La réaction de
l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages) dont le
siège est basé à Crest dans la Drôme n'a pas tardé. Ce jeudi, Stéphane Le
Foll, ministre de l’agriculture, a reconnu l’échec du plan loup national et
autorisé les chasseurs de la Drôme à tuer des loups -- s'ils venaient à en
croiser -- à l'occasion de leurs battues au gibier dans le département
concernés par des arrêtés de tir de prélèvement, sans aucun encadrement
officiel.
"C’est un coup de
poignard dans le dos de la protection de la biodiversité", s’emporte
Pierre Athanaze, président de l’ASPAS. "L'autorisation des battues
aux loups est une régression d'un siècle et c’est faire du populisme de bas
étage ! Désormais, c’est le tas de loups tués qui va compter! Aujourd’hui,
j’ai honte pour mon pays. L'État est complètement en dehors de son propre Plan
loup 2013-2017 signé en mars dernier, et s'assoit sur les engagements européens
de la France, c’est vraiment lamentable. Stéphane Le Foll montre aussi qu’il
n’a aucune parole. Et Martin, le ministre de l’Environnement, où est-il ?
On se le demande…Nous, ASPAS, allons saisir la commission européenne et le
tribunal administratif. Il faut absolument que le gouvernement soit obligé de
faire marche arrière. »
NATURE : Stéphane Le Foll a annoncé que le loup
pourra être chassé
Apparu dans le Mercantour
il y a vingt ans, le loup n’en finit pas de provoquer la colère des éleveurs
avec des attaques répétées de troupeaux chaque été. Et le dernier plan loup
2013-2017 n’a pas vraiment calmé la détresse de ceux qui vivent du pastoralisme
face au prédateur qui gagne du terrain. Des éleveurs qui connaissent aussi des
soucis avec les chiens de protection, les fameux patous, parfois trop agressifs
avec les randonneurs… Alors si la protection du loup n’est pas négociable –
l’espèce est protégée – il semble bien qu’une étape importante vienne d’être
franchie dans la lutte contre le loup.
Hier en effet, des moyens
renforcés ont été annoncés. Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture,
était en visite dans la Drôme, sur le salon professionnel “Tech et bio”,
premier carrefour européen des techniques agro-environnementales. Il y a été
interpellé de façon poignante par M. Beynet, le président du syndicat ovin de
la Drôme, sur les attaques répétées du loup, véritable cauchemar de ces
agriculteurs d’arrière-pays de montagne. « Comment les abattre ? On n’a pas les
moyens. Depuis août, j’ai eu trois attaques, et pourtant j’ai installé tous les
moyens de protection. J’en suis arrivé à dormir avec mes brebis…. Mais, un
moment d’éloignement et le loup attaque ».
« Les moyens engagés ne
sont pas suffisants »
Le ministre a reconnu les
insuffisances du plan loup national, puisque sur les 24 prélèvements autorisés
en 2013, seuls deux ont été réalisés. « Les moyens engagés ne sont pas
suffisants », a-t-il déclaré. Et d’annoncer alors les décisions de renforcement
prises en lien avec le ministre de l’Écologie, Philippe Martin. Désormais, le loup
pourra être chassé lors de battues au gibier, dans les zones spécifiées par le
plan (essentiellement la région Rhône-Alpes et Paca). Les chasseurs, formés,
seront même autorisés à en abattre plusieurs. Une cellule interrégionale dédiée
au loup est mise en place au sein de l’Office national de la chasse et de faune
sauvage (ONCFS). Ces mesures ont été indiquées dans un courrier du ministre de
l’Écologie, envoyé hier dans les préfectures. Des mesures qui devraient
s’appliquer immédiatement. « C’est une très bonne nouvelle et un signe fort
envoyé par le gouvernement qui a décidé de lever un tabou et qui autorise
clairement à tuer du loup », a aussitôt réagi le Drômois Jean-Louis Fleury,
président de l’association Solidarité Pastorale, basée à Dieulefit. « Désormais,
il faut en abattre suffisamment pour faire augmenter le nombre de prélèvements.
Dans la Drôme, il y a urgence car nous avons dénombré des dizaines d’attaques
qui ont conduit à la perte de centaines de brebis. Il faut absolument que l’on
arrive à 24 loups tués avant la fin de l’année. Après cette annonce reste à
savoir comment va-t-on former et comment allons-nous former des chasseurs ? ».
L’avenir dira si ces nouvelles dispositions vont changer la donne…
Le plan loup
Il a été signé le
16 mai dernier. Avec les trois arrêtés nécessaires à sa mise en œuvre. Il
prévoit d’autoriser la destruction de 24 spécimens au maximum pour la période
2013-2014.
Un périmètre élargi
Si le loup a traversé le
Rhône, et est apparu depuis avril 2012 en Ardèche, ce département est
aussi concerné par le plan, comme le Vaucluse et la Lozère qui en font
désormais aussi partie.
Combien sont-ils ?
Ils seraient environ 250
loups en France actuellement (dernier comptage de l’ONCFS au printemps 2012)
mais avec une progression de 17 % par an. L’immense majorité dans les
Alpes, quelques-uns dans les Vosges, les Pyrénées Orientales et la Lozère.
DRÔME / BOURG-LÈS-VALENCE : Stéphane Le Foll annonce
des moyens renforcés dans la lutte contre le loup
En visite cet après midi
au salon « Tech et bio » de Bourg-lès-Valence (Drôme), Stéphane Le Foll, le
ministre de l’agriculture, a officiellement fait le constat de l’insuffisance
du plan loup national, lancé en début d’année et a annoncé d’importantes
mesures d’assouplissement dans la lutte contre le prédateur.
Faisant lecture d’une
lettre du ministre de l’écologie, partie ce matin aux Préfets, il a indiqué que
les opérations collectives de prélèvements étaient désormais autorisées pour
les chasseurs formés. Lors de battues au gibier, les chasseurs pourront abattre
un loup, voire même plusieurs, ce qu’ils réclamaient depuis longtemps. La
décision s’appliquera immédiatement.
Une cellule inter
régionale spécifiquement dédiée à la lutte contre le loup sera mise en place au
sein de l’ONCF. Rappelons que le plan loup 2013 prévoyait 24 prélèvements
possibles, deux seulement ont été réalisés, les ajustements annoncés
s’inscrivent dans ce cadre.
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