12 juin 2012 : Attaque d’un troupeau de brebis à Vesc (Drôme) : les vautours évidemment
innocentés
Le jeudi 7 juin 2012, M. Bernard T., éleveur de brebis
à VESC (Drôme), constatait en arrivant sur son pâturage que son troupeau avait
subi une attaque de prédateurs se soldant par la perte de plusieurs dizaines de
bêtes (trouvées mortes ou non retrouvées). L’association Vautours en
Baronnies (VEB, annexe 3) prévenue le 8 juin en fin
d’après midi prenait immédiatement contact avec l’éleveur qui désignait les vautours
fauves comme responsables du sinistre.
Le service départemental de l’Office National de la
Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) s’étant rendu sur place pour effectuer un
constat, transmettait à VEB, pour avis, une série de clichés représentant les blessures
infligées aux brebis. Tous ces clichés étaient adressés pour expertise à 5
vétérinaires, dont 4 spécialistes de la faune sauvage (liste en annexe 1).
L’association VEB mandatait le docteur vétérinaire
Gilles MICHEL de Nyons, pour une contre expertise effectuée le 9 juin dans
l’exploitation, en présence du frère de l’éleveur et du président de VEB. Le
compte rendu de cette expertise figure en annexe 2.
Les avis des cinq vétérinaires consultés pour
l’analyse des clichés, ainsi que les conclusions de la contre expertise
vétérinaire vont tous dans le même sens : ils
permettent d’éliminer la responsabilité
des vautours fauves et retiennent l’hypothèse d’une attaque de canidé, probablement domestique (chien) ; sans toutefois
exclure totalement l’hypothèse du canidé sauvage (loup).
Le scénario est finalement des plus classiques, même
s’il reste coûteux et traumatisant pour l’éleveur. Le troupeau a été attaqué
par un ou plusieurs canidés (domestiques ou sauvages) sans qu'il soit possible
de déterminer le moment précis de cette attaque, semant la panique parmi les brebis
qui se sont dispersées. Les cadavres des brebis tuées durant l’attaque (stress
majeur, morsures et/ou dérochement) ont été dépecés et consommés par les
vautours fauves qui jouent ainsi leur rôle d’équarrisseurs naturels.
La seule vérité biologique est que les vautours fauves
ne sont que des équarrisseurs et non des prédateurs et ceci depuis des
centaines de milliers d’années. Il est impossible que des vautours tuent des
animaux sains et en pleine possession de leurs moyens. L’observation de
vautours auprès de troupeaux signe toujours la présence de cadavres ou de
matière organique abandonnée (viscères, restes de cadavres …).
Chaque année dans la Drôme, les vautours nous
débarrassent naturellement de plusieurs centaines de tonnes de cadavres
d’animaux domestiques ou sauvages, réduisant de manière significative les risques
de pollution et jouant un rôle prophylactique essentiel. Dans la Drôme, comme
dans tous les départements fréquentés par les vautours, leur présence (et
parfois en très grand nombre) auprès de cadavres d’animaux, constitue une
observation naturelle et banale ; c’est leur absence qui est anormale.
Contact presse : Roger
JEANNIN, 0680780833 - 0486582231 ; Christian TESSIER,
0475278191 – 0630045832
Siège social : Mairie - 26510
Rémuzat – Tél : 04 75 27 81 91
vautourbaronnies@numeo.fr
documents annexés à ce
communiqué
Annexe 1 : liste des vétérinaires consultés ou mandatés par Vautours en Baronnies (VEB), suite à l’attaque d’un troupeau d’ovins sur la commune de Vesc
(Drôme)
Dr Dominique GAUTHIER, directeur du Laboratoire vétérinaire des Hautes-Alpes à Gap
Dr Jean-Claude MOURGUES, vétérinaire à la retraite, responsable du centre de soins pour la faune
sauvage de Boucieu-le-Roi (07), spécialiste des rapaces
Dr Bernard JANKOWIAK, praticien à Veynes (05)
Dr Corinne NOVELLA, vétérinaire au Laboratoire départemental des Hautes Pyrénées
Dr Guy JONCOURT, praticien (22), spécialiste des vautours (publication : « Les vautours collaborateurs naturels de l’équarrissage en France »)
Dr Gilles MICHEL, vétérinaire à Nyons, mandaté par l’association « vautours en Baronnies »
le 08 juin 2012 pour réaliser sur le terrain une expertise sur le lot de brebis
ayant eu une attaque de prédateur(s) à Vesc.
Annexe 2 : Compte rendu de l’expertise du Dr Gilles MICHEL, du
9 juin 2012
De : Gilles MICHEL <gilles.michel@wanadoo.fr>
À : jeannin.roger@yahoo.fr
Cc : Gilles MICHEL <gilles.michel@wanadoo.fr>
Envoyé le : Dimanche 10 juin 2012
18h41
Objet : Vautours - Tardieu - Vesc
Je soussigné, Gilles MICHEL , vétérinaire à Nyons
(26110), atteste m'être rendu ce samedi 9 juin 2012 à 14 heure chez Mr Bernard
TARDIEU à Vesc (absent), en présence de son frère et de Mr Jeannin, président
de l'Association Vautours Fauves en Baronnies.
J'ai pu examiner un lot de brebis ayant subi, selon le
frère de Mr Tardieu, une attaque de prédateurs le jeudi 7 juin au matin.
Dans une première bergerie, deux brebis présentent des
traces de morsures au cou, punctiformes, sur la partie dorsale et latérale
gauche de celui-ci, à l'épaule et aux membres postérieurs.
Les blessures sont infectées, oedémateuses,
l'inflammation musculaire est importante.
Une des brebis touchée au cou est en décubitus
latéral, en état septicémique avancé, le pronostic de survie est défavorable.
Dans une autre bergerie, plusieurs brebis présentent
des traces de morsures superficielles, surtout localisées au cou (toujours sur
les cotés ou sur la partie dorsale), aux flancs ou aux membres postérieurs
(partie dorsale et latérale de la cuisse). Les plaies sont souvent infectées, oedémateuses.
Des agneaux présentent ce même type de blessures. Un
agneau présente une arthrite traumatique suppurée ouverte du jarret gauche, un
autre juste décédé de blessures au cou punctiformes (2 trous 3mm espacés de
5cm) infectées, oedémateuse.
Mr Tardieu a constaté le jeudi matin la présence sur la
montagne de nombreux vautours dépeçant des brebis et agneaux morts. De nombreux
animaux manquent dans son troupeau,
Les bêtes sont depuis affolées.
Les lésions retrouvées sur les animaux évoquent
fortement une attaque par des canidés, sauvages ou domestiques, sans qu'il soit
possible d'en préciser la taille. Les lésions graves sont cependant peu
profondes (mâchouillement, pincement), et c'est l'infection résultant de la morsure
qui a considérablement aggravé les conséquences des morsures.
Il ne m'a pas été permis d'examiner les cadavres des
premiers animaux morts, ceux-ci ayant été détruit ou consommé par les vautours.
L'hypothèse de mortalité par "attaque" de
vautours est fortement improbable : les lésions évoquent des morsures. Je ne
relève pas de traces de type "griffures cutanées" sur les animaux.
L'hypothèse la plus probable, au vu des lésions
observées, des constatations évoquées par Mr Tardieu, de l'état lésionnel et
psychique du troupeau, est celle d'une attaque de
canidés dans la
nuit du 6 au 7 juin ou tôt au matin le 7 juin, entraînant
l'affolement et la dispersion de son troupeau.
Les cadavres d'animaux tués ou ceux gravement blessés
ont ensuite attiré le matin les vautours fauves qui ont joué leur rôle
"d’équarrisseur naturels".
Mr Tardieu, arrivant à ce moment là, a assisté à la curée
des oiseaux, certainement spectaculaire et choquante pour l'éleveur, mais la
présence des oiseaux ne semble être que la conséquence et non la cause de la
mortalité de ses animaux.
Remarque: Des mesures de
protection contre des prédateurs de type canidés sont à mettre en place
rapidement car il est plus que probable que sans celles-ci ces attaques se
reproduiront, ce qui est malheureusement souvent constaté dans nos régions.
A Nyons, le 9 juin 2012
Dr Gilles MICHEL
Vétérinaire
Clinique Vétérinaire du Nyonsais
11 rue adrien Bertrand - 26110 Nyons
France
Tel: (33) 04.75.26.14.94
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