Attaque d’un troupeau de brebis à Vesc (Drôme),
jeudi 7 Juin, dans l’exploitation de M. Bernard Tardieu.
Le point au 10 Juin 2012
L’association “Vautours en Baronnies” (VEB, vautourbaronnies@numeo.fr n’a été prévenue de cette attaque de troupeau qu’en fin d’après midi, le Vendredi 8, de retour d’une journée de terrain, par un coup de fil de la LPO nationale qui avait été contactée par un journaliste de Radio France Drôme -RFD (Benjamin BILLOT). Immédiatement l’association contactait le journaliste de RFD (qui relatait les faits en insistant sur “la responsabilité “prouvée” des vautours fauves sur l’attaque et la mise à mort des brebis, vidéo de l’attaque à l’appui de la démonstration”...) et essayait de joindre, en vain (17:30), la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP Drôme, ex-DSV).
- Le responsable du service départemental de l’Office national de la chasse (ONCFS) était joint vers 19:00 et adressait par message électronique et pour avis une série de clichés montrant les plaies présentées par les brebis blessées. L’association VEB, après examen des clichés, écartait la responsabilité des vautours et rendait un premier avis à l’ONCFS. VEB transmettait les photos pour expertise à plusieurs vétérinaires français, spécialistes des vautours.
- Le Président de VEB, Roger JEANNIN, téléphonait au Directeur du Dauphiné Drôme-Ardèche qui s’apprêtait à rédiger un article, à priori sans avoir jugé bon de prendre l’avis des spécialistes départementaux de l’espèce. Roger JEANNIN téléphonait à l’éleveur pour recueillir directement son témoignage.
- Au soir du 7 Juin, l’association VEB malgré des points d’ombres pouvait dresser une première liste des faits “avérés” :
- un troupeau qui aurait été dispersé.
- trois brebis coincées dans une lande à buis et portant des "plaies". Deux vautours qui s’envolent. L'éleveur a achevé une brebis très mal en point et l'a laissée aux vautours. Ensuite, il a soigné les deux autres.
- des dizaines d'animaux "disparus" et non retrouvés ( selon l’estimation de l’éleveur le 8 au soir : 56 agneaux et 11 brebis)...
- quelques agneaux et brebis (moins de dix) retrouvés vivants avec des plaies au cou et à l'arrière train.
- Une seule brebis consommée par les vautours (celle achevée par l'éleveur) ; aucune trace des bêtes "disparues".
- La vidéo n’aurait pas filmé l’attaque, mais des vautours dépeçant une brebis.
- Dans la matinée du 8 Juin, VEB mandatait officiellement un vétérinaire de Nyons (Docteur Gilles MICHEL), pour se rendre dans l’exploitation de monsieur Bernard T. et effectuer une contre-expertise en présence du président de VEB et du frère de l’éleveur (M. Bernard T. ne pouvant être présent, retenu par son travail auprès de ses brebis, dans l’alpage).
- Au même moment (8 juin au matin), paraissait en une du Dauphiné Libéré, sous la signature du directeur du Dauphiné Libéré Drôme-Ardèche (Pierre FAYOLLE) un article qui, sans le moindre avis formel d’expert, ne laissait au lecteur guère de place pour le doute quant à la “culpabilité” des vautours fauves...
- Au cours de la journée, VEB recevait les avis de quatre vétérinaires, dont trois spécialistes des vautours, à propos des plaies présentées par les brebis blessées et photographiées par l’agent de l’ONCFS dans l’exploitation de M. Bernard T. Le rapport d’expertise du docteur Gilles MICHEL sera remis à VEB lundi 11 Juin et VEB s’engage à le rendre public.
Les avis des quatre vétérinaires qui ont examiné les clichés des lésions présentées par les brebis blessées de M. Bernard T. vont tous dans le même sens : ils éliminent la responsabilité des vautours fauves et retiennent l'hypothèse d'une attaque de canidé(s), probablement domestique(s) et de petite taille. Toutefois il n’est pas possible, sur les simples clichés, d’exclure totalement l’hypothèse d’un ou plusieurs canidés sauvages. L’expertise du docteur MICHEL devrait conforter les avis émis par les confrères, si l’on en croit ses propos, émis oralement, lors de l’examen des brebis blessées, en présence du frère de l’éleveur et du président de VEB.
- Le scénario qui semble se dessiner est finalement des plus classiques, même s’il reste coûteux et traumatisant pour l’éleveur. Le troupeau a probablement été attaqué par un ou plusieurs canidés (domestiques ou sauvages), semant la panique parmi les brebis qui se sont dispersées. Au moins trois d’entre elles, particulièrement stressées et blessées sont restées coincées dans des buis. Les vautours fauves effectuant leur travail d’équarrissage ont dépecé et mangé le cadavre de la brebis la plus blessée, achevée par l’éleveur et laissée sur place.
- Il est possible que dans leur fuite, certaines brebis accompagnées de leurs agneaux se soient tuées (dérochement) et dans cette hypothèse, les vautours fauves vont accomplir leur travail en débarrassant le milieu des cadavres et en ne laissant que les squelettes. NB1 : des squelettes qui, le 8 au soir, n’avaient toujours pas été retrouvés. NB2 : au final, et le 8 au soir, une seule brebis a été retrouvée consommée par les vautours fauves : celle qui a été achevée par l’éleveur et laissée sur le pâturage.
Compte tenu de l’urgence imposée par les informations précipitées et très partielles, voire partiales des médias départementaux, nous tenions à vous informer de toutes les démarches effectuées par notre association et des premières conclusions transmises par les experts consultés ; ceci dans l’attente de l’expertise du docteur Gilles MICHEL.
En tout état de cause, l’association Vautours en Baronnies a programmé pour le milieu de la semaine, une conférence de presse qui fera le point complet sur cette affaire.
Pour conclure : nous devons inlassablement réaffirmer la seule vérité biologique : les vautours fauves ne sont que des équarrisseurs et non des prédateurs et ceci depuis des centaines de milliers d’années. Il est impossible que des vautours tuent des animaux sains et en pleine possession de leurs moyens. L’observation de vautours fauves auprès d’un troupeau signe toujours la présence de cadavres ou de matière organique abandonnée (viscères, restes de cadavres...) ; chaque année, dans la Drôme, les vautours fauves nous débarrassent “naturellement” de plusieurs centaines de tonnes de cadavres ou restes de cadavres d’animaux domestiques ou sauvages, réduisant ainsi de manière significative les risques de pollution des sols et de l’eau et jouant un rôle prophylaxique important. Dans la Drôme, comme dans tous les départements fréquentés par les vautours, leur présence (et parfois en très grand nombre) auprès d’un ou plusieurs cadavres d’animaux est une observation naturelle et banale ; c’est leur absence qui est “anormale”.
Cordialement,
Roger JEANNIN, Président de “Vautours en Baronnies”
Roger MATHIEU, vice président
NB : Contact électronique pour réponse éventuelle : vautourbaronnies@numeo.fr
Les désinformations du Dauphiné Libéré :
Le point au 10 Juin 2012
L’association “Vautours en Baronnies” (VEB, vautourbaronnies@numeo.fr n’a été prévenue de cette attaque de troupeau qu’en fin d’après midi, le Vendredi 8, de retour d’une journée de terrain, par un coup de fil de la LPO nationale qui avait été contactée par un journaliste de Radio France Drôme -RFD (Benjamin BILLOT). Immédiatement l’association contactait le journaliste de RFD (qui relatait les faits en insistant sur “la responsabilité “prouvée” des vautours fauves sur l’attaque et la mise à mort des brebis, vidéo de l’attaque à l’appui de la démonstration”...) et essayait de joindre, en vain (17:30), la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP Drôme, ex-DSV).
- Le responsable du service départemental de l’Office national de la chasse (ONCFS) était joint vers 19:00 et adressait par message électronique et pour avis une série de clichés montrant les plaies présentées par les brebis blessées. L’association VEB, après examen des clichés, écartait la responsabilité des vautours et rendait un premier avis à l’ONCFS. VEB transmettait les photos pour expertise à plusieurs vétérinaires français, spécialistes des vautours.
- Le Président de VEB, Roger JEANNIN, téléphonait au Directeur du Dauphiné Drôme-Ardèche qui s’apprêtait à rédiger un article, à priori sans avoir jugé bon de prendre l’avis des spécialistes départementaux de l’espèce. Roger JEANNIN téléphonait à l’éleveur pour recueillir directement son témoignage.
- Au soir du 7 Juin, l’association VEB malgré des points d’ombres pouvait dresser une première liste des faits “avérés” :
- un troupeau qui aurait été dispersé.
- trois brebis coincées dans une lande à buis et portant des "plaies". Deux vautours qui s’envolent. L'éleveur a achevé une brebis très mal en point et l'a laissée aux vautours. Ensuite, il a soigné les deux autres.
- des dizaines d'animaux "disparus" et non retrouvés ( selon l’estimation de l’éleveur le 8 au soir : 56 agneaux et 11 brebis)...
- quelques agneaux et brebis (moins de dix) retrouvés vivants avec des plaies au cou et à l'arrière train.
- Une seule brebis consommée par les vautours (celle achevée par l'éleveur) ; aucune trace des bêtes "disparues".
- La vidéo n’aurait pas filmé l’attaque, mais des vautours dépeçant une brebis.
- Dans la matinée du 8 Juin, VEB mandatait officiellement un vétérinaire de Nyons (Docteur Gilles MICHEL), pour se rendre dans l’exploitation de monsieur Bernard T. et effectuer une contre-expertise en présence du président de VEB et du frère de l’éleveur (M. Bernard T. ne pouvant être présent, retenu par son travail auprès de ses brebis, dans l’alpage).
- Au même moment (8 juin au matin), paraissait en une du Dauphiné Libéré, sous la signature du directeur du Dauphiné Libéré Drôme-Ardèche (Pierre FAYOLLE) un article qui, sans le moindre avis formel d’expert, ne laissait au lecteur guère de place pour le doute quant à la “culpabilité” des vautours fauves...
- Au cours de la journée, VEB recevait les avis de quatre vétérinaires, dont trois spécialistes des vautours, à propos des plaies présentées par les brebis blessées et photographiées par l’agent de l’ONCFS dans l’exploitation de M. Bernard T. Le rapport d’expertise du docteur Gilles MICHEL sera remis à VEB lundi 11 Juin et VEB s’engage à le rendre public.
Les avis des quatre vétérinaires qui ont examiné les clichés des lésions présentées par les brebis blessées de M. Bernard T. vont tous dans le même sens : ils éliminent la responsabilité des vautours fauves et retiennent l'hypothèse d'une attaque de canidé(s), probablement domestique(s) et de petite taille. Toutefois il n’est pas possible, sur les simples clichés, d’exclure totalement l’hypothèse d’un ou plusieurs canidés sauvages. L’expertise du docteur MICHEL devrait conforter les avis émis par les confrères, si l’on en croit ses propos, émis oralement, lors de l’examen des brebis blessées, en présence du frère de l’éleveur et du président de VEB.
- Le scénario qui semble se dessiner est finalement des plus classiques, même s’il reste coûteux et traumatisant pour l’éleveur. Le troupeau a probablement été attaqué par un ou plusieurs canidés (domestiques ou sauvages), semant la panique parmi les brebis qui se sont dispersées. Au moins trois d’entre elles, particulièrement stressées et blessées sont restées coincées dans des buis. Les vautours fauves effectuant leur travail d’équarrissage ont dépecé et mangé le cadavre de la brebis la plus blessée, achevée par l’éleveur et laissée sur place.
- Il est possible que dans leur fuite, certaines brebis accompagnées de leurs agneaux se soient tuées (dérochement) et dans cette hypothèse, les vautours fauves vont accomplir leur travail en débarrassant le milieu des cadavres et en ne laissant que les squelettes. NB1 : des squelettes qui, le 8 au soir, n’avaient toujours pas été retrouvés. NB2 : au final, et le 8 au soir, une seule brebis a été retrouvée consommée par les vautours fauves : celle qui a été achevée par l’éleveur et laissée sur le pâturage.
Compte tenu de l’urgence imposée par les informations précipitées et très partielles, voire partiales des médias départementaux, nous tenions à vous informer de toutes les démarches effectuées par notre association et des premières conclusions transmises par les experts consultés ; ceci dans l’attente de l’expertise du docteur Gilles MICHEL.
En tout état de cause, l’association Vautours en Baronnies a programmé pour le milieu de la semaine, une conférence de presse qui fera le point complet sur cette affaire.
Pour conclure : nous devons inlassablement réaffirmer la seule vérité biologique : les vautours fauves ne sont que des équarrisseurs et non des prédateurs et ceci depuis des centaines de milliers d’années. Il est impossible que des vautours tuent des animaux sains et en pleine possession de leurs moyens. L’observation de vautours fauves auprès d’un troupeau signe toujours la présence de cadavres ou de matière organique abandonnée (viscères, restes de cadavres...) ; chaque année, dans la Drôme, les vautours fauves nous débarrassent “naturellement” de plusieurs centaines de tonnes de cadavres ou restes de cadavres d’animaux domestiques ou sauvages, réduisant ainsi de manière significative les risques de pollution des sols et de l’eau et jouant un rôle prophylaxique important. Dans la Drôme, comme dans tous les départements fréquentés par les vautours, leur présence (et parfois en très grand nombre) auprès d’un ou plusieurs cadavres d’animaux est une observation naturelle et banale ; c’est leur absence qui est “anormale”.
Cordialement,
Roger JEANNIN, Président de “Vautours en Baronnies”
Roger MATHIEU, vice président
NB : Contact électronique pour réponse éventuelle : vautourbaronnies@numeo.fr
Les désinformations du Dauphiné Libéré :
Des vautours à l’origine de l’attaque d’un troupeau
de brebis à Vesc ?
Jeudi 7 juin, Bernard
Tardieu, éleveur à Vesc (Drôme provençale) a été le témoin impuissant d’une
attaque de son troupeau de brebis. Une attaque pour le moins singulière sous
nos latitudes, puisqu’elle s’est faite par… le ciel ! Jusqu’à nouvel ordre, il
est en effet fortement question d’une attaque de vautours… Et si tel était le
cas, de l’avis des spécialistes, ce serait une première en France !
Bernard Tardieu n’en est
toujours pas revenu. Alors que l’agnelage avait commencé depuis quelques jours,
il s’inquiétait de voir régulièrement des petites blessures sur ses animaux,
non sans avoir aussi constaté des disparitions d’agneaux. « Depuis trois jours
on se posait des questions, explique l’éleveur. On avait même mis ces blessures
sur le dos des corbeaux… »
Pour un vétérinaire,
“le troupeau présente de multiples plaies compatibles avec des lésions provoquées
par des rapaces”
Mais jeudi, le matin,
Bernard Tardieu affirme avoir été le témoin d’une scène qui l’a marqué. Le
spectateur impuissant d’une attaque de rapaces : « Il y
a eu un nuage de vautours à quelques centimètres du sol. Il y avait des dizaines
d’oiseaux qui attaquaient les animaux vivants ! ». Panique dans le
troupeau. Certaines brebis affolées se sont probablement jetées de la falaise,
du côté de Bouvières. Et il est bien évidemment impossible de confondre des
corbeaux avec des vautours…
L’éleveur a fait ses
comptes. Son troupeau comptait, au départ, 80 brebis et 60 agneaux.
Aujourd’hui, il reste 64 brebis vivantes, dont trois blessées, et 15 agneaux
dont cinq blessés. « Ils ne s’en sortiront probablement pas », commente Bernard
Tardieu.
Le constat du vétérinaire
est sans appel : « le troupeau présente de multiples plaies compatibles avec
des lésions provoquées par des rapaces », rapporte l’éleveur. Mais ces rapaces
qui, théoriquement, sont charognards, peuvent-ils ainsi s’attaquer à des animaux
vivants ? « Lorsqu’ils sont affamés, bien évidemment, ajoute-t-il, et depuis la
fermeture de l’abattoir de Rémuzat, les vautours ne sont plus nourris, et sont
devenus trop nombreux ».
Une thèse que réfute a
priori Roger Jeannin, le président de l’association Vautours en Baronnies. «
Parler d’un nuage de Vautours me paraît très excessif, et puis nos vautours
sont nourris quotidiennement par équarrissage. De toute façon, ils n’attaquent
pas des animaux vivants. Il faut donc être très prudent. En revanche, ils ont
pu trouver au sein du troupeau un agneau mort-né, voire du placenta dont ils
sont très friands. Mais attaquer des animaux vivants, j’ai vraiment du mal à le
croire. Je comprends par contre la détresse de l’éleveur, s’il a perdu autant
d’animaux. Ça doit être difficile ».
À Vesc, Bernard Tardieu et
sa fille sont visiblement marqués par cette attaque, qu’ils ont vécue de très
près : « Les brebis ne sont pas prêtes de regagner les parcs de la montagne… »
C.B. et P.F. le 09/06/2012 à 06:01
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