Fin mai 2013, les équipes de Spie batignolles ont
débuté les travaux de ce centre pénitentiaire de 33.000 m² SHON.
En décembre 2012, l’Agence publique pour
l’immobilier de la justice (APIJ) avait finalisé la signature des contrats de
partenariat de 2 appels d’offres en PPP (Partenariat Public-Privé) portant sur
les centres pénitentiaires de Beauvais (Oise), Riom (Puy de Dôme) et Valence
(Drôme) avec Spie batignolles.
Le futur centre pénitentiaire de Valence, d’une capacité
d’accueil de 456 détenus sera construit sur une surface SHON de 33.000 m².
Les différents bâtiments qui le composeront seront
pour certains de plain-pied et d’autres jusqu’à R+4.
Après la phase de travaux de terrassement
actuellement en cours, les travaux de gros oeuvre démarreront en août prochain
après le montage de trois premières grues fin juillet, pour une période de 20
mois. A la mi-septembre, 6 grues seront opérationnelles sur le chantier.
Le futur centre pénitentiaire de Valence se
composera de 6 quartiers différents (hébergement courant, accueil/évaluation,
quartier maison centrale,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production,
de 3 parloirs familiaux, d’unités de vie familiale et de trois miradors.
Au plus fort de son activité, quelque 350 salariés
travailleront sur le chantier. Le groupement mené par Spie batignolles s’est
engagé à sous-traiter certains travaux à des PME, notamment locales.
Le coût de l’opération s’élève à 83 M€ TTC.
MCD
Après la soirée débat du juin
organisé avec l’association de solidarité avec les sans papiers et sans droit
dans un quartier HLM. Le syndicat participe à un comité de soutien aux
prisonnières et prisonniers qui organise des permanences juridiques au local
syndical le laboratoire.
Dès juin ont commencé
les travaux de construction de la nouvelle prison, à la sortie est de la ville,
en direction de Malissard à côté d’un emplacement symbolique pour l’immigration
arrivée à Valence [1].
Elle devrait « ouvrir
ses portes » en octobre 2015, pour un total de 456 places. « Le futur
centre pénitentiaire de Valence se composera de 6 quartiers différents
(hébergement courant, accueil/évaluation, quartier maison centrale réservé aux
très longues peines,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production, de 3
parloirs familiaux, d’unités de vie familiale et de trois miradors. »
Elle remplacera l’ancienne
taule du centre-ville (qui compte 117 places) et la prison de Privas qui
comporte 26 cellules réparties en deux ailes de détention sur deux niveaux
ainsi 3 cellules réservées à la semi liberté (82 places), celle-ci étant aussi
destinée à la fermeture. La forte augmentation des places disponibles en dit
beaucoup sur la volonté de l’Etat d’enfermer toujours plus de personnes dans
des taules toujours plus « sécurisées ». Celle de Valence notamment,
sera un rectangle de 33 000 m², contrôlé peut être par quelques 300
matons, dont la plupart vont s’installer en nouveaux arrivants dans la
préfecture de la Drôme.
La nouvelle taule, dont le
coût est estimé à 83 millions d’euros, sera construite dans le cadre d’un
partenariat public-privé : la prison restera propriété privée et l’Etat
s’engage à payer un loyer aux constructeurs/propriétaires. Un consortium
d’entreprises dirigé par Spie Batignolles a gagné l’appel d’offre pour bâtir
(et ensuite entretenir) quatre nouvelles prisons, d’ici à 2016 : Beauvais,
Riom (Puy-de-Dôme), Valence (Drôme) et Lutterbach (Haut-Rhin).
Spie Batignolles est
un grand groupe de BTP, ayant participé à la construction du tunnel sous la
Manche, du Pont de Normandie, des métros de Lille, Toulouse, Lisbonne et Le
Caire, des Lignes à Grande Vitesse Méditerranée, Rhône-Alpes et Est et (pour
les ouvrages de génie civil) de la centrale nucléaire de Koeberg, dans
l’Afrique du sud de l’apartheid et aussi la centrale nucléaire de Goldfech dans
les années 80.
Pour ce qui sera de
l’entretien et de la gestion de la prison quand elle sera terminée (et pendant
25 ans), il y a Gepsa, filiale de Cofely-GdF-Suez [2], leader dans les services à l’Administration Pénitentiaire.
Gepsa gère, seule ou en consortium avec d’autres entreprises (souvent Eurest,
du groupe Compass, pour la nourriture) une petite quarantaine d’implantations.
Ce sont presque toutes des taules : Fleury-Merogis, Le Havre,
Bourg-en-Bresse, Roanne, Béziers, Mont de Marsan, Lyon Corbas, Bordeaux
Gradignan, Poitiers, Rennes, Argentan, Le Mans, Nancy…
Gepsa détient aussi la
gestion complète des centres de rétention de Bordeaux, Palaiseau, Vincennes,
Rennes et Toulouse et celle partielle (pour ce qui concerne les draps, le
nécessaire de toilette et le nettoyage des vêtements des retenus) des CRA de
Hendaye, Lyon et Plaisir. Encore, à Roubaix elle fournit ses services à l’Ecole
nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ). Pour le Ministère de
la Défense elle gère la base militaire de Satory (Versailles) où se trouvent
des services techniques de l’Armée de terre et les sièges du Groupement blindé
de gendarmerie mobile et du GIGN.
Dans le cadre d’un
partenariat public-privé, Gepsa participe avec Spie Batignolles au consortium
chargé de construire puis gérer quatre nouvelles prisons. Le Ministère de la
Justice payera un loyer à ce consortium, afin de garder les détenus dans leurs
geôles privées, et payera également Gepsa pour l’entretien des bâtiments et les
« services » aux prisonniers. Ainsi, depuis 2008, les matons de Gepsa
ont participé à l’ouverture de dix nouvelles taules. Enfin, à l’étranger, Gepsa
participe, avec d’autres coopératives, à la gestion du centre de rétention de
Gradisca d’Isonzo, le deuxième plus grand d’Italie.
Gepsa est une filiale de
Cofely (groupe GdF-Suez), et a donc parmi ses entreprises-sœurs Cofely Ineo,
qui vient de gagner un marché pour la fourniture des uniformes des 120 000
fonctionnaires de la Police Nationale. GdF-Suez, tout le monde les
connaît : ce sont ceux qui s’enrichissent avec nos factures, ceux des
bagnoles blanches qui se promènent, ou sont garées un peu partout dans la
ville…
Gepsa a été créé en 1990,
suite à l’ouverture aux entreprises privées du marché de la gestion et de la
construction des prisons. Cette décision du gouvernement a fait suite à la
décision d’augmenter le nombre de places disponibles dans les prisons
françaises (le tristement célèbre « plan 13000 »). Pour emprisonner
toujours plus, l’Etat a besoin de collabos privés, qui se font du fric avec.
Gepsa, qui compte 360 employés et sert 145 000 repas (dégueulasses, pour la
plupart) par jour, avait en 2010 un chiffre d’affaire de presque 66 millions
d’euros.
Mais Gepsa ne fait pas du
fric qu’avec l’Etat : sous le prétexte de la formation professionnelle et
de la réinsertion, ils font bosser les détenus pour des entreprises tierces. On
ne parle pas des quelques 650 personnes détenues qui sont exploitées directement
dans les travaux de gestion dans les prisons, aux ordres du personnel/matons de
Gepsa, qui, eux, se prennent peut-être pour des grands frères aidant des
malheureux. En effet, des centaines d’autres détenus travaillent tous les jours
pour des entreprises clientes de Gepsa, dans les ateliers internes des taules.
Ils effectuent surtout des tâches de sous-traitance industrielle :
confection, assemblage, conditionnement, montage, tri, etc. pendant que Gepsa
se fait payer, comme une quelconque agence intérimaire. Bien sûr, tout cela
sans les petites contraintes du code du travail et en payant ses esclaves à vil
prix.
Gepsa affirme pouvoir
« mobiliser » (mettre à la tâche) 2700 « opérateurs »
(détenus) chaque jour dans ses 18 ateliers situés dans différentes taules. Les
détenus travailleurs seraient « tous volontaires et polyvalents, […]
habitués à passer d’une tâche à l’autre et fournissant des travaux
particulièrement soignés » clament les matons/esclavagistes dans leur pub.
Mais on sait bien à quel point la pauvreté de la plupart des prisonniers, liée
à leur situation de privation de liberté, participe au chantage du travail en
prison.
Pourtant ces salopards se
présentent comme des bienfaiteurs : selon les matons/esclavagistes de
Gepsa, l’exploitation des prisonniers « contribu[e] à l’amélioration de
leurs conditions de détention » et en travaillant pour eux le détenu est
censé « évoluer dans un environnement professionnel qualifiant et
s’inscrire ainsi dans une dynamique positive de retour à la vie civile ».
C’est-à-dire le retour dans une société qui est elle-même une prison…Et pour la
thune, voilà les investisseurs : Barclays Infrastructure Funds
Management, filiale de la grande banque anglaise, et FIDEPPP, Fonds
d’Investissement et de Développement des Partenariats Public-Privé, du groupe
BCPE, c’est-à-dire des Caisses d’Epargne et des Banques
Populaires.
Une nouvelle prison est
une mauvaise nouvelle pour les amants de la liberté… Mais elle n’est pas encore
construite ! Et qui sait si elle ne pourrait pas revenir plus cher que
prévu aux vautours de l’enfermement ?
Courrier : SIAD-CNT-AIT chez le laboratoire 8,
place St jean 26000 Valence
[1] L’entreprise Garet un énorme arboriculteur des années 70
qui a fait travailler à l’époque des immigrées du maghreb
[2] Troisième rang mondial des service énergétiques (par
exemple en Angleterre il gère la consommation de huit centrales nucléaires
selon le magazine forbes)
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