«A Quimper, les esclaves manifestent pour les
droits de leurs maîtres»
Je suis Breton et j’en ai assez
des Bonnets rouges !
Derrière les Bonnets rouges, il y a "ceux qui ont apporté à la Bretagne la pollution de l’eau, les troubles musculo-squelettiques et maintenant la fermeture d’usines agroalimentaires, malgré des aides publiques massives."
Derrière les Bonnets rouges, il y a "ceux qui ont apporté à la Bretagne la pollution de l’eau, les troubles musculo-squelettiques et maintenant la fermeture d’usines agroalimentaires, malgré des aides publiques massives."
Je suis bBreton et fier de
l’être. Samedi 2 novembre, j’étais à Carhaix, pas à Quimper. Pourtant,
parait-il, l’avenir de la Bretagne, se jouait dans la capitale de la
Cornouaille. Ce grand bal pour l’emploi était organisé par les pollueurs de nos
rivières et de notre littoral, et par les exploiteurs de la force de travail
bretonne. Avec un tel passif, qu’est-ce qui les autorisait à défendre notre
région qu’ils ont tant abimée ? On pouvait encore penser hier que c’était
le prix à payer pour une économie florissante. Forts alors de ce seul actif,
ces acteurs de premier plan donnaient l’illusion d’une certaine compétence, les
autorisant à un grand rassemblement pour l’emploi. Mais devant l’effondrement
de l’économie bretonne dont ils sont les seuls responsables, quelle légitimité
ont-ils encore à parler d’économie et d’emplois ?
Il leur aura suffi de
casser quelques portiques d’éco-taxe pour redorer leur blason et trouver le
coupable idéal. Comme les garnements dans la cour de récréation, pris la main
dans le sac, ils disent alors : c’est pas nous, c’est les autres. Et les
autres, ce sont toujours ceux qui sont loin : Paris, la République,
l’Europe, la mondialisation, tout ce qui mettrait des freins à l’économie. Se
dessine alors le cadre idéal : les autres sont les méchants responsables
de tous nos malheurs. Faisons bloc entre nous Bretons contre eux. Et il
faudrait croire à cette fable battue et rebattue qui a conduit à tant de
tragédies ?
Je suis Breton et fier de
l’être, et me voilà invité par ceux qui ont apporté à la Bretagne la pollution
de l’eau, les troubles musculo-squelettiques et maintenant la fermeture
d’usines agroalimentaires, malgré des aides publiques massives. Me voilà invité
à Quimper par tous ceux qui ont perdu la Bretagne depuis quarante ans et qui
n’ont comme avenir à lui proposer que de continuer à la gérer comme avant pour
la perdre demain encore et toujours ! Me voilà invité à Quimper par des décideurs
publics et privés incompétents et cyniques qui cachent mal sous leur bonnet
rouge les oreilles de leur bonnet d’âne !
Quant aux salariés de
l’agroalimentaire, on est triste pour eux, tant leur désarroi les égare. Les
voilà mariés, bras dessous bras dessous, avec ceux qui ont cassé leur corps
pour trois francs six sous et qui leur promettent pour avenir de continuer à le
faire pour encore moins cher ! Inutile de se voiler la face. Samedi à
Quimper, ce n’était pas un bal de mariage, seulement et tristement le bal des
cocus...
C’est parce que je suis
Breton et fier de l’être que je n’en peux plus de cette Bretagne qui souffre et
surtout de tous ceux qui la font souffrir ! Je n’en plus de tous ces
bateleurs d’une bretonitude rabâchée et racoleuse qui s’en servent pour mieux
asservir les corps et les esprits ! Etre Breton, c’est autre chose que
d’être supporter d’un club de foot et d’applaudir les vedettes payées à prix
d’or ! Etre Breton, c’est respecter la dignité des femmes et des hommes.
Etre Breton, c’est respecter l’environnement dans lequel ils vivent et qui les
fait vivre ! Etre Breton, c’est avoir l’humanité comme maison, et la
Bretagne comme berceau. C’est parce que je suis Breton et fier de l’être que je
veux que tous les enfants de cette terre aient un avenir différent de celui
qu’ont connu beaucoup de leur parent. Et pour cela, qu’on ne me demande pas de
faire confiance à ceux qui portent depuis quarante ans ce modèle économique et
humain qui a tant failli en Bretagne. Il faut en changer et ce changement se
fera sans eux.
C’est pour cela que
j’étais à Carhaix. Samedi, c’est là que je me suis senti Breton, avec toutes
les organisations syndicales et politiques qui pensent un autre avenir pour
notre région. Dans la capitale du Poher, loin de tous les démagogues
nationalistes qui agitent le gwen a du et le bonnet rouge pour mieux masquer
qu’ils sont les auteurs de la crise sociale, environnementale, économique et
politique, loin des fossoyeurs de la Bretagne, il faisait bon être Breton.
Yves-Marie Le Lay
La grogne de quelques Bretons
contre l'écotaxe est montée d'un cran lors d'une manifestation à la violence
sans précédent, samedi dans le Finistère, et les opposants à… (Ils ne savent
pas exactement, à oui la taxe…) s’étaient donné rendez-vous samedi à Quimper.
Un flope de 9000 personnes enrôlées par le Medef, la FDSEA et les voyous de
« Contre le Mariage pour tous » jamais remis de leur défaite
sociétale.
Ecotaxe : Nicolas Hulot «un gâchis incroyable» et
«un manque de vision absolu»
Pour l'écologiste, la mesure a été mal expliquée...
Nicolas Hulot a estimé
jeudi qu'il y avait eu «un gâchis incroyable autour de l'écotaxe», une mesure
issue du Grenelle de l'environnement, votée en 2009 et reprise à son compte par
l'actuel gouvernement avant de la suspendre.
«Il y a eu un gâchis incroyable autour de l'écotaxe, un gâchis qui s'inscrit
dans un manque de vision absolu», a estimé Nicolas Hulot lors d'une
conférence de presse de plusieurs ONG sur les négociations sur le climat, avant
le rendez-vous annuel des Etats, à Varsovie (11-22 novembre).
«Qui a expliqué que
l'écotaxe en Bretagne pouvait avoir comme finalité de relocaliser une partie de
l'économie? (...) Qui a inscrit cela dans le cadre de la lutte contre le
changement climatique?», a demandé le président de la Fondation qui porte
son nom. «Les mêmes qui ont défendu l'écotaxe à l'époque, au mieux ne l'ont pas
soutenu, au pire l'ont critiqué», a-t-il déploré. «C'est un gâchis car cela
avait fait l'objet d'un consensus, fruit du Grenelle, avec une concertation intelligente
entre les différents partenaires, le Medef, les syndicats, les ONG, les
collectivités territoriales», a-t-il rappelé.
«Il n'y a eu aucune pédagogie»
«Comme il n'y a eu aucune
pédagogie, ça a été affiché comme un impôt de plus, sans vision sur la vertu de
tout cela», a estimé l'envoyé spécial de François Hollande pour la protection
de la planète. «C'est donc un gâchis d'intelligence collective et aussi car
cela coûte 800 millions d'euros à la collectivité», a-t-il ajouté. Interrogé
sur la devenir de ce prélèvement, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier
2014 après avoir déjà été reporté à plusieurs reprises, Nicolas Hulot a jugé
qu'il était «urgent de remettre les choses à plat et de revenir avec une
réforme en profondeur».
«Il faut revenir non pas
par une taxe, mais avec une visibilité sur à quoi pourrait ressembler la
fiscalité demain: plutôt que de taxer le travail, taxer les revenus non issus
du travail, taxer les prélèvements
énergétiques et de ressources naturelles, taxer la pollution, chacun peut
comprendre cela», a-t-il avancé. «Il faut une réforme fiscale beaucoup plus
en profondeur, non pas vers une fiscalité environnementale additionnelle mais
qui vient se substituer graduellement à l'existante», a-t-il expliqué.
Différents points de vue.
Manifestations en Bretagne : «A Quimper, les
esclaves manifestent pour les droits de leurs maîtres»
Le député européen du
Front de Gauche appelle à manifester à Carhaix...
Jean-Luc Mélenchon,
co-président du Parti de gauche, a déclaré ce samedi «qu'à Quimper, les
esclaves manifesteront pour les droits de leurs maîtres», appelant pour sa part
les salariés bretons à «manifester à Carhaix avec leurs syndicats».
Une manifestation pour que
l’état aide un système agricole, routier et industriel obsolète a regroupée 9000 personnes ce samedi à Quimper
à l'appel de plusieurs organisations agricoles réactionnaires et patronales, et
des groupuscules d’extrême droite et autonomistes.
Et une à Carhaix à l'appel
de la CGT, Solidaires et FSU.
«Encouragé par la timidité
et la pleutrerie du gouvernement qui leur cède tout, le patronat et les
cléricaux des départements bretons vont faire manifester les nigauds pour
défendre leur droit de transporter à bas coût des cochons d'un bout à l'autre
de l'Europe dans des conditions honteuses», écrit Jean-Luc Mélenchon.
«Ne pas se tromper de colère»
«A Quimper manifestent
ceux qui veulent que continue la souillure de notre belle Bretagne par les
nitrates de l'agriculture productiviste. A Quimper manifestent ceux qui veulent
les salaires de misère pour les agriculteurs et le règne de la grande
distribution. A Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs
maîtres», juge le député européen.
«Les salariés des
départements bretons ne doivent pas se tromper de colère! Ils ne doivent pas
aller baiser la main qui les frappe. Ils doivent manifester à Carhaix avec
leurs syndicats de salariés et leur classe, leur camp, leur famille. S'ils
aiment les symboles historiques, les Bretons qui réfléchissent préfèreront se
souvenir de leurs ancêtres qui déclenchèrent la grande révolution de 1789
contre les privilèges des riches et créèrent le club des jacobins plutôt que de
marcher derrière les saigneurs de leur époque!», conclut-il.
Ayrault appelle
l'UMP à la «dignité» et au «courage» d'assumer l'écotaxe.
Il a appelé à l'Assemblée nationale l'UMP, à l'origine de l'écotaxe, à faire preuve de «courage et de dignité»en assumant la mesure, suspendue mardi pour stopper la crise bretonne. Il a reproché aux députés de l'opposition d'avoir eu «la mémoire courte» en demandant la suspension de l'écotaxe qu'ils avaient créée lors du précédent quinquennat.
Il a appelé à l'Assemblée nationale l'UMP, à l'origine de l'écotaxe, à faire preuve de «courage et de dignité»en assumant la mesure, suspendue mardi pour stopper la crise bretonne. Il a reproché aux députés de l'opposition d'avoir eu «la mémoire courte» en demandant la suspension de l'écotaxe qu'ils avaient créée lors du précédent quinquennat.
François Hollande a estimé à Bratislava que l'écotaxe est «un bon principe»
Le président a précisé qu'il fallait «du temps» pour sa mise en oeuvre, après l'annonce de la suspension par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. «Tout est affaire de mise en oeuvre, ça prend du temps et ça doit prendre du temps parce que ça doit respecter un certain nombre de conditions, et c'est ce qui est, en ce moment, en discussion en France».
Le président a précisé qu'il fallait «du temps» pour sa mise en oeuvre, après l'annonce de la suspension par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. «Tout est affaire de mise en oeuvre, ça prend du temps et ça doit prendre du temps parce que ça doit respecter un certain nombre de conditions, et c'est ce qui est, en ce moment, en discussion en France».
Le report de l'écotaxe hérisse les ONG
«Lamentable» pour France Nature Environnement, «minable» pour José Bové: la suspension mardi de l'écotaxe poids lourds est très mal passée chez les ONG et certains écologistes mais ne remet pas en cause la participation d'Europe Ecologie-Les Verts au gouvernement, ont assuré des élus.
«Lamentable» pour France Nature Environnement, «minable» pour José Bové: la suspension mardi de l'écotaxe poids lourds est très mal passée chez les ONG et certains écologistes mais ne remet pas en cause la participation d'Europe Ecologie-Les Verts au gouvernement, ont assuré des élus.
«L'ajournement ne va résoudre en rien les
problèmes» de la Bretagne, selon Durand
Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, a estimé mardi que la suspension de l'écotaxe ne «résoudrait» en rien la crise en Bretagne. «Une chose est certaine: l'ajournement ne va résoudre en rien les problèmes que rencontre la Bretagne, il y a une instrumentalisation», a déclaré à l'AFP Pascal Durand à l'issue d'un déjeuner avec Jean-Marc Ayrault et des membres de la majorité. La suspension de l'écotaxe sur l'ensemble du territoire, «ça ne va en rien servir l'intérêt général, ni l'intérêt de la Bretagne», a-t-il martelé. Il a dénoncé une «instrumentalisation» de cette question de l'écotaxe, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et n'est selon lui qu'«un élément accessoire d'une crise réelle». Le co-président du groupe EELV à l'Assemblée, François de Rugy, a, lui, dit attendre «concrètement le calendrier et la méthode pour les aménagements» de cette écotaxe.
Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, a estimé mardi que la suspension de l'écotaxe ne «résoudrait» en rien la crise en Bretagne. «Une chose est certaine: l'ajournement ne va résoudre en rien les problèmes que rencontre la Bretagne, il y a une instrumentalisation», a déclaré à l'AFP Pascal Durand à l'issue d'un déjeuner avec Jean-Marc Ayrault et des membres de la majorité. La suspension de l'écotaxe sur l'ensemble du territoire, «ça ne va en rien servir l'intérêt général, ni l'intérêt de la Bretagne», a-t-il martelé. Il a dénoncé une «instrumentalisation» de cette question de l'écotaxe, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et n'est selon lui qu'«un élément accessoire d'une crise réelle». Le co-président du groupe EELV à l'Assemblée, François de Rugy, a, lui, dit attendre «concrètement le calendrier et la méthode pour les aménagements» de cette écotaxe.
José Bové juge «minable»
la suspension sine die de l'écotaxe poids lourds
«Cette suspension sine die, c'est juste minable, c'est une reculade vraiment invraisemblable face à un lobby agro-industriel mené par le président de la FNSEA, Xavier Beulin, et le Medef pour casser une logique économique qui aurait été la relocalisation», a-t-il déclaré, joint au téléphone par l'AFP.
«Cette suspension sine die, c'est juste minable, c'est une reculade vraiment invraisemblable face à un lobby agro-industriel mené par le président de la FNSEA, Xavier Beulin, et le Medef pour casser une logique économique qui aurait été la relocalisation», a-t-il déclaré, joint au téléphone par l'AFP.
Mamère se dit «accablé» et interpelle les ministres
écologistes
Le député écologiste indépendant Noël Mamère s'est dit mardi "accablé" par la décision d'ajourner l'écotaxe, y voyant «le peu de considération de l'exécutif pour la transition écologique», et a invité les écologistes à s'interroger sur leur présence au gouvernement.
Le député écologiste indépendant Noël Mamère s'est dit mardi "accablé" par la décision d'ajourner l'écotaxe, y voyant «le peu de considération de l'exécutif pour la transition écologique», et a invité les écologistes à s'interroger sur leur présence au gouvernement.
«Bal des faux-culs» critique Corinne Lepage
Ecotaxe suspendue. C'est
le bal des faux culs de la part de ceux qui l'ont votée sans l'appliquer et qui
ont signé un contrat très curieux
L'écotaxe est «une bonne mesure» assure toujours
l'UMP Bussereau
Le député UMP Dominique Bussereau a estimé que l'écotaxe restait «une bonne mesure». «A l'UMP la tendance est de demander un moratoire. Je considère que ça reste une bonne mesure, que nous avions voulue pour le report modal et pour financer les infrastructures» a déclaré l'ancien secrétaire d'État aux transports dans les couloirs de l'Assemblée nationale, en reconnaissant être minoritaire au sein de son parti. «Je souhaite que le gouvernement ne vide pas complètement de son sens cette mesure que nous avions instaurée dans le cadre du Grenelle de l'environnement», a-t-il ajouté.
Le député UMP Dominique Bussereau a estimé que l'écotaxe restait «une bonne mesure». «A l'UMP la tendance est de demander un moratoire. Je considère que ça reste une bonne mesure, que nous avions voulue pour le report modal et pour financer les infrastructures» a déclaré l'ancien secrétaire d'État aux transports dans les couloirs de l'Assemblée nationale, en reconnaissant être minoritaire au sein de son parti. «Je souhaite que le gouvernement ne vide pas complètement de son sens cette mesure que nous avions instaurée dans le cadre du Grenelle de l'environnement», a-t-il ajouté.
Lepaon (CGT): Les patrons bretons «essaient
d'utiliser une colère sociale»
Le numéro un de la CGT a estimé mardi que les patrons bretons essayaient «d'utiliser une colère sociale pour leur permettre de ne pas payer une taxe qui permet de mieux vivre ensemble».
Le numéro un de la CGT a estimé mardi que les patrons bretons essayaient «d'utiliser une colère sociale pour leur permettre de ne pas payer une taxe qui permet de mieux vivre ensemble».
Ecotaxe: Les manifestations ne «représentent qu'une
minorité», selon Bové
Pour l'eurodéputé, les
manifestations qui secouent la Bretagne sont «très orientées»...Pour José Bové,
interrogé ce lundi sur les manifestations bretonnes contre l'écotaxe qui ont eu
lieu ce week end, «ces manifestations sont très orientées», et «ne représentent
qu'une minorité dans le Finistère».
L'eurodéputé EELV a estimé
sur France Info que «la Bretagne a bénéficié depuis les années 70 de privilèges
très importants pour développer un modèle agro-alimentaire hors sol
d'exportation qui aujourd'hui a atteint ses limites» et qu'«on essaie de
détourner la crise sur la question de l'écotaxe». José Bové a également désigné
certaines organisations comme étant «à la manoeuvre»: des responsables politiques, le Medef, la FNSEA, «les responsables de
ceux qui ont poussé ce modèle agro-alimentaire dans le mur», selon lui.
MCD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire