L’« Energiewende » allemand
La bonne échappée
La bonne échappée
Le choix de l’Allemagne
d’abandonner le secteur nucléaire, le 29 mai 2011 dernier, fait partie de ces
moments rares, historiques peut-être, à l’échelle d’un continent. Car il ouvre
la voie à une ère énergétique nouvelle. C’est clair, l’échappée allemande est
la bonne. Il s’agit de ne pas la louper !
« Cette décision est irréversible », a clairement précisé Norbert Röttgen, ministre
allemand de l’Environnement, en commentant, le 29 mai dernier, l’annonce officielle
faite par son gouvernement de sortir son pays du nucléaire d’ici 2022. Voici
donc la première puissance industrielle européenne qui décide de rompre
radicalement avec une politique énergétique non maîtrisée et dangereuse.
L’objectif du plan présenté par le gouvernement allemand le 6 juin : « Rentabilité,
sécurité d’approvisionnement et performance environnementale ». Un
vrai projet d’avenir !
Le printemps 2011
des démocraties
A une époque où certains
ont tendance à se plaindre du « peu de poids de l’opinion
publique » ou de la « grande dépendance du politique envers le
monde économique », voici une décision qui remet les citoyens au
centre du jeu politique. Car le choix allemand de sortir du nucléaire dans les
11 ans aura bel et bien été dicté par une opinion publique forte et
déterminée ! Il y a peu, ni la majorité politique au Bundestag, ni les
grands industriels du secteur n’étaient favorables à la sortie du nucléaire.
Certes, une importante fraction de la population allemande est depuis longtemps mobilisée contre le nucléaire. En 2000, se basant sur une majorité de gauche largement hostile au nucléaire, le gouvernement socialistes-Verts avait décidé de sortir le pays de cette filière énergétique pour 2020. Sur le terrain, le travail de construction de l’alternative verte avait déjà commencé : les panneaux solaires et les éoliennes, notamment, fleurissaient comme nulle part ailleurs. Mais on savait à l’époque qu’un autre gouvernement pouvait remettre ce choix en question. Et la sortie du nucléaire fut en effet remise en cause par l’actuelle chancelière Angela Merkel, à la tête d’une majorité composée de chrétiens-démocrates et de libéraux, qui décida en septembre 2010 d’accorder un sursis supplémentaire de 12 ans aux centrales allemandes. Une erreur politique !
En effet, suite à l’accident de Fukushima, il ne restait plus, en avril dernier, que 20 % de l’opinion publique allemande favorable au nucléaire. De semaine en semaine, les mobilisations pour la fermeture du secteur se firent de plus en pressantes. Lors d’élections régionales récentes, ce sont des bastions chrétiens-démocrates comptant plus d’un demi siècle de présence ininterrompue, comme le Bade-Wurtemberg, qui sont tombés dans l’escarcelle des Grünen [1]. La preuve que de nombreux électeurs du parti chrétien-démocrate considèrent à présent eux aussi que le nucléaire est un choix du passé. Il ne reste donc que les libéraux pour défendre ce secteur. Les jeux sont faits : l’Allemagne sortira bel et bien du nucléaire en 2022, car il ne devrait plus se trouver de majorité parlementaire pour remettre ce choix politique en cause. Cette décision montre surtout que les élus peuvent changer radicalement et rapidement de position. Pourvu que l’opinion publique se montre déterminée !
En ce sens, la formidable décision allemande, prise par un « Comité éthique » institué suite à l’accident de Fukushima (et non une instance économique), fait bel et bien partie du printemps 2011 des démocraties !
Certes, une importante fraction de la population allemande est depuis longtemps mobilisée contre le nucléaire. En 2000, se basant sur une majorité de gauche largement hostile au nucléaire, le gouvernement socialistes-Verts avait décidé de sortir le pays de cette filière énergétique pour 2020. Sur le terrain, le travail de construction de l’alternative verte avait déjà commencé : les panneaux solaires et les éoliennes, notamment, fleurissaient comme nulle part ailleurs. Mais on savait à l’époque qu’un autre gouvernement pouvait remettre ce choix en question. Et la sortie du nucléaire fut en effet remise en cause par l’actuelle chancelière Angela Merkel, à la tête d’une majorité composée de chrétiens-démocrates et de libéraux, qui décida en septembre 2010 d’accorder un sursis supplémentaire de 12 ans aux centrales allemandes. Une erreur politique !
En effet, suite à l’accident de Fukushima, il ne restait plus, en avril dernier, que 20 % de l’opinion publique allemande favorable au nucléaire. De semaine en semaine, les mobilisations pour la fermeture du secteur se firent de plus en pressantes. Lors d’élections régionales récentes, ce sont des bastions chrétiens-démocrates comptant plus d’un demi siècle de présence ininterrompue, comme le Bade-Wurtemberg, qui sont tombés dans l’escarcelle des Grünen [1]. La preuve que de nombreux électeurs du parti chrétien-démocrate considèrent à présent eux aussi que le nucléaire est un choix du passé. Il ne reste donc que les libéraux pour défendre ce secteur. Les jeux sont faits : l’Allemagne sortira bel et bien du nucléaire en 2022, car il ne devrait plus se trouver de majorité parlementaire pour remettre ce choix politique en cause. Cette décision montre surtout que les élus peuvent changer radicalement et rapidement de position. Pourvu que l’opinion publique se montre déterminée !
En ce sens, la formidable décision allemande, prise par un « Comité éthique » institué suite à l’accident de Fukushima (et non une instance économique), fait bel et bien partie du printemps 2011 des démocraties !
L’ « Energiewende » :
le tournant énergétique « made in Germany »
Un printemps à marquer
d’une pierre blanche, car l’Allemagne va devoir trouver, en l’espace de 11 ans,
les moyens de suppléer aux 22 % d’électricité produits actuellement par
les centrales nucléaires. Mais quand on sait à quel point des objectifs clairs,
désirés, avec des échéances annoncées, peuvent entraîner tout un peuple à y
adhérer, on comprend combien cette décision constitue un fait majeur pour le
secteur de l’énergie dans son ensemble.
Les Allemands ont certes la possibilité de recourir au charbon si nécessaire, mais là n’est pas du tout leur véritable objectif. Ils entendent orienter leurs énormes ressources financières et leur capacité de mobilisation vers les valeurs sûres de demain que sont : 1. les économies d’énergie ; 2. la revente de quotas de CO2 aux pays pollueurs ; 3. le développement tous azimuts des énergies renouvelables, qui ont pour caractéristiques majeures d’être à la fois inépuisables, propres et gratuites. Pourvu, bien sûr, que l’on sache les exploiter technologiquement et les faire accepter socialement.
C’est ici que le label « made in Germany », synonyme de « bien pensé, solide, fiable, durable », quand on parle de machines, d’outils ou d’industries, va contribuer à mettre sur orbite tout le secteur des énergies vertes. Aujourd’hui déjà, même si la part du renouvelable n’est pas extraordinaire dans la consommation globale d’électricité en Allemagne (ceci en regard d’autres pays plus avancés encore comme l’Autriche ou le Danemark), on constate que les Allemands font technologiquement la course en tête, si l’on considère la plupart des secteurs industriels concernés [2].
Un chiffre particulièrement parlant : pour l’année 2010 seulement, 29 milliards d’euros ont été investis dans les énergies renouvelables en Allemagne. Ce qui veut dire que la machine industrielle est largement en marche et prête à opérer une montée en puissance, aujourd’hui absolument nécessaire, en particulier si l’on veut relever le défi climatique à l’échelle globale.
Dès 2020, 35 % de l’électricité allemande proviendra des renouvelables. Et d’ici 2030, les éoliennes que les Allemands vont implanter dans les mers du Nord et Baltique (5 milliards d’euros sont prévus par le gouvernement pour financer 10 parcs éoliens offshore) produiront l’équivalent de la consommation électrique actuelle de 25 millions de foyers.
L’« Energiewende », ou tournant énergétique allemand, prévoit aussi une baisse de la consommation énergétique de 10 % d’ici 2020, grâce à des mesures d’efficacité énergétique. Des enveloppes de 1,5 milliard d’euros sont aussi prévues entre 2012 et 2014 pour soutenir la rénovation des bâtiments.
Le remplacement du nucléaire et progressivement des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) par les renouvelables est cette fois bel et bien lancé. Industriellement et à très grande échelle, avec les Allemands en tête de peloton : voilà ce qui s’appelle un signal fort aux investisseurs. En Allemagne désormais, il y aura plus qu’une acceptation sociale du développement de ces nouvelles filières : on peut parler d’une motivation citoyenne forte. Un exemple : 60 % des Allemands sont d’accord de payer 10 euros de plus par mois pour disposer d’une énergie verte, afin d’accélérer la sortie du nucléaire.
L’« Energiewende » va donc prendre une tournure très volontariste, organisée, pragmatique et hautement industrialisée. Trop ? Peut-être. Certains représentants du secteur des énergies renouvelables critiquent déjà le plan du gouvernement « mettant l’accent sur l’éolien offshore, que seuls les grands groupes seront capables de financer. Ce plan va à l’encontre de l’idée de couverture énergétique décentralisée, qui est le fondement même du secteur », estime Fred Jung, dirigeant du groupe Juwi, une société holding spécialisée dans les énergies renouvelables [3].
Les Allemands ont certes la possibilité de recourir au charbon si nécessaire, mais là n’est pas du tout leur véritable objectif. Ils entendent orienter leurs énormes ressources financières et leur capacité de mobilisation vers les valeurs sûres de demain que sont : 1. les économies d’énergie ; 2. la revente de quotas de CO2 aux pays pollueurs ; 3. le développement tous azimuts des énergies renouvelables, qui ont pour caractéristiques majeures d’être à la fois inépuisables, propres et gratuites. Pourvu, bien sûr, que l’on sache les exploiter technologiquement et les faire accepter socialement.
C’est ici que le label « made in Germany », synonyme de « bien pensé, solide, fiable, durable », quand on parle de machines, d’outils ou d’industries, va contribuer à mettre sur orbite tout le secteur des énergies vertes. Aujourd’hui déjà, même si la part du renouvelable n’est pas extraordinaire dans la consommation globale d’électricité en Allemagne (ceci en regard d’autres pays plus avancés encore comme l’Autriche ou le Danemark), on constate que les Allemands font technologiquement la course en tête, si l’on considère la plupart des secteurs industriels concernés [2].
Un chiffre particulièrement parlant : pour l’année 2010 seulement, 29 milliards d’euros ont été investis dans les énergies renouvelables en Allemagne. Ce qui veut dire que la machine industrielle est largement en marche et prête à opérer une montée en puissance, aujourd’hui absolument nécessaire, en particulier si l’on veut relever le défi climatique à l’échelle globale.
Dès 2020, 35 % de l’électricité allemande proviendra des renouvelables. Et d’ici 2030, les éoliennes que les Allemands vont implanter dans les mers du Nord et Baltique (5 milliards d’euros sont prévus par le gouvernement pour financer 10 parcs éoliens offshore) produiront l’équivalent de la consommation électrique actuelle de 25 millions de foyers.
L’« Energiewende », ou tournant énergétique allemand, prévoit aussi une baisse de la consommation énergétique de 10 % d’ici 2020, grâce à des mesures d’efficacité énergétique. Des enveloppes de 1,5 milliard d’euros sont aussi prévues entre 2012 et 2014 pour soutenir la rénovation des bâtiments.
Le remplacement du nucléaire et progressivement des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) par les renouvelables est cette fois bel et bien lancé. Industriellement et à très grande échelle, avec les Allemands en tête de peloton : voilà ce qui s’appelle un signal fort aux investisseurs. En Allemagne désormais, il y aura plus qu’une acceptation sociale du développement de ces nouvelles filières : on peut parler d’une motivation citoyenne forte. Un exemple : 60 % des Allemands sont d’accord de payer 10 euros de plus par mois pour disposer d’une énergie verte, afin d’accélérer la sortie du nucléaire.
L’« Energiewende » va donc prendre une tournure très volontariste, organisée, pragmatique et hautement industrialisée. Trop ? Peut-être. Certains représentants du secteur des énergies renouvelables critiquent déjà le plan du gouvernement « mettant l’accent sur l’éolien offshore, que seuls les grands groupes seront capables de financer. Ce plan va à l’encontre de l’idée de couverture énergétique décentralisée, qui est le fondement même du secteur », estime Fred Jung, dirigeant du groupe Juwi, une société holding spécialisée dans les énergies renouvelables [3].
Etre de la bonne
échappée
Les énergies renouvelables
employaient plus de 900.000 personnes en Europe fin 2009. Au cours de cette
année-là, dite « de crise », 100.000 emplois nouveaux ont été créés
dans ce secteur dans les pays de l’Union, dont seulement 8.000 en France, qui
se cramponne au nucléaire.
Il y a de quoi être inquiet pour l’avenir de l’Hexagone, qui risque de se retrouver rapidement à la traîne, notamment dans le développement d’un tissu industriel adapté aux enjeux, aux savoir-faire et à la culture technologiques de demain. Pourtant, depuis Fukushima, l’opinion publique a également fort évolué en France. Selon un sondage paru début juin dans le Journal du dimanche, 62 % des Français sont aujourd’hui en faveur d’un arrêt progressif du nucléaire. Voici donc un thème majeur de la prochaine campagne présidentielle en France, car au-delà de la sécurité, il en va aussi de l’avenir de la capacité d’exportation de la France. Donc de sa balance des paiements, largement déficitaire aujourd’hui (environ 6 milliards d’euros par mois).
En quittant le nucléaire, l’Allemagne opérera évidemment des transferts d’importants crédits de recherche, dans le stockage de l’énergie notamment. Car tous les secteurs de pointe des énergies de demain constituent des technologies éminemment exportables, sans barrières ni restrictions, sur la planète entière. Partout il y a du soleil, du vent, des vagues, du bois, des déchets… à transformer en énergies renouvelables. En termes de potentiel industriel, si l’on prend un peu de hauteur, le renouvelable, ce sera demain la somme du pétrole, du gaz et du nucléaire d’aujourd’hui. Soit « le » marché à ne pas louper !
A l’échelle planétaire, le nucléaire est déjà fortement en déclin. En effet, très peu de chantiers de construction de nouvelles centrales sont en cours et, dans la plupart des pays nucléarisés, les centrales en activité sont vieillissantes. Plusieurs pays du continent européen ont déjà décidé de quitter le secteur ou de ne pas y investir (parmi lesquels la Suisse et l’Italie). Et aujourd’hui qu’une décision claire a été prise en Allemagne, pilier du projet européen, la question de la fiabilité du nucléaire va rapidement faire tache d’huile au cœur de l’Union. En effet, poussé par son opinion publique, le monde politique allemand va être chargé de mener la bataille de la sécurité nucléaire à une échelle plus globale. Car il ne sert à rien de fermer des centrales sur le territoire national, si c’est pour vivre à côté de sites réputés très dangereux situés juste de l’autre côté de la frontière, comme c’est notamment le cas pour les Allemands avec la centrale de Fessenheim, en Alsace, construite sur une zone sismique active. Et puis il y a le risque d’attentats, qui existe partout, et face auquel le nucléaire ne peut que minimiser l’inquiétude des citoyens. Autre talon d’Achille du secteur : les banques, qui assurent le financement de la construction de nouvelles centrales. Une campagne intitulée « Nuclear banks, no thanks » est lancée, notamment contre la Deutsche Bank, accusée par l’organisation des Kritische Aktionäre d’avoir investi près de 8 milliards d’euros au cours de ces 10 dernières années dans l’énergie nucléaire. Mobilisés comme le sont les Allemands aujourd’hui, cela pourrait faire mal au portefeuille nucléaire.
Une formidable accélération vient donc d’être opérée par l’Allemagne, à l’échelle de notre continent. Dans ce contexte, si l’on veut atteindre rapidement une montée en puissance du renouvelable sur une large échelle, « le partage du travail peut s’avérer judicieux, estime Johann Köppel, directeur des techniques environnementales à l’Université de Berlin. Les Irlandais, les Britanniques et les Allemands pourraient s’investir dans l’éolien, les Espagnols, les Italiens et les Africains (dans le cadre du projet Desertec) dans le solaire. »
Et la France ? Elle n’est pas citée, constate la journaliste de Novethic à Francfort, qui rapporte ces propos.
Il est évident que la Belgique doit s’accrocher à sa loi de sortie du nucléaire, votée en 2003, si elle veut faire partie de la bonne échappée !
Il y a de quoi être inquiet pour l’avenir de l’Hexagone, qui risque de se retrouver rapidement à la traîne, notamment dans le développement d’un tissu industriel adapté aux enjeux, aux savoir-faire et à la culture technologiques de demain. Pourtant, depuis Fukushima, l’opinion publique a également fort évolué en France. Selon un sondage paru début juin dans le Journal du dimanche, 62 % des Français sont aujourd’hui en faveur d’un arrêt progressif du nucléaire. Voici donc un thème majeur de la prochaine campagne présidentielle en France, car au-delà de la sécurité, il en va aussi de l’avenir de la capacité d’exportation de la France. Donc de sa balance des paiements, largement déficitaire aujourd’hui (environ 6 milliards d’euros par mois).
En quittant le nucléaire, l’Allemagne opérera évidemment des transferts d’importants crédits de recherche, dans le stockage de l’énergie notamment. Car tous les secteurs de pointe des énergies de demain constituent des technologies éminemment exportables, sans barrières ni restrictions, sur la planète entière. Partout il y a du soleil, du vent, des vagues, du bois, des déchets… à transformer en énergies renouvelables. En termes de potentiel industriel, si l’on prend un peu de hauteur, le renouvelable, ce sera demain la somme du pétrole, du gaz et du nucléaire d’aujourd’hui. Soit « le » marché à ne pas louper !
A l’échelle planétaire, le nucléaire est déjà fortement en déclin. En effet, très peu de chantiers de construction de nouvelles centrales sont en cours et, dans la plupart des pays nucléarisés, les centrales en activité sont vieillissantes. Plusieurs pays du continent européen ont déjà décidé de quitter le secteur ou de ne pas y investir (parmi lesquels la Suisse et l’Italie). Et aujourd’hui qu’une décision claire a été prise en Allemagne, pilier du projet européen, la question de la fiabilité du nucléaire va rapidement faire tache d’huile au cœur de l’Union. En effet, poussé par son opinion publique, le monde politique allemand va être chargé de mener la bataille de la sécurité nucléaire à une échelle plus globale. Car il ne sert à rien de fermer des centrales sur le territoire national, si c’est pour vivre à côté de sites réputés très dangereux situés juste de l’autre côté de la frontière, comme c’est notamment le cas pour les Allemands avec la centrale de Fessenheim, en Alsace, construite sur une zone sismique active. Et puis il y a le risque d’attentats, qui existe partout, et face auquel le nucléaire ne peut que minimiser l’inquiétude des citoyens. Autre talon d’Achille du secteur : les banques, qui assurent le financement de la construction de nouvelles centrales. Une campagne intitulée « Nuclear banks, no thanks » est lancée, notamment contre la Deutsche Bank, accusée par l’organisation des Kritische Aktionäre d’avoir investi près de 8 milliards d’euros au cours de ces 10 dernières années dans l’énergie nucléaire. Mobilisés comme le sont les Allemands aujourd’hui, cela pourrait faire mal au portefeuille nucléaire.
Une formidable accélération vient donc d’être opérée par l’Allemagne, à l’échelle de notre continent. Dans ce contexte, si l’on veut atteindre rapidement une montée en puissance du renouvelable sur une large échelle, « le partage du travail peut s’avérer judicieux, estime Johann Köppel, directeur des techniques environnementales à l’Université de Berlin. Les Irlandais, les Britanniques et les Allemands pourraient s’investir dans l’éolien, les Espagnols, les Italiens et les Africains (dans le cadre du projet Desertec) dans le solaire. »
Et la France ? Elle n’est pas citée, constate la journaliste de Novethic à Francfort, qui rapporte ces propos.
Il est évident que la Belgique doit s’accrocher à sa loi de sortie du nucléaire, votée en 2003, si elle veut faire partie de la bonne échappée !
André Ruwet
[1] En progressant de 12,52 % des voix et en dépassant les socialistes pour la première fois, les écologistes sont devenus la première force de gauche dans une élection en RFA. Il faut préciser que le ministre-président sortant du Bade-Wurtemberg était un ardent défenseur du nucléaire et que le Land compte quatre réacteurs.
[1] En progressant de 12,52 % des voix et en dépassant les socialistes pour la première fois, les écologistes sont devenus la première force de gauche dans une élection en RFA. Il faut préciser que le ministre-président sortant du Bade-Wurtemberg était un ardent défenseur du nucléaire et que le Land compte quatre réacteurs.
[2] Ainsi, dans l’éolien
(parc de 27.777 MW installés en 2009 en Allemagne, contre 606 pour la
Belgique), dans le photovoltaïque (parc de 9.830 MWc en 2009 en Allemagne, contre
363 en Belgique), dans le solaire thermique (parc de 9.029 MWth en Allemagne,
contre 234 pour la Belgique) – et il faut préciser que les Belges sont loin
d’être les derniers du peloton. Même dans les domaines des pompes à chaleur, du
biogaz, des énergies tirées des déchets et de la biomasse, les Allemands sont
bien souvent devant. (Chiffres extraits de EurObserv’er, état des énergies
renouvelables en Europe, édition 2010).
[3] « L’Allemagne
précise sa sortie du nucléaire », Novethic, 7 juin 2011.
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