Gaz de schiste : Hollande ferme la porte à la fracturation hydraulique
A première vue, les propos du président de la République, vendredi 14
septembre, dans son discours sur l'écologie, sont on ne peut plus clairs.
L'exploitation des gaz de schiste reste interdite en France et, à ce titre, il
a demandé à la ministre de l'écologie, Delphine Batho, "de prononcer
sans attendre le rejet des sept demandes de permis d'exploitation auprès de
l'Etat et qui ont légitimement suscité l'inquiétude dans plusieurs régions de
France". Pour ceux-ci, la messe est dite, mais qu'en sera-t-il pour
les éventuels projets futurs ?
"Dans l'état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer
que l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique,
seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé
et l'environnement", a déclaré le chef de l'Etat. Et c'est en
contradiction avec le groupe socialiste à l'Assemblée nationale lorsqu'il était
dans l'opposition.
Quelques jours plus tard, le 13 juillet 2011, le groupe socialiste à
l'Assemblée nationale, auquel appartient François Hollande alors député de
Corrèze, dépose une proposition de loi "visant à interdire
l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels"
quelle que soit la technique employée pour l'extraire. Minoritaires, les
socialistes n'ont pu faire adoper ce texte.
Dans l'exposé des motifs, les députés socialistes qui ont présenté cette proposition – parmis lesquels Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg ou Aurélie Filippetti – assurent :
En revanche, M. Hollande est sur la ligne qu'il a définie lors de sa campagne. Avant l'élection, le candidat Hollande s'était soudain fait plus nébuleux sur la question. Interrogé à ce sujet par l'hebdomadaire Usine nouvelle, le futur président avait appelé à "ne pas écarter l'exploration des gaz de schiste, à condition qu'elle puisse être réalisée sans altérer l'environnement et que cela soit démontré par des recherches".
L'eurodéputé écologiste José Bové, l'un des principaux pourfendeurs des gaz de schiste, s'est réjoui que le président ait "sans ambiguïté fermé la porte au gaz de schiste". "Ça met fin à une cacophonie suite aux déclarations des industriels, ça met un point final [aux explorations]", a souligné M. Bové. Le sujet est clos. Pour le moment.
Dans l'exposé des motifs, les députés socialistes qui ont présenté cette proposition – parmis lesquels Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg ou Aurélie Filippetti – assurent :
"Le texte adopté n'interdit nullement l'exploration
et l'exploitation d'autres hydrocarbures non conventionnels. Il interdit
simplement la fracturation hydraulique, la technique communément utilisée
aujourd'hui pour récupérer, notamment, les hydrocarbures de schiste. (...)
Or, d'autres techniques existent et sont aussi
impactantes pour l'environnement que la technique interdite par le texte. Il
s'agit par exemple de la technique de "fracturation pneumatique",
qui consiste à injecter non pas de l'eau mais de l'air comprimé dans la roche
mère afin de la désintégrer, ou à utiliser la fracturation en injectant du
propane gélifié (deux techniques actuellement expérimentées aux
Etats-Unis)".
En clair, François Hollande n'évoque dans son discours d'ouverture de la
Conférence environnementale que la fracturation hydraulique, ce que le groupe
socialiste lui-même reprochait au texte du gouvernement Fillon en 2011. Crise
et recherche de croissance aidant, le ministre du redressement productif,
Arnaud Montebourg, a fait le même chemin. Lui qui mettait en garde contre "la fausse bonne idée" des gaz de schistes lors de la campagne de la
primaire socialiste, a appelé (édition abonnés) à "ne pas fermer
la porte" à leur exploitation.En revanche, M. Hollande est sur la ligne qu'il a définie lors de sa campagne. Avant l'élection, le candidat Hollande s'était soudain fait plus nébuleux sur la question. Interrogé à ce sujet par l'hebdomadaire Usine nouvelle, le futur président avait appelé à "ne pas écarter l'exploration des gaz de schiste, à condition qu'elle puisse être réalisée sans altérer l'environnement et que cela soit démontré par des recherches".
L'eurodéputé écologiste José Bové, l'un des principaux pourfendeurs des gaz de schiste, s'est réjoui que le président ait "sans ambiguïté fermé la porte au gaz de schiste". "Ça met fin à une cacophonie suite aux déclarations des industriels, ça met un point final [aux explorations]", a souligné M. Bové. Le sujet est clos. Pour le moment.
Jonathan Parienté
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