Iran: l'avocate Nasrin Sotoudeh et plusieurs
opposants libérés
L'avocate iranienne Nasrin Sotoudeh après sa
libération, le 18 septembre 2013 à Téhéran. Photo : Behrouz Mehri
Téhéran : L'avocate
iranienne Nasrin Sotoudeh, emprisonnée pour son action en faveur des droits de
l'Homme, a été libérée mercredi avec d'autres opposants politiques, une semaine
avant un discours très attendu devant l'ONU du nouveau président Hassan Rohani.
M. Rohani, un religieux
modéré élu en juin, a promis plus de liberté dans son pays, où plusieurs milliers de personnes ont été
arrêtées pendant la contestation ayant suivi la réélection de
l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
Interrogée peu après sa
sortie de prison, Mme Sotoudeh a confirmé qu'elle était «libérée définitivement». Elle
a la «permission» de reprendre son métier d'avocate et continuera à défendre
les droits de l'Homme, a-t-elle assuré.
Elle s'est dit en «bonne»
forme physique et psychologique malgré des conditions de détention difficiles
en raison notamment de «la pression psychologique, l'atmosphère sécuritaire
pesante et le fait de ne pas pouvoir passer des appels téléphoniques».
A Washington, une
porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, s'est félicitée de la
libération des prisonniers et a dit espérer que le président Rohani «continuera
à respecter ses promesses envers le peuple iranien» de lui fournir davantage de
libertés. «Aujourd'hui, nous renouvelons nos appels à l'Iran pour qu’il libère
tous les prisonniers de conscience de ses geôles», a-t-elle ajouté.
Le chef de la diplomatie
britannique, William Hague, a également salué la libération de l'avocate
iranienne, disant «espérer voir d'autres améliorations dans le domaine des
droits de l'Homme en Iran sous le gouvernement du président Rohani».
«Signal positif important»
Le président du Parlement
européen, Martin Schulz, s'est quant à lui félicité du «signal positif
important» des autorités après la libération de Mme Sotoudeh, lauréate en 2012
du prestigieux prix Sakharov décerné par les eurodéputés.
La Fédération
internationale des droits de l'Homme (FIDH) et Amnesty International ont eux
aussi appelé le gouvernement iranien à libérer «tous les prisonniers de
conscience».
D'abord spécialisée dans
la défense des jeunes condamnés à mort pour des faits commis alors qu'ils
étaient mineurs, Nasrin Sotoudeh, née en 1963, a défendu de nombreux opposants
politiques à partir de 2009.
En janvier 2011, cette
mère de famille a été condamnée à 11 ans
de prison et 20 ans d'interdiction d'exercer son métier pour «actions
contre la sécurité nationale et propagande contre le régime», deux chefs
d'accusation utilisés fréquemment par la justice iranienne pour condamner des
opposants.
Elle a également été condamnée pour son
appartenance au Centre des défenseurs des droits de l'Homme (CDDH) de la prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, bête
noire du régime iranien et qui vit désormais en exil.
Sa peine a été ramenée en
appel à six ans de prison en septembre 2011, selon La Ligue des Droits de
l’Homme.
Grèves de la faim
Incarcérée à la prison
d'Evine, dans le nord de Téhéran, où sont regroupés de nombreux prisonniers
politiques, l'avocate a mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre
ses conditions de détention et contre une interdiction de voyager visant sa
famille.
La dégradation de son état
de santé avait suscité l'inquiétude de nombreuses organisations humanitaires,
de l'ONU et de l'UE.
Selon l'agence Isna, treize autres personnalités arrêtées
pendant le mouvement de contestation de 2009 ont été libérées.
Isna cite notamment Mohsen
Aminzadeh, vice-ministre des Affaires étrangères de l'ex-président réformateur
Mohammed Khatami (1997-2005), condamné pour sa participation à des
rassemblements et pour avoir donné des interviews à des médias étrangers, le
responsable réformateur Fayzollah Arabsorkhi, ainsi que le journaliste
réformateur Mahsa Amirabadi.
Ces libérations ne sont
pas «sans lien avec le discours que doit prononcer le président Hassan Rohani à
l'Assemblée générale des Nations unies» le 24 septembre à New York, a indiqué
une source au sein du courant réformateur, ajoutant que «d'autres libérations
pourraient suivre».
Le nouveau président a
prôné plus d'ouverture en Iran, une politique de rapprochement avec l'Occident
et des «négociations sérieuses» avec les grandes puissances sur le programme
nucléaire controversé de Téhéran.
Dans une interview
diffusée mercredi par la télévision américaine NBC, M. Rohani a répété que son
pays ne cherchait pas à obtenir l'arme nucléaire, et assuré que son
gouvernement disposait de «suffisamment de marge de manoeuvre politique pour
résoudre ce problème» qui vaut à l'Iran un strict régime de sanctions
occidentales.
Il a aussi espéré des
«petits pas» diplomatiques entre les deux gouvernements ennemis, Washington et
Téhéran ayant rompu leurs relations diplomatiques après la révolution islamique
de 1979.
M. Rohani a été élu le 14
juin grâce au soutien des réformateurs, qui avaient appelé à la libération des
opposants à M. Ahmadinejad. Les deux principaux dirigeants de l'opposition, Mir
Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, sont en résidence surveillée depuis février
2011.
Fin politicien, M. Rohani
a soigneusement évité le sujet pendant la campagne, même si des portraits de M.
Moussavi étaient apparus dans une de ses réunions politiques.
MM. Karoubi et Moussavi,
candidats malheureux de 2009, avaient dénoncé des fraudes massives et appelé
leurs partisans à descendre dans la rue. Les manifestations avaient été
durement réprimées, faisant plusieurs dizaines de morts.
Délégation Dioise de la
Ligue des Droits de l'Homme.
http://www.ldh-france.org/
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Ligue des droits de
l'Homme
04 79 28 21 20
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Section Dioise
Chastel et Bassette
26150 Die
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