Du vert au pied des HLM. Au cœur de Fontbarlettes,
un quartier réputé difficile de Valence (Drôme), trente jardins partagés ont
fleuri grâce à l’initiative de Meriem Fradj, 47 ans. Une amoureuse de son
quartier qui se bat pour le revaloriser.
Dans la cité de
Fontbarlettes, à Valence (Drôme), roses trémières, bambous, plantes
aromatiques, tomates ou encore courgettes poussent au pied… des HLM. Cultivés
par des habitants du quartier dans la trentaine de jardins partagés qui ont vu
le jour, il y a sept ans, entre les barres d’immeubles de ce quartier dit
difficile. Fontbarlettes : une zone urbaine sensible (ZUS), surnommée le «
petit Chicago de Valence ». Et qui abrite aujourd’hui l’Oasis Rigaud. Un coin
de verdure de 3 000 m2. A l’origine de cette initiative, une habitante du
quartier, Meriem Fradj, 47 ans, à la longue chevelure brune et au rire
communicatif. Depuis plus de vingt ans, elle ne cesse de travailler à la
revalorisation de Fontbarlettes, via l’association Le Mat Drôme, qu’elle a
co-fondé en 1987. Son idée : « remettre les habitants au centre de leur lieu de
vie ».
Dans
l’Oasis Rigaud, chacun partage son petit lopin de terre avec sa famille, ses
proches, ses amis… « Au final, un espace jardin concerne entre 70 et 100
personnes. Certains travaillent plus le paysage, d’autres se lancent dans un
potager. Et ils en font bénéficier leurs voisins ». Chaque jardinier cultive sa
parcelle à sa guise. A son image. Seule condition : recourir à des méthodes
naturelles. Des formations initient adultes et enfants à la culture sans
désherbants, engrais et autres substances chimiques. Parmi les jardins, l’un
est réservé aux élèves du quartier, un autre aux habitants de la maison de
retraite. « Nous voulions recréer du lien, remobiliser chacun par rapport à son
cadre de vie. Dans les quartiers, on oublie souvent que la ressource
principale, c’est l’humain. » Responsabiliser les habitants, c’est l’objectif
de Meriem. « Mais il ne faut pas que cela sonne creux. Cela fait des années que
la politique de la ville organise des pseudo concertations. Nous, nous ne
parlons pas de participation mais d’un réel ‘faire avec’. Ce ne sont pas des
plans banlieues qu’il faut, mais se saisir d’opportunités dans la réalité ».
C’est au milieu des années
1970, à New York d’abord, que des jardins partagés commencent à fleurir dans
les endroits laissés vacants, abandonnés, de la ville, à l’initiative du
mouvement Green Guerilla. Créé en 1997, le réseau du Jardin dans tous ses états
vise à favoriser la mise en œuvre, par les habitants, de jardins partagés.
Et les opportunités,
Meriem se charge de les provoquer. Nous sommes en 1998. L’association, créée
dix ans plus tôt, sort d’un grand chantier de réfection des pieds d’immeubles
et des cages d’escaliers du quartier. Meriem réalise alors que ce qui manque
maintenant aux habitants, c’est « un espace de vie juste devant la maison ». Un
espace vert, à eux. Elle tient son prochain projet : construire des jardins, au
pied des immeubles. Avec les membres de l’association, elle découvre le réseau
Le Jardin dans tous ses états, et s’envole pour New York, à la rencontre du
mouvement des Green guerilla. En 2003, naît l’Oasis Rigaud, baptisée ainsi, deux
ans plus tard, par son équipe de jardiniers. Un coin de paix qui a déjà
commencé à porter ses fruits. Pour les jardiniers comme pour le reste du
quartier, c’est « un espace de respiration ». Dont les alentours se sont «
pacifiés », raconte Meriem. « Dans les quartiers, les immenses parkings, les
terrains vagues, les dalles de béton, empêchent les habitants de s’approprier
l’espace. Ces endroits sans fonction, ce sont eux qui finissent par être
squattés par des bandes de jeunes. A partir du moment où il y a une activité,
il y a un tissu social qui se crée, qui structure. »
Margaux Rambert
Mémo
En plein cœur de la cité,
22 parcelles ont été crées en 2003 sur une surface de 3600m². Depuis juillet
2011, 27 parcelles supplémentaires sont jardinées. L’oasis Rigaud représente
désormais 8000m² de jardins.
Dans leurs formes, ces
jardins s’apparentent à des jardins familiaux mais c’est bien de jardin partagé
dont il s’agit ! Il suffit de venir y passer un moment pour entrevoir la
richesse des échanges, entre chantiers collectifs ornementaux autour de la
mare, discussion de jardiniers avec les résidents de la maison de retraite et
enfants portant seaux et binettes direction la parcelle pédagogique. Des temps
festifs rythment les saisons avec les couleurs que la diversité des jardiniers
apporte.
De plus, l’oasis est un
écosystème en soi. Au milieu du béton, la multitude des fleurs, légumes
extraordinaires, le tout clôturé de haies vives accueillent une biodiversité
insoupçonnée. Bienvenue !
1 parcelle collective pour
les jeunes du centre ville
1 parcelle
« insertion » avec assistante sociale
Compost où tous les
habitants du quartier déposent leurs déchets
Nombre de
participants : 120 ; 48 parcelles et 8000 m3 cultivé.
Association gestionnaire
Structure gestionnaire : Association Le Mat
Adresse : Quartier de Fontbarlettes - Les Hauts de Valence
Adresse : Quartier de Fontbarlettes - Les Hauts de Valence
4, allée Séverine 26000 VALENCE
Personne Référente : Meriem FRADJ : Présidente / Xavier HUBERT : Vice-président
Téléphone : 04 75 56 11 34
Courriel : mat.valence@gmail.com
Site Internet : mat.valence.over-blog.org
Personne Référente : Meriem FRADJ : Présidente / Xavier HUBERT : Vice-président
Téléphone : 04 75 56 11 34
Courriel : mat.valence@gmail.com
Site Internet : mat.valence.over-blog.org
Le jardin
Adresse du jardin
rue Reynaldo Hahn, derrière la bibliothèque de
Fontbarlettes
26000 Valence
Contact au jardin
Meriem FRADJ : Présidente / Xavier HUBERT :
Vice-président
04 75 56 11 34
mat.valence@gmail.com
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