La transition énergétique a un coût. Mais ne pas
agir coûterait encore plus cher!
Dans les années 1980,
Jacques Delors insistait souvent sur ce qu'il appelait " le coût de la
non-Europe ", si bien qu'en 1986, la Commission confia à l'économiste
italien Paolo Cecchini le soin de rédiger un rapport.
À l'époque, les experts ne
s'entendent pas sur l'ampleur des bénéfices résultant de l'intégration
européenne, mais tous reconnaissent l'existence de ces avantages. Le rapport
Cecchini a joué un rôle décisif dans la mise en place de l'Union économique et
monétaire.
Comme il fut difficile,
hier, de chiffrer le coût de la non-Europe, il est aujourd'hui difficile de
chiffrer celui de la non-transition énergétique. L'exercice est d'autant plus
délicat que les enjeux ne sont pas seulement économiques, mais également
environnementaux et sociaux.
La transition énergétique a un coût élevé, c'est indéniable. Mais le coût de l'inaction est plus élevé encore.
La transition énergétique a un coût élevé, c'est indéniable. Mais le coût de l'inaction est plus élevé encore.
En France, le débat sur la
transition énergétique a permis d'identifier quatre familles de scénarios,
appelées " trajectoires ". Ces quatre axes vont d'un scénario de
sortie du nucléaire couplée à une baisse de 50% de la demande d'énergie d'ici à
2050, à une priorité donnée à l'atome avec une légère réduction de la consommation.
Les deux autres familles
reposent davantage sur la diversification du mix énergétique couplée à une
réduction de la consommation. Les quatre familles de scénarios se basent sur un
montant des investissements énergétiques variant entre 875 et 1 160 milliards
d'euros sur la période 2012-2030.
700 MILLIARDS D'EUROS DE FACTURE ÉNERGÉTIQUE
Ces sommes doivent être
comparées aux 700 milliards d'euros qui seront dépensés en facture énergétique
sur la seule période 2012-2022. L'effort serait payant car les gains attendus
sont croissants. Dès 2030, tous les scénarios envisagés remboursent leurs
investissements avec les gains annuels sur la facture énergétique.
En 2050, ils présentent
des gains nets cumulés importants. Et, au-delà d'une réduction de la facture énergétique
nationale, de nombreux autres bénéfices sont attendus de la transition
énergétique : réduction de la dépendance extérieure, création d'emplois,
réduction de la pollution et de ses effets, limitation des déchets.
La bataille qu'il faut
mener aujourd'hui est donc celle de l'action, du courage et de la persévérance.
Cette bataille doit être accompagnée d'un effort de clarification et de
pédagogie car on ne veut pas ce qu'on ne comprend pas. La prise en compte de la
compétitivité des entreprises, des contraintes qui pèsent sur les finances
publiques, du pouvoir d'achat des ménages et du contexte international ne doit
pas conduire à différer le problème.
Le risque serait de
condamner la génération suivante à adopter un rythme de réduction de la
consommation d'énergie insoutenable.
Il faut repenser nos modes de vie et nous attaquer à tous nos comportements anti-écologiques, souvent non intentionnels, mais reflets d'une culture de consumérisme forcenée et de gaspillage d'énergie.
Il faut repenser nos modes de vie et nous attaquer à tous nos comportements anti-écologiques, souvent non intentionnels, mais reflets d'une culture de consumérisme forcenée et de gaspillage d'énergie.
IDÉES PRÉCONÇUES
Il faut également lutter
contre les idées préconçues : le secteur des énergies renouvelables bénéficie
d'une croissance annuelle de 8%, bien loin de la tendance destructrice
d'emplois qu'on lui attribue à tort.
Le changement doit être
porté à l'échelon local, national et européen. Il doit mobiliser tous les
acteurs, publics comme privés, les particuliers et les entreprises. Il doit
répondre à des impératifs écologiques, économiques et sociaux. Il doit
s'inscrire dans le long terme.
Certains de la nécessité d'agir malgré les difficultés budgétaires actuelles, nous refusons l'immobilisme.
Certains de la nécessité d'agir malgré les difficultés budgétaires actuelles, nous refusons l'immobilisme.
C'est pourquoi le pôle
énergie du think tank Cartes sur table formule en ce sens aujourd'hui 24
propositions volontaristes, responsables et innovantes
Grégoire Potton et Grégoire Boutignon sont
responsables du pôle énergie du think tank Cartes sur Table.
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