Die et Urbanisme : lignes de fuites ou fuite
de lignes ?
L’urbanisme est la
compétence centrale d’une commune. Avoir une ligne en ce domaine ne correspond
pas uniquement à programmer la réfection des marquages au sol. Osons un petit
tour d’horizon ironique des principaux projets conduits par la municipalité et
des méthodes associées. (Photo: Maison Para au Plot : Urbaniser en créant des déplacement automobiles)
De la fuite dans les idées
Reconnaissons tout d’abord
le travail consciencieux de planification de l’entretien des voies, du marquage
au sol, de la pose de panneaux, de pots de fleurs, d’entretien des chemins.
Gageons que l’efficacité de l’équipe technique survivra au départ des adjoints
qui ont porté cette politique et parviendra jusqu’à la Rue Emile Laurens et ses
38 montées et descentes de trottoirs d’un bout à l’autre, ses nids de poules,
ses ralentisseurs bruyants.... Osons penser que des techniques douces, exemptes
de produits chimiques pourront un jour être adoptées pour ce nécessaire
entretien… Cherchons maintenant les débats et chantiers ouverts au-delà des
projets programmés par la précédente municipalité -entrée ouest, zone
d’activité avec la CCD, Chanqueyras…-. Cherchons au moins une ligne dans la
réalisation de ce qui était dans les cartons en 2008 et trouvons…
Des lignes déviées
La question de la
traversée de Die a été centrale dans les débats politiques des dernières
élections. La voilà habilement évitée par un référendum dont le seul résultat
tangible est le gel des relations avec le département, partenaire
incontournable de ce projet. Qui sait si en associant les citoyens nous
n’aurions pas construit d’autres tracés que ceux soumis au vote. ? Des
tracés moins chers, plus centrés sur la sécurité et la qualité de circulation
locale plutôt que sur la facilitation du transit. Nous en avions proposé un, en
vain. Nous le proposerons de nouveau.
La question de la
circulation en centre-ville serait aujourd’hui traitée par un plan de
circulation a minima. et une zone de rencontre appliquée à moitié (les vélos
devraient pouvoir circuler en tous sens)... Assumons pleinement les voitures en
quelques places du centre avec deux circuits dissuadant de traverser la ville.
La survie de commerces en dépend. Mais libérons vraiment des espaces pour
piétons, poussettes, vélos, au-delà du centre.
Courage, fuyons !
Certaines questions d’urbanisme
restent par ailleurs secrètes. Quels projets pour le Martouret ? Mettra-on
un jour des retraités au frais sur ce versant nord comme d’aucuns le
souhaitaient ? Et Cocause, pourquoi réagir si tardivement aux relogements
programmés de longue date par le bailleur social DAH ? La mairie peut-elle
ignorer que ces terrains intéressent un voisin propriétaire de
supermarché ? Ignore-t-elle qu’elle a proposé au scieur voisin de se
localiser dans la future zone d’activité ? A-t-elle oui ou non offert de
vendre le terrain de ses services techniques ? La communication semble en
panne sur ce sujet. Pourquoi ne pas annoncer être favorable à une zone
commerciale agrandie d’un hectare ? C’est bon pour le commerce local,
non ? Courage, fuyons !
Des lignes qui font pfuiiit !
Consommons moins de terres
agricoles, resserrons le tissu urbain, qu’ils disaient en révisant le PLU.
Observons le Plot : Un siècle après OK Corral, la ville de Die ré-invente
l'urbanise de bord de rue. A 2 km du centre entre route et voie ferré, nécessitant
une sortie protégée, dans voie cyclable ni chemin piéton, un terrain a été
reclassé en zone constructible par une modification de PLU. Le préfet et le
conseil municipal se sont prononcés pour, malgré l’avis contraire du
commissaire enquêteur qui avait suivi nos remarques.
Il y avait pourtant de la place à Chanqueyras (200
logements possibles, pour le moins, soit 13% de population en plus sur Die). Un terrain aurait pu être échangé avec le
promoteur qui souhaite développer un éco-quartier. Raté ! Mais Chanqueyras
fait la part belle à la participation parait-il : deux réunions
publiques.... Mais qui va tirer les bénéfices des terrains patiemment acquis
par les municipalités précédentes ? Resteront-ils dans le giron
public ? Ou feront-ils beaux jours de promoteurs privés, comme à
Crest ?
Des lignes de fuites budgétaires
A contrario, la
participation est au rendez-vous sur le projet de réfection de la place de la
République. Participation massive sous
forme de pétition qui en dénonce le cout exorbitant. Pour être synthétique,
comme pour le stade de foot, n’aurait-on pas mieux à faire de fonds publics de
plus en plus rares donc précieux ?
Là non plus, la
communication ne fait pas tout. Si elle pousse les diois à s'intéresser aux
fouilles du maire, elle ne les empêche pas de voir que le maire s'intéresse à
leurs fouilles !
Mais pourquoi pas de vraies lignes de fuite, des
perspectives ?
Nous pourrions imaginer
développer des commerces et services dans un centre-ville accessible en toute
sécurité par un nombre croissant de personnes souhaitant y venir à pied ou à
vélo. Nous poursuivrions la construction des parkings de périphérie. Nous
privilégierions une vie de quartier à Cocause-Chamarges. Nous favoriserions la
densification des quartiers proches, les liaisons douces et sécurisées, une
déviation simple et un plan de circulation empêchant la traversée de ville.
Plutôt que de fuir à l’idée d’une ligne, nous donnerions des perspectives.
Albert Idelon
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