Samedi 19 octobre 2013 à 20h30 au Cinéma
Le Pestel de Die, Avenue du Texas, 26150 Die, Tel :
04 75 22 03 19.
Kate Savalle : régisseur.
Réalisation et Scénario : Luc Jacquet, sur une idée de Francis Hallé.
Photographie : Antoine Marteau. Musique : Éric Neveux.Montage :
Stéphane Mazalaigue. Direction artistique des effets spéciaux : Éric Serre
Production : Yves
Darondeau, Christophe Lioud, Emmanuel Priou avec Michel Papineschi.
Durée : 1h18min
Synopsis
Il était une forêt, nous
invite à une découverte inédite des forêts tropicales primaires. Pour la
première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. Ce film synthétise
une gigantesque somme de savoirs acquise pendant des siècles. De la première
pousse de la forêt pionnière au développement des liens entre plantes et
animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux.
Il était une Forêt propose un voyage inédit en forêt, un voyage dans la vie
elle-même.
Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature et le monde animalier, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimoine sur les forêts tropicales primaires, un des enjeux écologiques majeurs, véritables poumons verts garants de la vie sur terre. Seul le cinéma peut offrir une plongée exceptionnelle dans ce monde totalement sauvage, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand - joue un rôle essentiel.
Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature et le monde animalier, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimoine sur les forêts tropicales primaires, un des enjeux écologiques majeurs, véritables poumons verts garants de la vie sur terre. Seul le cinéma peut offrir une plongée exceptionnelle dans ce monde totalement sauvage, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand - joue un rôle essentiel.
Quelle pédagogie, quel sens de la poésie de la magie pour nous présenter la vie dans la
forêt de l'infiniment petit à l'infiniment grand depuis des millions d'années
dans les forêts primaires. Et en creux, un hymne à la vie dans tout son
mystère, qu'il faut préserver pour éviter sa disparition. Un vrai bonheur à
prescrire à tout âge.
Il s'agit du troisième
long métrage cinématographique de Luc Jacquet après La Marche de l'empereur et
Le Renard et l'Enfant. Dans le cadre de l'association Wild-Touch qu'il a créée
en 2010, Luc Jacquet a écrit et réalisé ce documentaire en étroite
collaboration avec le botaniste Francis Hallé, qui avait depuis longtemps le
projet de faire un film de grande ampleur sur les forêts primaires. Le long
métrage Il était une forêt est la partie centrale d'un projet plus général dit
cross-media, intitulé La Forêt des pluies, qui a également une ambition
éducative à propos de l'environnement. Ce projet permet notamment la
participation d'artistes qui partent en résidence en pleine forêt: L'illustrateur
Frédérick Mansot, qui a déjà travaillé avec Luc Jacquet pour la création de
livres dérivés du film Le Renard et l'Enfant, a suivi le tournage au Gabon pour
créer une série de contes. Le photographe Vincent Munier a passé quatre jours
au Pérou avec l'équipe de tournage pour photographier des animaux tels que le
jaguar. La reporter-photographe Micheline Pelletier est parti au Pérou avec
l'équipe du film pour photographier les végétaux. Le graffeur Julien Malland
(dit « Seth ») a participé à une exposition. Le peintre Charles
Belle, spécialité dans les sujets végétaux, a réalisé des dessins de la forêt
au Gabon. L'artiste Jean-Christophe Norman a contribué au projet La Forêt des
pluies avec son projet intitulé Un imaginaire pour lequel il varie les moyens
d'expression. Le peintre Mark Alsterlind a souhaité accompagner l'équipe de
tournage pour réaliser des dessins. Le sculpteur et anesthésiste Vincent
Lajarige a participé au tournage à la fois comme artiste et comme médecin de
l'équipe. Dès le 25 juin 2012, soit moins d'une semaine après le début du
tournage, un web-feuilleton, Voyages en forêt des pluies, filmé et réalisé par
Augustin Viatte et diffusé sur le site de Wild-Touch, permet de suivre le
tournage et les étapes de production du film.
«Les forêts primaires, jamais abîmées, sont
des réserves de vie»
Francis Hallé, botaniste,
spécialiste des forêts tropicales sera au Cinéma Le Pestel de Die à 20h30 ce
samedi 19 octobre 2013 avec plusieurs personnes (dioises : François de
Robert, Jérôme Bouvier) de l’équipe de tournage.
Botaniste, spécialiste des
forêts tropicales, Francis Hallé a dirigé, de 1986 à 2003, les missions
scientifiques sur les canopées de l’association le Radeau des cimes. Découvreur
de l’architecture botanique, auteur de nombreux livres qui témoignent de son
amour fervent pour le végétal (1), il n’a jamais cessé de s’émerveiller de
l’ingéniosité et de la beauté des arbres. Depuis des années, il s’échine à
promouvoir la réalisation d’un grand film consacré aux forêts tropicales
primaires menacées de disparition à très brève échéance, pour «montrer toute
cette splendeur, tant qu’elle est encore là». Francis Hallé explique son
projet, maintenant sur les rails grâce au réalisateur Luc Jacquet (la Marche de
l’empereur), mais toujours en quête de financements.
«Les forêts
primaires, jamais abîmées, sont des réserves de vie»
Que souhaitez-vous montrer dans votre projet de
film sur les forêts tropicales ?
Il y a deux manières de
résumer le projet. Une manière triste : c’est foutu, les forêts tropicales vont
disparaître à jamais d’ici dix ans, et ce film constituera une archive de ce
que nous aurons perdu. Pour qu’au moins les générations suivantes disposent
d’un témoignage de cette splendeur. Et il y a une autre hypothèse, plus
ambitieuse, à laquelle je veux me rallier : que ce film puisse contribuer à
freiner la déforestation. Je me souviens de l’impact qu’a eu le Monde du
silence de Jacques Cousteau et Louis Malle, en 1956. Ce film a véritablement
lancé l’océanographie, c’est grâce à lui que les océanographes ont pu avoir de
gros budgets de recherche.
A quelles forêts vous intéressez-vous ?
Les forêts primaires des
tropiques qui existent encore en Afrique - principalement dans le bassin du
Congo -, au Laos, en Mélanésie et en Asie sur de très petites surfaces, en
Amérique du Sud enfin, sur une partie du bassin amazonien, le piémont des Andes
et le plateau des Guyanes. Primaires, cela veut dire intactes, jamais
exploitées et abîmées par l’homme. Parce qu’elles sont proches de la latitude
zéro, de l’équateur, ces forêts abritent une extraordinaire biodiversité. Ce
sont des réserves de vie : la forêt tropicale, qui ne constitue que 6% des
terres émergées, abrite au moins 75% de la biodiversité mondiale. Elles sont
nécessaires à la préservation de l’eau, des sols, de la vie sauvage, ainsi qu’à
l’existence de populations humaines en symbiose avec eux. Et puis, ces forêts
sont le berceau de l’humanité. Selon les paléanthropologues, c’est là que le
genre «homo» aurait émergé.
Pourquoi disparaissent-elles ?
Ces forêts contiennent des
ressources économiques considérables, à commencer par le bois. Et elles sont
vécues comme antagonistes avec le développement économique : alors on tape
dedans pour faire des aéroports, des autoroutes, des supermarchés. La courbe de
déforestation s’accroît de manière exponentielle. Parmi les grands coupeurs de
bois, on trouve de grandes entreprises françaises comme Rougier Océan, Leroy
Gabon ou Bolloré. Mais depuis dix ans, la Chine tape aussi dans les réserves de
bois : d’abord dans le sud-est asiatique. En Indonésie par exemple, c’est fini,
il n’y a plus de forêts primaires sauf en très haute altitude où elles ne sont
pas exploitables. Même chose en Thaïlande. Maintenant les Chinois pillent le
Cambodge et le Laos. Désormais, on abat aussi la forêt au profit des
agrocarburants, on plante des palmiers à huile en Indonésie ou en Afrique ; au
Brésil, dans l’état du Mato Grosso, ce sont les cultures de soja qui avalent la
forêt.
Avez-vous encore un espoir ?
La canopée - la strate la
plus haute d’une forêt tropicale primaire - est un écosystème spécifique, à la
jonction entre la forêt et l’atmosphère. Là-haut, il existe très peu de
facteurs limitant le développement de la vie. Il n’y fait jamais froid, il y a
une excellente exposition à la lumière, jamais de gel, pas trop de vent… Des
conditions idéales pour la vie.
Mon espoir, ce serait que
les grandes firmes pharmaceutiques réalisent enfin que ces forêts représentent
un pactole biochimique, que les canopées contiennent énormément de molécules
actives très intéressantes pour développer de nouveaux médicaments. Et que ces
firmes nous aident à les protéger. Mais pour l’instant, l’industrie
pharmaceutique préfère recourir à la chimie combinatoire qui se contente de
réarranger entre elles des molécules qu’on possède déjà.
Où en est le film
aujourd’hui ?
En août, avec Luc Jacquet,
nous sommes allés en Guyane dans la réserve naturelle des Nouragues. Luc s’est
pris de passion pour la forêt guyanaise. Il a réalisé un prologue intitulé
C’était la forêt de la pluie, qu’il va maintenant montrer à des financeurs
potentiels.
Comment l’imaginez-vous ?
Le scénario sera celui de
Luc Jacquet, mais j’imagine un film sans acteurs, où les seuls êtres humains
seront issus des ethnies forestières. Ce ne sera pas un film sur la
déforestation, déjà abondamment montrée, ni un film scientifique, car il ne
pourra évidemment pas prétendre à l’exhaustivité. Ce sera plutôt un film
sensuel : ce qu’on voit et ce qu’on ressent. Il faut que ce soit très beau car
ces forêts sont admirables.
(1) «La Condition
tropicale», Ed. Actes Sud, 2010, et «Plaidoyer pour l’arbre»,
Ed. Actes Sud, 2005.
Eliane PATRIARCA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire