Philippe Martin dévoile le programme de la deuxième
Conférence environnementale qui aura
lieu les 20 et 21 septembre 2013 au Conseil
économique, social et environnemental.
La transition écologique est une mission de long
terme, insiste le ministre de l'Ecologie. C'est pourquoi il souhaite construire
un véritable dialogue environnemental, aujourd'hui insuffisant à ses yeux.
"La première qualité
de la Conférence environnementale, c'est qu'elle ait lieu pour la deuxième
fois", lâche le ministre de l'Ecologie Philippe Martin en présentant son programme, sans que l'on sache s'il s'agit d'une simple
boutade ou d'une pique à l'encontre du Grenelle de l'environnement. Son
insistance sur le fait que la transition écologique s'inscrit "dans le
temps long" et nécessite "un travail continu", plaide toutefois
pour la deuxième proposition.
Ajuster les décisions
prises, prendre de nouveaux engagements
L'engagement de François
Hollande lors de la première Conférence environnementale de faire de la France
"la nation de l'excellence environnementale" reste de pleine
actualité, indique le ministre qui fait abondamment référence au Président de
la République. La deuxième conférence, qui aura lieu les 20 et 21 septembre
2013, doit permettre à la fois d'ajuster les décisions prises l'année dernière
et de prendre de nouveaux engagements.
Pour ce qui concerne les
premières, 75% des mesures de la feuille de route sont réalisées ou engagées
selon le calendrier prévu, précise Philippe Martin qui s'appuie sur le dernier
tableau de bord réalisé par le ministère. "Mais les mesures retardées ne
sont pas abandonnées", insiste-t-il, faisant valoir "un droit de
suite" lors de la deuxième conférence.
Le ministre a présenté à
cette occasion le Comité national de la transition écologique (CNTE) qu'il
installe aujourd'hui-même. Sa création vise à "renforcer le dialogue
environnemental", conformément aux engagements pris par le Gouvernement
dans la feuille de route. Philippe Martin insiste sur sa volonté de travailler
sur ce chantier indispensable pour obtenir des résultats de long terme,
déplorant que le dialogue environnemental n'ait pas encore atteint la maturité
du dialogue social.
Cinq tables rondes,
quatorze ministres
Le ministre de l'Ecologie
a dévoilé le pré-programme des cinq tables rondes de la Conférence, dont les
thèmes avaient été annoncés par son prédécesseur en mai dernier. Comme en 2012,
la conférence sera ouverte par le Président de la République et clôturée par le
Premier ministre. Quatorze ministres seront présents.
Participeront à la table
ronde sur l'économie circulaire Arnaud Montebourg et Philippe Martin, formant
"un tandem du redressement productif" selon les mots de ce dernier,
ainsi que Benoît Hamon, ministre chargé de l'économie sociale et solidaire et
de la consommation.
La table ronde sur
l'emploi et la transition écologique verra la présence de la ministre de
l'Egalité du territoire et du Logement Cécile Duflot, du ministre du Travail
Michel Sapin et de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
Geneviève Fioraso. Vincent Peillon ministre de l'Education nationale, Valérie
Fourneyron ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de
la Vie associative, et George Pau-Langevin ministre chargée de la réussite
éducative participeront, quant à eux, à la table ronde sur l'éducation à
l'environnement et au développement durable.
Le ministre de
l'Agriculture Stéphane Le Foll et le ministre chargé du développement Pascal
Canfin participeront à la table ronde sur la politique de l'eau. La table ronde
sur la biodiversité marine réunira, quant à elle, Victorin Lurel ministre des
Outre-mer, Frédéric Cuvillier ministre chargé des transports, de la mer et de
la pêche, et Thierry Repentin ministre chargé des affaires européennes.
En revanche,
l'intervention, un temps envisagée, de Pierre Moscovici ministre de l'Economie,
sur la question du financement de la transition écologique n'aura finalement
pas lieu, pour des questions "d'organisation"…
Emplois et économie au programme de la prochaine
conférence environnementale : Parmi les cinq chantiers qui seront ouverts
en septembre lors de la deuxième conférence environnementale, l'emploi et la
compétitivité seront une priorité. De nouveaux indicateurs évaluent le poids
des éco-activités dans l'économie française.
L'économie circulaire, les
emplois de la transition écologique, la politique de l'eau, la biodiversité
marine, la mer et les océans, l'éducation à l'environnement et au développement
durable seront les cinq grands chantiers de la prochaine conférence qui se
déroulera les 20 et 21 septembre prochains au Conseil économique, social et
environnemental, a indiqué la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, dans une
communication présentée en Conseil des ministres ce 22 mai. Celle-ci a insisté sur "une priorité majeure : celle de l'économie circulaire
et des emplois de la transition écologique (…). Toute la question de la
nouvelle politique industrielle, faisant de l'économie de matières premières un
levier de compétitivité et de création d'emplois".
Première conférence : deux
tiers des mesures réalisées ou engagées. Un bilan des mesures engagées lors de
la première conférence environnementale sera dressé à l'occasion de deuxième
grand rendez-vous de l'environnement. D'ores et déjà, le ministère publie un
tableau de bord de l'état d'avancement des mesures prises l est également
publié. "Parmi les 84 mesures répertoriées il y a 8 mois dans la feuille
de route [pour la transition écologique], deux tiers ont été réalisés ou sont
d'ores et déjà engagés", estime la ministre.
Les cinq grands chantiers de la feuille de route étaient la transition énergétique, la fiscalité écologique, la gouvernance environnementale, la biodiversité et la santé environnementale.
Les cinq grands chantiers de la feuille de route étaient la transition énergétique, la fiscalité écologique, la gouvernance environnementale, la biodiversité et la santé environnementale.
Pour éclairer le poids que
peut avoir l'environnement dans l'économie française, neufs indicateurs
macroéconomiques de l'économie verte ont été publiés par le ministère de
l'Ecologie. Ils sont mis en place "pour évaluer la manière dont la
déclinaison des engagements environnementaux contribue à dégager de la
croissance économique et à conforter l'emploi", indique la communication
de Delphine Batho.
Au total, seize
indicateurs seront mis en place et actualisés chaque trimestre. "Des
travaux sont aujourd'hui en cours pour élaborer un indicateur de suivi des
performances économiques d'un panel d'entreprises représentatives de l'économie
verte, ou encore pour couvrir le champ des brevets verts nationaux à partir des
données de l'Institut national de la propriété industrielle", indique le
ministère.
Eco-activités : 1,4% du PIB français
En 2010, les dépenses
liées à la protection ont représenté 45,7 Md€, en hausse de 3,1%. Les recettes
fiscales environnementales représentaient quant à elles 35,9 Md€, soit 4,4% des
prélèvements obligatoires.
En 2011, la production des
éco-activités représentait 79,3 Md€ (+7,5% par rapport à l'année précédente),
soit 1,4% du PIB. Une valeur ajoutée en hausse de 2,2% par rapport à l'année
précédente. Ces secteurs d'activités ont également eu un impact positif sur la
balance commerciale (1,85 Md€).
Les éco-activités ont
employé la même année 455.600 personnes (+6,7%), dont 85.500 dans le domaine de
l'eau (+1,1%), 84.800 dans les déchets (+4,8%) et 94.900 emplois énergie (+18,9
%). Ce secteur paraît d'ailleurs de plus en plus attractifs pour les jeunes. Le
nombre d'inscrits dans les formations initiales environnementalistes était en
2011 en hausse de 9,3%, atteignant 71.000 personnes.
Les dépenses de R&D
sont elles aussi en hausse, que ce soit pour la protection de l'environnement
(+2,4%) ou la dépense publique dans le domaine de l'énergie (énergies
renouvelables, efficacité : +29,9%). En revanche, la demande de brevets
internationaux dans des technologies liées à l'environnement était en baisse de
21,9% en 2010.
A quatre jours de la Conférence environnementale,
les relations entre les partis socialiste et EELV semblent plus que tendues. Ce week-end, le patron des Verts Pascal Durand a
tapé du poing sur la table. En cause, le recul du gouvernement sur plusieurs
points de la Transition écologique. Alors que le PS a plus que jamais besoin
des Verts pour garder une majorité confortable à l'Assemblée, la conférence
environnementale prend une tournure très politique.
Lors du conseil fédéral du
parti le 14 septembre, Pascal Durand, le patron d’EELV, pourtant peu habitué
aux coups de sang, a tapé du poing sur la table. « J’aurais aimé pouvoir
tirer un bilan positif des réalisations que nous aurions accomplies dans cette
majorité depuis maintenant 18 mois qu’elle est au
pouvoir (…). Mercredi (où a été annoncé officiellement le report de
la loi sur la transition énergétique et où se profilait un statu quo sur
le diesel, ndlr) j’ai senti passé le souffle de l’échec ». Le secrétaire
national s’est dit en colère « parce que rien n’avait changé »,
« rien n’était entendu » par le gouvernement. Plus que la question du
diesel qui a agité les députés Verts, c’est surtout « le report de la grande
loi sur la transition écologique (qui) est inacceptable», pour Pascal Durand.
«On nous ment. Il n'y aura pas de transition énergétique dans ce pays si la loi
n'est soumise au Parlement avant fin 2014 ».
Résultat : « Le
président de la République a six jours pour nous dire ce que va vraiment être
la transition énergétique», pour que le gouvernement définisse sa capacité « à
intégrer les questions écologistes dans son logiciel ». «Je demande au
président de la République et au Premier ministre de s'engager sur 2015, 2016,
2017». Dans le cas contraire «j'en tirerai les conséquences et je demanderai au
mouvement d'en tirer les conséquences». Des phrases interprétées comme un
ultimatum. Le terme n’est « pas vraiment juste », a tenu à nuancer un
peu plus tard Pascal Durand sur BFM, rappelant que les 6 jours faisaient écho au
« rendez-vous de la conférence environnementale » présenté comme
« l’un des marqueurs de la volonté du gouvernement de lancer la transition
non seulement énergétique mais aussi industrielle et plus généralement sur
toutes les questions qui touchent à l’écologie ».
Rester ou ne pas rester
dans le gouvernement ?
Les propos du Président de
la République qui intervenait dimanche 15 septembre au 20h de TF1 n’ont
cependant pas vraiment été dans ce sens. François Hollande y a certes confirmé
la création d’une contribution climat-énergie dans la loi de finances 2014.
Mais si elle intégrera bien à terme « toutes les énergies dont le
gazole », ce ne sera « pas pour 2014 », a tranché le chef de
l’Etat. Face au « ras-le-bol fiscal » des Français (84 % le
ressentent selon un sondage CSA/Nice Matin paru le 14 septembre), la question
de la fiscalité écologique, encore peu comprise (voir « Pourquoi est-il si
difficile de verdir la fiscalité française ? ») apparaît comme de
plus en plus tabou. « Ce n'est pas rendre service à l'écologie que
de la réduire à des impôts », a d’ailleurs fini par asséner François
Hollande. Quant à la loi sur la transition énergétique, elle n’a pas été
évoquée. La remise officielle de la synthèse du Débat national après le
discours d’ouverture du Président lors de la Conférence pourrait cependant lui
permettre de s’exprimer sur le sujet…
Seule touche positive sur
le front du financement de la transition écologique, l’annonce de la création
prochaine d'un crédit d'impôt pour la rénovation thermique. « Nous pourrions
même aller plus loin avec une baisse de la TVA, notamment pour les
artisans », a ajouté François Hollande sur TF1. « La rénovation
thermique doit être la grande priorité pour le pouvoir d'achat et pour
l'industrie et les ménages. »
Interrogé le lendemain sur
France Inter, Pascal Durand estimait que l’important restait « ce que va
dire le président de la République dans six jours. Il a encore dit hier soir
que l'écologie était une opportunité. » Mais c’est bien là que le bât
blesse. Car l’an dernier, le discours de François Hollande à la Conférence
environnementale avait été relativement ambitieux et salué comme tel par les
écologistes. C’est bien la traduction en mesures concrètes du discours qui pose
aujourd’hui problème (Voir Conférences environnementale 2012-2013 : la
transition en chantier) C’est notamment ce que semble acter le député
EELV-maire de Bègles Noël Mamère qui a menacé de quitter le parti si
celui-ci ne réagit pas au report du rattrapage fiscal sur le diesel. Et qui,
comme d’autres députés EELV pose clairement la question de la pertinence et de
la cohérence de la participation des verts au gouvernement…
Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes,
France
Le Chastel 26150 DIE
Tel
: 04 75 21 00 56
Courriel : ecologieauquotidien.die@gmail.com
« Réseau Diois Transition Biovallée de la
Drôme »
Vidéos des Rencontres
de l'Ecologie
Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss
Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire