Un plan de 66 millions d'euros contre les violences
faites aux femmes
La ministre des Droits des
femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, le 5 octobre
2013. MEUNIER AURELIEN
L'ambition est de ne laisser passer aucune violence
déclarée...
Le gouvernement «double les moyens» consacrés à la
lutte contre les violences faites aux femmes, dans un plan triennal présenté
vendredi par Najat Vallaud-Belkacem, qui comprend notamment des mesures visant
à favoriser les plaintes et améliorer le recueil de preuves en cas de viol.
Ce plan interministériel
doté de 66 millions d'euros veut faire des violences faites aux femmes «une
priorité de santé publique», ambitionne de «ne laisser aucune violence déclarée
sans réponse pénale, sanitaire et sociale».
Alors que 10.000 plaintes pour viol sont déposées chaque année (27 par jour), un «défi
essentiel», afin d'obtenir une condamnation, est d'«assurer les constatations
de la façon la plus précoce», observe le ministère dans son dossier de presse.
220.000 femmes par an ont victimes de violences
conjugales
Le plan prévoit donc
d'expérimenter dans plusieurs services d'accueil des urgences et à domicile un
«kit de constatation en urgence» pour effectuer des prélèvements en cas de
viol, sur le modèle de celui utilisé aux Etats-Unis.
Les derniers chiffres de
l'Insee, publiés vendredi, montrent que
1,2 million de femmes de 18 à 75 ans ont subi des
violences physiques ou sexuelles
sur deux ans (2010-2011), soit 5,5% de cette tranche d'âge.
En moyenne ces dernières
années, 220.000 femmes par an ont été victimes de violences conjugales, mais
moins d'une sur trois s'est déplacée à la police ou à la gendarmerie. Une étude
du ministère de l'Intérieur a estimé que 148 femmes sont mortes en 2012,
victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, soit en moyenne, une tous les 2,5
jours.
Création de 1.650 places d'hébergement d'urgence
Constatant que «la main
courante sans suite était devenue le symbole des appels au secours laissés sans
réponse», le gouvernement veut encourager le dépôt de plainte. Il demande aux
préfets et procureurs de limiter le recours aux mains courantes «aux cas de
refus répétés de la victime» et à «l'absence de gravité des faits». Les
parquets sont invités à «assurer un contrôle régulier de ces mains courantes».
Pour accompagner les
victimes dans leurs démarches (recherche d'hébergement, prise en charge des
enfants ...), le nombre des intervenants sociaux en commissariats et
gendarmeries sera doublé pour atteindre 350 en 2017, et des conventions seront
passées avec des associations spécialisées.
Le gouvernement prévoit
par ailleurs la création de 1.650 places d'hébergement d'urgence d'ici 2017. Il
y a un an, François Hollande avait souhaité qu'environ un tiers des 5.000
places d'hébergement d'urgence à créer d'ici la fin du quinquennat soit
réservées aux femmes.
Pour améliorer le
signalement et la prise en charge des victimes, doit être créée une formation
spécifique des professionnels potentiellement concernés (médecins, travailleurs
sociaux, enseignants, magistrats, avocats, policiers, gendarmes ...).
Die et Z'Elles ( Osons le féminisme).
chateauravel@gmail.com
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