DROME Georges Apap, ancien procureur de la
République à Valence est mort aujourd'hui 19 novembre 2013
On apprend ce soir la mort
à 87 ans, dans l'Hérault, de l'ancien procureur de la République de Valence,
Georges Apap.
Georges Apap, né en 1926 à
Djidjelli, petit port de la côte algérienne, a parcouru l’Est et le centre de
l’Algérie pendant les trente huit premières année de sa vie. Licencié en droit
de la faculté d’Alger, il est avocat à Philippeville à partir de 1951 – il a
vécu dans cette ville la journée dramatique du 20 Août 1955. Devenu magistrat,
il se retrouve en 1957 juge d’instance à Ain Beïda, où il occupe de fait les
fonctions de juge d’instruction et de procureur de la République.
Après l’indépendance, en
1962, il reste en Algérie pour aider à mettre en place l’organisation de la
justice. A partir de 1964, il est magistrat en France pendant 28 ans dont vingt
ans dans la fonction de procureur de la République. Il prend sa retraite en
1992, peu de temps après avoir été nommé avocat général à la cour d’appel de
Paris.
Magistrat brillant et atypique, il s'était notamment prononcé pour la
dépénalisation des drogues douces dans un discours lors de la rentrée
solennelle du tribunal de grande instance de Valence en 1987. A l'époque, ses
propos avaient soulevé une vive polémique et avaient eu un très fort
retentissement dans le pays mais aussi à l'étranger. Peu après, en 1989, il
avait été distingué par la "Drug policy fundation" aux Etats-Unis.
Dans la Drôme, il avait laissé au sein de la compagnie judiciaire, un souvenir
marquant, même chez ceux qui ne partageaient pas ses positions.
Témoignages après le décès d’un ancien procureur du
Tribunal correctionnel Georges Apap, un homme de convictions
Georges Apap était
l’intégrité faite homme. « Il avait une vraie intégrité intellectuelle, morale
», confie Nicole Obrego, juge à la retraite.
Georges Apap est mort
Communiqué du Syndicat de la magistrature suite au
décès de Georges Apap survenu le 19 novembre 2013
Communiqués de presse,
publié le 20 novembre 2013, mis à jour le 20 novembre 2013
Georges Apap est mort
Figure historique du
Syndicat de la magistrature, Georges Apap, qui a fait sa carrière au parquet,
était unanimement reconnu pour ses grandes qualités humaines et la force de son
engagement.
Souvenons-nous notamment
de son discours courageux prononcé le 8 janvier 1987 lors de l’audience
solennelle de rentrée du TGI de Valence où il exerçait les fonctions de
procureur de la République, dans lequel il remettait clairement en cause la
répression en matière de toxicomanie.
La tentative de mutation
d’office « dans l’intérêt du service » dont il fit l’objet et les
poursuites disciplinaires finalement engagées par Albin Chalandon, garde des
Sceaux d’alors, pour manquement à l’obligation de réserve et aux obligations
découlant de la subordination hiérarchique, n’ont pas eu raison de cet
engagement.
Nous lui devons une
décision essentielle de la commission de discipline du parquet confortant le
principe de la liberté de parole à l’audience du magistrat du parquet.
La pertinence de ses
réflexions sur l’inefficacité d’une politique répressive en matière de drogues
est aujourd’hui plus que jamais démontrée.
L’ensemble de ses combats,
et notamment celui en faveur de l’indépendance du parquet, nous animent
toujours.
Sa disparition est une
bien triste nouvelle. Le congrès du Syndicat de la magistrature qui se
déroulera à Metz les 23 et 24 novembre prochains lui sera dédié.
Syndicat de la magistrature - 12-14, rue Charles
Fourier,
75013 Paris
Tél. : 01 48 05 47 88 - Fax : 01 47 00 16 05
Tél. : 01 48 05 47 88 - Fax : 01 47 00 16 05
19 /11/13
Perte d’un ami
Nous apprenons le décès de
notre ami Georges Apap. Il fut aussi pour moi, un ami proche, un homme que
j'admirais.
De 1980 à 1993, pendant
une période difficile pour la paysannerie drômoise, il a su prendre
toute sa place comme compagnon de route éminent et comme militant totalement investi
dans toutes les tâches du Syndicalisme agricole de la Drôme. Participant aux
formations juridiques, son opinion fut toujours utile, souvent précieuse.
Dépassant le cadre d'un investissement de haute valeur de ce que furent ses
responsabilités professionnelles et syndicales, Georges a été un
intellectuel progressiste totalement investi dans les combats du siècle. Il a en
particulier soutenu la Ferme écologique, autogestionnaire et libertaire du
Moulin de Menglon dans le Diois (1979-1996). Profondément humain en nous
invitant à chaque instant à une intelligence aiguë de la situation sociale et
de ses contradictions. Transformer le réel avait pour lui du sens comme partager une vision des mutations du monde. Participer aux
mouvements sociaux aussi. L'engagement était pour lui essentiel. Nous mesurons ce qu'il
nous a apporté.
Nous adressons à son
épouse, Mme Raymonde Apap, à Françoise,
Michel et Marcel ses enfants, et tous ses petits-enfants, à ses proches nos
fraternelles condoléances.
Claude Veyret (syndicaliste paysan de 1972 à 1996)
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