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lundi 25 juin 2012

Il n'y a pas de développement Durable sans justice sociale...


Vingt ans après le Sommet de la Terre fondateur de 1992, «Rio + 20», la conférence des Nations unies sur le développement durable, va tenter jusqu'au 22 juin de faire avancer les négociations.
A Rio, il y a aussi la lutte contre la pauvreté
Le sommet de Rio suppose un nouvel effort de la part de la communauté internationale afin de négocier les politiques visant à fixer deux frontières prioritaires à la croissance économique : la protection de l’environnement et la lutte contre la pauvreté et la faim.
Ces trente dernières années, l’extrême pauvreté a reculé dans le monde, passant de 50% de la population globale affectée à 17,5%. Ce chiffre est spectaculaire mais encore insuffisant. D’ici à dix ans, nous devrions réaliser le rêve tant de fois formulé que la faim cesse d’être l’une des principales causes de mortalité sur la Terre.
Ceci est le mandat des Objectifs du millénaire, qui reste aujourd’hui encore d’actualité, même si ses avancées se font - et il faut le dire clairement - à un rythme insuffisant, surtout en raison de la crise internationale actuelle. C’est pourquoi, à Rio, il s’agit de renouveler avec force cet engagement mondial en faveur de l’éradication de la faim.
Au cours de ce sommet, sera débattue la conviction que le futur de l’humanité dépend de notre capacité à préserver le milieu naturel dans lequel nous vivons. En moins de quarante ans, la population mondiale sera multipliée par deux. La biodiversité ne peut donc continuer à se détériorer de cette façon, car nous mettrions en danger aussi bien le développement des pays les plus avancées que les perspectives de sortie de la pauvreté des pays les moins développés.
La communauté scientifique a démontré que la réduction des émissions de gaz à effet de serre est primordiale. Politiquement, il s’agit d’un défi majeur pour la gouvernance mondiale, car nous devons trouver le chemin par lequel peuvent s’équilibrer les sacrifices réalisés par les pays développés d’une part, et les pays émergents d’autre part.
J’ai participé à de nombreux sommets internationaux au cours desquels la principale difficulté pour atteindre un accord était l’exigence des pays émergents que les pays développés respectent leur droit à une croissance sans entrave : «Laissez-nous d’abord atteindre un niveau de développement similaire au vôtre et nous réduirons ensuite nos émissions.»
Je comprends ces revendications, mais nous n’avons pas le temps. La Terre n’a plus le temps. Il est urgent de trouver un consensus entre développement et réduction des émissions, entre développement et énergies renouvelables, entre développement et économies d’énergie, entre développement et transfert de technologie…
Aujourd’hui, les gouvernements et organismes internationaux savent que l’aide au développement doit nécessairement être une aide au développement durable. Dit d’une autre façon, il nous faut enraciner de façon irréversible l’idée que l’éradication de la pauvreté et la préservation de la nature vont de pair, car elles sont l’expression d’un même paradigme : celui de la défense de la dignité humaine.
Quel que soit le résultat du sommet de Rio, dès à présent, nous avons rendez-vous avec un sommet de la Terre, un rendez-vous avec le destin de notre espèce. Et je n’ai pas l’ombre d’un doute que ce sommet quotidien débouchera sur une réduction progressive de la pauvreté en équilibre avec l’environnement. Des retards et contretemps peuvent surgir sur le chemin, mais l’humanité ne cessera d’avancer car elle ne cesse d’apprendre.
C’est cette même conviction dans le progrès que nous offrent chaque jour les coopérants qui, aux quatre coins du monde, sauvent une vie, projettent la lumière de l’éducation sur les ténèbres de l’analphabétisme et permettent que la perspective d’une vie digne devienne tangible.
JOSÉ LUIS RODRIGUEZ ZAPATERO, Président du gouvernement espagnol de 2004 à 2011

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