’un dictionnaire amoureux : parler de ce que
l’on aime et de ce qui donne à penser.
Ce dictionnaire contient en premier lieu des entrées qui décrivent l’étrange et merveilleux bestiaire de l’astrophysique, peuplé d’entités bizarres et fantasmagoriques façonnées par l’omniprésente force de gravité : les « naines blanches » dont une cuillerée pèserait autant qu’un éléphant, les pulsars, ces immenses phares cosmiques de la taille de Paris qui peuvent tourner sur eux-mêmes en une fraction de seconde, les « trous noirs », ces lieux d’extrême gravité dans l’espace qui emprisonnent la lumière et attirent à eux des tourbillons de gaz rayonnant de tous leurs feux, ou encore les quasars, objets intrinsèquement les plus lumineux de l’univers, qui hébergent en leur coeur des trous noirs supermassifs déchiquetant à tout-va les pauvres étoiles passant à leur portée, grâce à leur énorme force gravitationnelle, afin de satisfaire leur gloutonnerie : en voilà quelques exemples saillants.
Ce dictionnaire contient aussi des entrées qui parlent de nos origines. Notre univers possède une histoire, et celle-ci nous concerne au plus haut point, puisqu’elle aboutit à nous : nous ne sommes que des « poussières d’étoiles ». Existent donc des entrées qui racontent la grandiose épopée du cosmos, cette magnifique fresque historique, sans cesse affinée par toutes les sciences, qui s’est déployée en un laps de temps de quelque 14 milliards d’années. Nous pensons aujourd’hui que l’univers est né d’une fantastique déflagration, le big bang, à partir d’un état extrêmement petit, chaud et dense. Issu d’un vide rempli d’énergie, l’univers n’a cessé de montrer sa créativité et son inventivité pour gravir l’échelle de la complexité.
Ces entrées « historiques » racontent non seulement le big bang, mais aussi les mythes conçus par l’homme à travers les cultures et les époques pour expliquer le monde qui l’entoure. Elles parlent de l’origine des galaxies, collections de centaines de milliards d’étoiles, de gaz et de poussière liés par la gravité, vastes écosystèmes qui permettent aux nuages d’hydrogène et d’hélium, éléments fabriqués pendant les trois premières minutes de l’univers, d’échapper à la dilution et au refroidissement perpétuels causés par l’expansion de l’univers, et de s’effondrer sous l’action de la gravité pour former des étoiles. Elles relatent la naissance, la vie et la mort de ces dernières, lumineux creusets cosmiques qui, par leur merveilleuse alchimie nucléaire, vont fabriquer les éléments chimiques nécessaires à la constitution des planètes et de la vie.
Elles détaillent la formation, par le jeu de l’agglomération de planétésimals, des planètes dont certaines vont offrir le milieu hospitalier – une surface solide, des océans d’eau liquide, une atmosphère protectrice – dont la vie a besoin pour prospérer.
Sur une planète appelée Terre, en orbite autour d’une étoile nommée Soleil, la vie s’est éveillée il y a quelque 3,8 milliards d’années. Certaines entrées discutent ici de la vie : a-t-elle surgi sur la Terre ou est-elle venue de l’espace grâce aux bons offices des comètes et autres astéroïdes ? D’autres racontent les péripéties survenues dans la grande aventure de la vie depuis l’entrée en scène d’une molécule d’acide en forme de double hélice qui découvrit comment se répliquer en se divisant, jusqu’au jeu des mutations génétiques et de la sélection naturelle, responsables de l’extraordinaire diversité des espèces vivant sur terre. D’autres entrées discutent enfin de cette autre étape fondamentale dans l’évolution cosmique que sont l’émergence de la conscience et le miracle de la pensée.
Cette immense fresque cosmique, l’astrophysique, mais aussi la physique, la chimie, la biologie, la neurobiologie, l’anthropologie, la primatologie, la paléontologie et la géologie concourent sans relâche à l’élaborer. Mais il est aussi de vastes zones d’ombre dans notre connaissance du cosmos : des entrées dévoilent que 96 % du contenu en masse et énergie de l’univers sont constitués d’une mystérieuse « masse noire exotique » et d’une énigmatique « énergie noire » dont la nature nous échappe encore totalement ! Quant aux deux grands sauts dans l’histoire de l’évolution cosmique – le passage de l’inanimé à l’animé, celui de l’instinctif au conscient –, ils sont encore enrobés d’un complet mystère.
Diverses entrées célèbrent le Soleil, source de vie et d’énergie sur la Terre. Elles racontent sa naissance, sa vie et sa mort. Elles chantent la splendeur des spectacles lumineux dont notre astre nous fait don : le magique et évanescent arc-en-ciel, le mythique « rayon vert », les rougeoyants couchers de soleil. Elles célèbrent la beauté de la Terre : le bleu immaculé d’un ciel sans nuage ou celui, profond, de l’océan. Mais d’autres entrées parlent du revers de la médaille : l’homme, en train de dégrader dangereusement son environnement, est en passe de devenir une menace pour sa planète, pour lui-même et pour toutes les espèces vivantes. Car l’intelligence et la conscience sont à double tranchant. L’homme a su s’affranchir de sa pesanteur terrestre pour conquérir l’espace et aller sur la Lune, il a commencé à rechercher d’autres systèmes solaires et des intelligences extraterrestres, mais il a aussi acquis la capacité de s’autodétruire, d’éradiquer la biodiversité sur la Terre et de rendre son havre cosmique invivable en ne cessant d’infliger d’innombrables blessures à son écosphère.
La science est faite par les hommes. Des entrées relatent ici l’histoire d’hommes d’exception qui, par leur génie, découvrent de nouveaux phénomènes ou entrevoient des connexions nouvelles entre des faits que tout, a priori, devait séparer. Chaque fois qu’une interconnexion nouvelle surgit, la science fait un fantastique bond en avant. Newton découvrit la gravitation universelle en se rendant compte que le mouvement de la chute d’une pomme et celui de la Lune autour de la Terre sont dictés par une seule et même force. La relativité s’imposa à Einstein dès qu’il entrevit l’interconnexion entre temps et espace.
La science ne peut être uniquement guidée par la pensée, elle doit reposer avant tout sur l’observation et l’expérience. L’astronomie est la seule science exacte à ne pouvoir se pratiquer en laboratoire. Nous ne pouvons ni recréer le big bang avec nos machines, ni concocter des étoiles dans nos éprouvettes. C’est la lumière, « cette obscure clarté qui tombe des étoiles », qui nous relie à l’univers. Des entrées parlent d’observatoires et de cet instrument fondamental pour l’astronomie qu’est le télescope. Grâce à lui, l’astronome peut capter la « mélodie secrète » de l’univers et travailler à la décoder. Le grand pas initial fut accompli en 1609 par Galilée quand il braqua la première lunette astronomique vers le ciel et y découvrit monts et merveilles.
Nous célébrons en cette année 2009 – que l’Unesco a déclarée « Année de l’astronomie » – le 400e anniversaire de ce grand événement. Le deuxième grand pas fut franchi quand l’homme put « satelliser » ses yeux : en mettant des télescopes en orbite au-dessus de l’atmosphère terrestre – l’instrument le plus performant jusqu’ici étant le télescope spatial Hubble qui n’en finit plus de nous enchanter avec des images aussi magnifiques que porteuses d’informations –, l’astronome a pu accéder à toute la palette des lumières de l’univers, et il a pu aussi obtenir des images cosmiques d’une parfaite netteté, non déformées par les turbulences de l’atmosphère terrestre.
L’astronomie est plus que la simple étude des objets et phénomènes du cosmos. Elle donne à voir, mais aussi à réfléchir. Au-delà des questions purement scientifiques se posent aussi des interrogations d’ordre
métaphysique qui touchent à la philosophie et à la spiritualité.
En délogeant l’homme de sa place centrale dans l’univers, Copernic a déclenché une révolution dont nous sentons encore les conséquences aujourd’hui.
La cosmologie moderne a profondément modifié nos idées sur la nature du temps et de l’espace, sur l’origine de la matière, sur le développement de la vie et de la conscience, sur l’ordre et le désordre, le chaos et l’harmonie, la causalité et le déterminisme. Plusieurs de nos entrées tentent de cerner ces sujets.
Les questions que se pose le cosmologiste sont étonnamment proches de celles qui préoccupent le théologien : quelle est l’origine de l’univers ? A-t-il pu se créer tout seul ? Y a-t-il eu un début du temps et de l’espace ? L’univers aura-t-il une fin ? D’où vient-il et où va-t-il ? À force d’attaquer le mur qui entoure la réalité physique avec les marteaux-pilons que sont les lois physiques et mathématiques, cosmologistes et astronomes se sont retrouvés face à face avec les théologiens.
La cosmologie aborde des sujets qui furent longtemps la propriété exclusive de la religion et elle les éclaire d’un jour nouveau. Certaines entrées évoquent le « principe anthropique » qui pose que l’univers a été réglé dès le début, de façon extrêmement précise, pour l’apparition de la vie. Ces développements soulèvent une question fondamentale : notre existence a-t-elle un sens, ou ne sommes-nous que le résultat d’un accident cosmique, et l’univers n’a-t-il que faire de nous ? Ce réglage extrêmement précis des lois et constantes physiques peut être attribué au hasard si nous retenons l’hypothèse que notre univers n’est qu’un parmi une infinité d’univers parallèles, ce qu’on appelle un « multivers ». Par contre, s’il n’existe qu’un seul univers, le nôtre, sans doute faudrait-il évoquer un principe créateur (certains l’appellent « Dieu ») à l’origine de cet extraordinaire réglage. D’autres pages de ce dictionnaire explorent comment la cosmologie moderne a jeté une lumière nouvelle sur ce concept de Dieu.
J’ai la pleine et ferme conviction que la science se doit de reprendre sa place dans le giron de la culture humaine. Elle s’en est trop éloignée par le passé à cause d’une vision exagérément fragmentée, mécaniste et réductionniste. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
J’ai inclus ici des entrées qui ont pour but de remettre la science dans un contexte plus humaniste. Elles explorent les rapports entre science et beauté, ou encore entre science et poésie. Elles parlent aussi de la complémentarité entre science et spiritualité. À mesure qu’elle a progressé, la science a découvert ses propres limites. Elle s’est retrouvée confrontée à l’incertitude, à l’indétermination, à l’imprédictibilité, au chaos, à l’incomplétude et à l’indécidabilité. La science sait désormais qu’elle ne peut pas tout savoir.
Pour aller jusqu’au bout du chemin et accéder à la réalité ultime, il nous faut faire appel à d’autres modes de connaissance comme l’intuition mystique ou spirituelle, mais informés et éclairés par les découvertes de la science moderne. Une entrée explore ainsi les relations entre science et bouddhisme. La science et la spiritualité sont deux fenêtres distinctes mais complémentaires qui permettent à l’homme de mieux appréhender le réel.
Ce dictionnaire s’adresse à l’homme cultivé, curieux du ciel et des étoiles, mais pas nécessairement doté du bagage scientifique du spécialiste. Dans la rédaction des entrées, je me suis efforcé d’adopter un langage simple et clair, dépouillé de tout jargon scientifique, sans pour autant sacrifier la rigueur ni la précision.
Pour expliquer des concepts difficiles, j’ai souvent eu recours à des métaphores et à des images de la vie courante. Pour alléger un discours scientifique parfois aride, j’ai particulièrement veillé à ce que sa forme soit aussi agréable que possible. J’ai ajouté quelques références bibliographiques à la fin de certaines entrées pour les lecteurs qui désirent aller plus loin.
Ce dictionnaire contient en premier lieu des entrées qui décrivent l’étrange et merveilleux bestiaire de l’astrophysique, peuplé d’entités bizarres et fantasmagoriques façonnées par l’omniprésente force de gravité : les « naines blanches » dont une cuillerée pèserait autant qu’un éléphant, les pulsars, ces immenses phares cosmiques de la taille de Paris qui peuvent tourner sur eux-mêmes en une fraction de seconde, les « trous noirs », ces lieux d’extrême gravité dans l’espace qui emprisonnent la lumière et attirent à eux des tourbillons de gaz rayonnant de tous leurs feux, ou encore les quasars, objets intrinsèquement les plus lumineux de l’univers, qui hébergent en leur coeur des trous noirs supermassifs déchiquetant à tout-va les pauvres étoiles passant à leur portée, grâce à leur énorme force gravitationnelle, afin de satisfaire leur gloutonnerie : en voilà quelques exemples saillants.
Ce dictionnaire contient aussi des entrées qui parlent de nos origines. Notre univers possède une histoire, et celle-ci nous concerne au plus haut point, puisqu’elle aboutit à nous : nous ne sommes que des « poussières d’étoiles ». Existent donc des entrées qui racontent la grandiose épopée du cosmos, cette magnifique fresque historique, sans cesse affinée par toutes les sciences, qui s’est déployée en un laps de temps de quelque 14 milliards d’années. Nous pensons aujourd’hui que l’univers est né d’une fantastique déflagration, le big bang, à partir d’un état extrêmement petit, chaud et dense. Issu d’un vide rempli d’énergie, l’univers n’a cessé de montrer sa créativité et son inventivité pour gravir l’échelle de la complexité.
Ces entrées « historiques » racontent non seulement le big bang, mais aussi les mythes conçus par l’homme à travers les cultures et les époques pour expliquer le monde qui l’entoure. Elles parlent de l’origine des galaxies, collections de centaines de milliards d’étoiles, de gaz et de poussière liés par la gravité, vastes écosystèmes qui permettent aux nuages d’hydrogène et d’hélium, éléments fabriqués pendant les trois premières minutes de l’univers, d’échapper à la dilution et au refroidissement perpétuels causés par l’expansion de l’univers, et de s’effondrer sous l’action de la gravité pour former des étoiles. Elles relatent la naissance, la vie et la mort de ces dernières, lumineux creusets cosmiques qui, par leur merveilleuse alchimie nucléaire, vont fabriquer les éléments chimiques nécessaires à la constitution des planètes et de la vie.
Elles détaillent la formation, par le jeu de l’agglomération de planétésimals, des planètes dont certaines vont offrir le milieu hospitalier – une surface solide, des océans d’eau liquide, une atmosphère protectrice – dont la vie a besoin pour prospérer.
Sur une planète appelée Terre, en orbite autour d’une étoile nommée Soleil, la vie s’est éveillée il y a quelque 3,8 milliards d’années. Certaines entrées discutent ici de la vie : a-t-elle surgi sur la Terre ou est-elle venue de l’espace grâce aux bons offices des comètes et autres astéroïdes ? D’autres racontent les péripéties survenues dans la grande aventure de la vie depuis l’entrée en scène d’une molécule d’acide en forme de double hélice qui découvrit comment se répliquer en se divisant, jusqu’au jeu des mutations génétiques et de la sélection naturelle, responsables de l’extraordinaire diversité des espèces vivant sur terre. D’autres entrées discutent enfin de cette autre étape fondamentale dans l’évolution cosmique que sont l’émergence de la conscience et le miracle de la pensée.
Cette immense fresque cosmique, l’astrophysique, mais aussi la physique, la chimie, la biologie, la neurobiologie, l’anthropologie, la primatologie, la paléontologie et la géologie concourent sans relâche à l’élaborer. Mais il est aussi de vastes zones d’ombre dans notre connaissance du cosmos : des entrées dévoilent que 96 % du contenu en masse et énergie de l’univers sont constitués d’une mystérieuse « masse noire exotique » et d’une énigmatique « énergie noire » dont la nature nous échappe encore totalement ! Quant aux deux grands sauts dans l’histoire de l’évolution cosmique – le passage de l’inanimé à l’animé, celui de l’instinctif au conscient –, ils sont encore enrobés d’un complet mystère.
Diverses entrées célèbrent le Soleil, source de vie et d’énergie sur la Terre. Elles racontent sa naissance, sa vie et sa mort. Elles chantent la splendeur des spectacles lumineux dont notre astre nous fait don : le magique et évanescent arc-en-ciel, le mythique « rayon vert », les rougeoyants couchers de soleil. Elles célèbrent la beauté de la Terre : le bleu immaculé d’un ciel sans nuage ou celui, profond, de l’océan. Mais d’autres entrées parlent du revers de la médaille : l’homme, en train de dégrader dangereusement son environnement, est en passe de devenir une menace pour sa planète, pour lui-même et pour toutes les espèces vivantes. Car l’intelligence et la conscience sont à double tranchant. L’homme a su s’affranchir de sa pesanteur terrestre pour conquérir l’espace et aller sur la Lune, il a commencé à rechercher d’autres systèmes solaires et des intelligences extraterrestres, mais il a aussi acquis la capacité de s’autodétruire, d’éradiquer la biodiversité sur la Terre et de rendre son havre cosmique invivable en ne cessant d’infliger d’innombrables blessures à son écosphère.
La science est faite par les hommes. Des entrées relatent ici l’histoire d’hommes d’exception qui, par leur génie, découvrent de nouveaux phénomènes ou entrevoient des connexions nouvelles entre des faits que tout, a priori, devait séparer. Chaque fois qu’une interconnexion nouvelle surgit, la science fait un fantastique bond en avant. Newton découvrit la gravitation universelle en se rendant compte que le mouvement de la chute d’une pomme et celui de la Lune autour de la Terre sont dictés par une seule et même force. La relativité s’imposa à Einstein dès qu’il entrevit l’interconnexion entre temps et espace.
La science ne peut être uniquement guidée par la pensée, elle doit reposer avant tout sur l’observation et l’expérience. L’astronomie est la seule science exacte à ne pouvoir se pratiquer en laboratoire. Nous ne pouvons ni recréer le big bang avec nos machines, ni concocter des étoiles dans nos éprouvettes. C’est la lumière, « cette obscure clarté qui tombe des étoiles », qui nous relie à l’univers. Des entrées parlent d’observatoires et de cet instrument fondamental pour l’astronomie qu’est le télescope. Grâce à lui, l’astronome peut capter la « mélodie secrète » de l’univers et travailler à la décoder. Le grand pas initial fut accompli en 1609 par Galilée quand il braqua la première lunette astronomique vers le ciel et y découvrit monts et merveilles.
Nous célébrons en cette année 2009 – que l’Unesco a déclarée « Année de l’astronomie » – le 400e anniversaire de ce grand événement. Le deuxième grand pas fut franchi quand l’homme put « satelliser » ses yeux : en mettant des télescopes en orbite au-dessus de l’atmosphère terrestre – l’instrument le plus performant jusqu’ici étant le télescope spatial Hubble qui n’en finit plus de nous enchanter avec des images aussi magnifiques que porteuses d’informations –, l’astronome a pu accéder à toute la palette des lumières de l’univers, et il a pu aussi obtenir des images cosmiques d’une parfaite netteté, non déformées par les turbulences de l’atmosphère terrestre.
L’astronomie est plus que la simple étude des objets et phénomènes du cosmos. Elle donne à voir, mais aussi à réfléchir. Au-delà des questions purement scientifiques se posent aussi des interrogations d’ordre
métaphysique qui touchent à la philosophie et à la spiritualité.
En délogeant l’homme de sa place centrale dans l’univers, Copernic a déclenché une révolution dont nous sentons encore les conséquences aujourd’hui.
La cosmologie moderne a profondément modifié nos idées sur la nature du temps et de l’espace, sur l’origine de la matière, sur le développement de la vie et de la conscience, sur l’ordre et le désordre, le chaos et l’harmonie, la causalité et le déterminisme. Plusieurs de nos entrées tentent de cerner ces sujets.
Les questions que se pose le cosmologiste sont étonnamment proches de celles qui préoccupent le théologien : quelle est l’origine de l’univers ? A-t-il pu se créer tout seul ? Y a-t-il eu un début du temps et de l’espace ? L’univers aura-t-il une fin ? D’où vient-il et où va-t-il ? À force d’attaquer le mur qui entoure la réalité physique avec les marteaux-pilons que sont les lois physiques et mathématiques, cosmologistes et astronomes se sont retrouvés face à face avec les théologiens.
La cosmologie aborde des sujets qui furent longtemps la propriété exclusive de la religion et elle les éclaire d’un jour nouveau. Certaines entrées évoquent le « principe anthropique » qui pose que l’univers a été réglé dès le début, de façon extrêmement précise, pour l’apparition de la vie. Ces développements soulèvent une question fondamentale : notre existence a-t-elle un sens, ou ne sommes-nous que le résultat d’un accident cosmique, et l’univers n’a-t-il que faire de nous ? Ce réglage extrêmement précis des lois et constantes physiques peut être attribué au hasard si nous retenons l’hypothèse que notre univers n’est qu’un parmi une infinité d’univers parallèles, ce qu’on appelle un « multivers ». Par contre, s’il n’existe qu’un seul univers, le nôtre, sans doute faudrait-il évoquer un principe créateur (certains l’appellent « Dieu ») à l’origine de cet extraordinaire réglage. D’autres pages de ce dictionnaire explorent comment la cosmologie moderne a jeté une lumière nouvelle sur ce concept de Dieu.
J’ai la pleine et ferme conviction que la science se doit de reprendre sa place dans le giron de la culture humaine. Elle s’en est trop éloignée par le passé à cause d’une vision exagérément fragmentée, mécaniste et réductionniste. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
J’ai inclus ici des entrées qui ont pour but de remettre la science dans un contexte plus humaniste. Elles explorent les rapports entre science et beauté, ou encore entre science et poésie. Elles parlent aussi de la complémentarité entre science et spiritualité. À mesure qu’elle a progressé, la science a découvert ses propres limites. Elle s’est retrouvée confrontée à l’incertitude, à l’indétermination, à l’imprédictibilité, au chaos, à l’incomplétude et à l’indécidabilité. La science sait désormais qu’elle ne peut pas tout savoir.
Pour aller jusqu’au bout du chemin et accéder à la réalité ultime, il nous faut faire appel à d’autres modes de connaissance comme l’intuition mystique ou spirituelle, mais informés et éclairés par les découvertes de la science moderne. Une entrée explore ainsi les relations entre science et bouddhisme. La science et la spiritualité sont deux fenêtres distinctes mais complémentaires qui permettent à l’homme de mieux appréhender le réel.
Ce dictionnaire s’adresse à l’homme cultivé, curieux du ciel et des étoiles, mais pas nécessairement doté du bagage scientifique du spécialiste. Dans la rédaction des entrées, je me suis efforcé d’adopter un langage simple et clair, dépouillé de tout jargon scientifique, sans pour autant sacrifier la rigueur ni la précision.
Pour expliquer des concepts difficiles, j’ai souvent eu recours à des métaphores et à des images de la vie courante. Pour alléger un discours scientifique parfois aride, j’ai particulièrement veillé à ce que sa forme soit aussi agréable que possible. J’ai ajouté quelques références bibliographiques à la fin de certaines entrées pour les lecteurs qui désirent aller plus loin.
Trinh Xuan Thuan,
Dictionnaire amoureux du Ciel et des Etoiles.
- Plon/Fayard (2009)
- Plon/Fayard (2009)
4ème de couverture :
Depuis la nuit des temps,
les hommes scrutent le ciel, l’interrogent, le poétisent et le dramatisent.
Tout dans l’univers change, bouge, et a une histoire.
L’univers a un début, il a un présent et il aura un futur.
Les étoiles sont impermanentes, elles naissent, vivent leur vie et meurent. Pas à l’échelle du temps d’une vie humaine de cent mais sur des millions, voire des milliards d’années.
Comment l’infiniment petit a-t-il accouché de l’infiniment grand ?
Comment l’univers tout entier avec ses centaines de milliards de galaxies a-t-il jailli d’un vide microscopique ?
Comment le soleil et la lune sont apparus ?
Nous sommes tous des poussières d’étoiles, nous sommes donc les enfants du temps.
Tout dans l’univers change, bouge, et a une histoire.
L’univers a un début, il a un présent et il aura un futur.
Les étoiles sont impermanentes, elles naissent, vivent leur vie et meurent. Pas à l’échelle du temps d’une vie humaine de cent mais sur des millions, voire des milliards d’années.
Comment l’infiniment petit a-t-il accouché de l’infiniment grand ?
Comment l’univers tout entier avec ses centaines de milliards de galaxies a-t-il jailli d’un vide microscopique ?
Comment le soleil et la lune sont apparus ?
Nous sommes tous des poussières d’étoiles, nous sommes donc les enfants du temps.
Trinh Xuan Thuan est né à Hanoï, au Vietnam. Il a étudié au California Institute of
Technology et à l’université de Princeton aux Etats-Unis où il a obtenu un
doctorat en astrophysique. Depuis 1976, il enseigne cette matière à
l’université de Virginie. Il est enfin l’auteur de nombreux livres et
best-sellers dont La Mélodie secrète et Les Voies de la lumière.
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