Harcèlement sexuel : Najat Vallaud-Belkacem vient consulter les associations à Lyon
L'ancienne adjointe au maire fait son premier
"grand" déplacement de ministre à Lyon ce vendredi. Elle vient consulter
les associations concernant son projet de loi sur le harcèlement
sexuel, co-écrit avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
La précédente loi sur le harcèlement
sexuel ayant été abrogée le 4 mai dernier, il y urgence à légiférer.
Aussi la ministre aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem aussitôt
nommée a co-écrit un nouveau texte de loi avec la ministre de la
Justice, Christiane Taubira. Celui-ci donne une définition précise du
délit de harcèlement sexuel, jugé trop flou par le conseil
constitutionnel.
Le nouveau texte prévoit une
double définition du délit de harcèlement sexuel : "par répétition" et
"par chantage". Le premier recouvrirait tous les gestes et propos qui
par leur répétition créent un environnement intimidant, hostile ou
offensant, le second inclurait tout chantage s’accompagnant de menaces
ayant pour but d’obtenir une relation sexuelle. Le premier serait punit
d’un an d’emprisonnement et le second de deux ans de prison et 30 000 €
d’amende.
Femmes-Solidaires, FIL, VIFF – SOS Femmes et le planning familial consultés
Najat
Vallaud Belkacem et Christiane Taubira ont déjà consulté les
associations au niveau national. Elles ne souhaitent pas que l'on
distingue différents degrés de harcèlements sexuels de peur de minimiser
certains cas.
Ce point de débat sera encore au
coeur du débat de ce vendredi avec les associations lyonnaises. La
ministre les rencontrera durant une heure au siège de l'Association
Femmes-Solidaires à Lyon 3e : Femmes Informations Liaisons (FIL), VIFF –
SOS Femmes, le planning familial, ainsi que l'adjointe aux Droits des
femmes au maire de Lyon, Thérèse Rabatel (GAEC) seront présentes.
"La main au fesses aussi grave que les petits mots répétés"
Denise
Margery, responsable de l'accueil des femmes et membre de la direction
nationale de l'Association Femmes solidaires précise être elle aussi
opposée à la double définition du délit de harcèlement sexuel : "la
main aux fesses peut être toute aussi humiliante et peut provoquer
d'aussi graves dégâts psychologiques que les petits mots répétés. Cela
dépend de l'état psychologique de la personne au moment des faits. Car
souvent quand il y a harcèlement sexuel, les agresseurs savent très bien
choisir leurs cibles parmi les personnes les plus faibles. C'est
pourquoi nous ne voulons pas créer de degrés de pénalité", affirme-t-elle.
Et
même si la commission des lois du Sénat n'a pas supprimé la double
définition du délit mercredi, les associations gardent encore espoir de
convaincre les parlementaires d'ici mi juillet. "Si nous ne
convainquons pas la ministre, nous pourrons encore essayer de convaincre
les députés et les sénateurs d'amender le texte" affirme Denise
Margery. Et en effet, Pascale Crozon, députée de Villeurbanne et
Christiane Demontès, sénatrice, accompagneront la ministre ce vendredi.
Le texte sera débattu au Sénat à partir du 11 juillet et à l’Assemblée
nationale à compter du 24 juillet. Les deux chambres devront l'adopter
en urgence pour combler le vide juridique laissé par l'abrogation de la
loi.
Lucie Blanchard
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