(Photo : Les bancs de la salle d’audience sont restés vides
hier. Les 29 prévenus étaient absents. Mais le dispositif de sécurité lui était
au rendez-vous).
« Vous êtes tous d’accord pour que la justice
ne se fasse pas… Je m’y oppose farouchement car cela ne se justifie en rien au
niveau judiciaire ! » Hier après-midi, Gilbert Emery, au nom du ministère public,
n’a pas caché son agacement lors de l’évocation de l’affaire Greenpeace. En
effet, devaient comparaître devant le tribunal correctionnel de Valence 29
prévenus, militants actifs de l’association Greenpeace, pour des faits de
violation de domicile à l’aide de manœuvres, menaces ou contrainte et
dégradations commis le 15 juillet dernier au préjudice de la centrale
nucléaire du Tricastin. Une action médiatique afin “de dénoncer des failles
dans la sécurité du site nucléaire.”
29 prévenus absents de
l’audienceMais il y a quelques jours dans les couloirs se murmurait déjà ce qui
s’est confirmé hier. Une demande de renvoi quasi « collective » selon les mots
d’un avocat. D’une part formulée par le conseil d’ERDF, partie civile, et
d’autre part par les 29 prévenus, absents de la salle d’audience. Avec d’un
côté Mr Pierre-Emmanuel Blard, assistant de Jean-Pierre Mignard, défendant les
intérêts d’ERDF, et Mme Flaud se présentant comme « le petit télégraphiste
provinçial » de M e Alexandre Faro. Les deux parties arguant la réception
tardive de pièces.
Et au milieu de cet
imbroglio, Mr Guillaume Depierre, pour les intérêts d’un gendarme du PSPG
(Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie nationale).
Gilbert Eymery : « La
partie civile n’est pas en mesure de plaider, pourtant consulter ERDF n’est pas
si difficile depuis le 15 juillet. » Et à l’évocation de documents reçus
trop tard, s’adressant la présidente Claudine Philippe : « vous l’avez
travaillé ce week-end ? Alors pourquoi ce qui est possible à un magistrat de
province, est impossible à un avocat parisien talentueux ? Vous êtes comme moi,
placée devant le fait accompli ! Aujourd’hui, c’est une audience perdue. Je
suis un peu irrité pour ça. »
Le tribunal a fait droit à
la demande de renvoi, prenant en compte l’envoi tardif des copies de dossiers.
Nouvelle audience fixée au 14 janvier à 13h30, « et quoi qu’il arrive
cette fois ! ».
Clarisse Abbattu
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