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vendredi 18 octobre 2013

Die 26150: Soirée " Il était une forêt" avec Françis Hallé...



« Il était une forêt » (Documentaire 2012 Disneynature)
Samedi 19 octobre 2013 à 20h30 au Cinéma Le Pestel de Die, Avenue du Texas, 26150 Die, Tel : 04 75 22 03 19.
Kate Savalle : régisseur. 
Réalisation et Scénario : Luc Jacquet, sur une idée de Francis Hallé. Photographie : Antoine Marteau. Musique : Éric Neveux.Montage : Stéphane Mazalaigue. Direction artistique des effets spéciaux : Éric Serre
Production : Yves Darondeau, Christophe Lioud, Emmanuel Priou avec Michel Papineschi.
Durée : 1h18min
Synopsis
Il était une forêt, nous invite à une découverte inédite des forêts tropicales primaires. Pour la première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. Ce film synthétise une gigantesque somme de savoirs acquise pendant des siècles. De la première pousse de la forêt pionnière au développement des liens entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux. Il était une Forêt propose un voyage inédit en forêt, un voyage dans la vie elle-même.
Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature et le monde animalier, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes. sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné naissance à ce film patrimoine sur les forêts tropicales primaires, un des enjeux écologiques majeurs, véritables poumons verts garants de la vie sur terre. Seul le cinéma peut offrir une plongée exceptionnelle dans ce monde totalement sauvage, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand - joue un rôle essentiel.
Quelle pédagogie, quel sens de la poésie de la magie pour nous présenter la vie dans la forêt de l'infiniment petit à l'infiniment grand depuis des millions d'années dans les forêts primaires. Et en creux, un hymne à la vie dans tout son mystère, qu'il faut préserver pour éviter sa disparition. Un vrai bonheur à prescrire à tout âge.
Il s'agit du troisième long métrage cinématographique de Luc Jacquet après La Marche de l'empereur et Le Renard et l'Enfant. Dans le cadre de l'association Wild-Touch qu'il a créée en 2010, Luc Jacquet a écrit et réalisé ce documentaire en étroite collaboration avec le botaniste Francis Hallé, qui avait depuis longtemps le projet de faire un film de grande ampleur sur les forêts primaires. Le long métrage Il était une forêt est la partie centrale d'un projet plus général dit cross-media, intitulé La Forêt des pluies, qui a également une ambition éducative à propos de l'environnement. Ce projet permet notamment la participation d'artistes qui partent en résidence en pleine forêt: L'illustrateur Frédérick Mansot, qui a déjà travaillé avec Luc Jacquet pour la création de livres dérivés du film Le Renard et l'Enfant, a suivi le tournage au Gabon pour créer une série de contes. Le photographe Vincent Munier a passé quatre jours au Pérou avec l'équipe de tournage pour photographier des animaux tels que le jaguar. La reporter-photographe Micheline Pelletier est parti au Pérou avec l'équipe du film pour photographier les végétaux. Le graffeur Julien Malland (dit « Seth ») a participé à une exposition. Le peintre Charles Belle, spécialité dans les sujets végétaux, a réalisé des dessins de la forêt au Gabon. L'artiste Jean-Christophe Norman a contribué au projet La Forêt des pluies avec son projet intitulé Un imaginaire pour lequel il varie les moyens d'expression. Le peintre Mark Alsterlind a souhaité accompagner l'équipe de tournage pour réaliser des dessins. Le sculpteur et anesthésiste Vincent Lajarige a participé au tournage à la fois comme artiste et comme médecin de l'équipe. Dès le 25 juin 2012, soit moins d'une semaine après le début du tournage, un web-feuilleton, Voyages en forêt des pluies, filmé et réalisé par Augustin Viatte et diffusé sur le site de Wild-Touch, permet de suivre le tournage et les étapes de production du film.
«Les forêts primaires, jamais abîmées, sont des réserves de vie»
Francis Hallé, botaniste, spécialiste des forêts tropicales sera au Cinéma Le Pestel de Die à 20h30 ce samedi 19 octobre 2013 avec plusieurs personnes (dioises : François de Robert, Jérôme Bouvier) de l’équipe de tournage.

Botaniste, spécialiste des forêts tropicales, Francis Hallé a dirigé, de 1986 à 2003, les missions scientifiques sur les canopées de l’association le Radeau des cimes. Découvreur de l’architecture botanique, auteur de nombreux livres qui témoignent de son amour fervent pour le végétal (1), il n’a jamais cessé de s’émerveiller de l’ingéniosité et de la beauté des arbres. Depuis des années, il s’échine à promouvoir la réalisation d’un grand film consacré aux forêts tropicales primaires menacées de disparition à très brève échéance, pour «montrer toute cette splendeur, tant qu’elle est encore là». Francis Hallé explique son projet, maintenant sur les rails grâce au réalisateur Luc Jacquet (la Marche de l’empereur), mais toujours en quête de financements.
 «Les forêts primaires, jamais abîmées, sont des réserves de vie»
Que souhaitez-vous montrer dans votre projet de film sur les forêts tropicales ?
Il y a deux manières de résumer le projet. Une manière triste : c’est foutu, les forêts tropicales vont disparaître à jamais d’ici dix ans, et ce film constituera une archive de ce que nous aurons perdu. Pour qu’au moins les générations suivantes disposent d’un témoignage de cette splendeur. Et il y a une autre hypothèse, plus ambitieuse, à laquelle je veux me rallier : que ce film puisse contribuer à freiner la déforestation. Je me souviens de l’impact qu’a eu le Monde du silence de Jacques Cousteau et Louis Malle, en 1956. Ce film a véritablement lancé l’océanographie, c’est grâce à lui que les océanographes ont pu avoir de gros budgets de recherche.
A quelles forêts vous intéressez-vous ?
Les forêts primaires des tropiques qui existent encore en Afrique - principalement dans le bassin du Congo -, au Laos, en Mélanésie et en Asie sur de très petites surfaces, en Amérique du Sud enfin, sur une partie du bassin amazonien, le piémont des Andes et le plateau des Guyanes. Primaires, cela veut dire intactes, jamais exploitées et abîmées par l’homme. Parce qu’elles sont proches de la latitude zéro, de l’équateur, ces forêts abritent une extraordinaire biodiversité. Ce sont des réserves de vie : la forêt tropicale, qui ne constitue que 6% des terres émergées, abrite au moins 75% de la biodiversité mondiale. Elles sont nécessaires à la préservation de l’eau, des sols, de la vie sauvage, ainsi qu’à l’existence de populations humaines en symbiose avec eux. Et puis, ces forêts sont le berceau de l’humanité. Selon les paléanthropologues, c’est là que le genre «homo» aurait émergé.
Pourquoi disparaissent-elles ?
Ces forêts contiennent des ressources économiques considérables, à commencer par le bois. Et elles sont vécues comme antagonistes avec le développement économique : alors on tape dedans pour faire des aéroports, des autoroutes, des supermarchés. La courbe de déforestation s’accroît de manière exponentielle. Parmi les grands coupeurs de bois, on trouve de grandes entreprises françaises comme Rougier Océan, Leroy Gabon ou Bolloré. Mais depuis dix ans, la Chine tape aussi dans les réserves de bois : d’abord dans le sud-est asiatique. En Indonésie par exemple, c’est fini, il n’y a plus de forêts primaires sauf en très haute altitude où elles ne sont pas exploitables. Même chose en Thaïlande. Maintenant les Chinois pillent le Cambodge et le Laos. Désormais, on abat aussi la forêt au profit des agrocarburants, on plante des palmiers à huile en Indonésie ou en Afrique ; au Brésil, dans l’état du Mato Grosso, ce sont les cultures de soja qui avalent la forêt.
Avez-vous encore un espoir ?
La canopée - la strate la plus haute d’une forêt tropicale primaire - est un écosystème spécifique, à la jonction entre la forêt et l’atmosphère. Là-haut, il existe très peu de facteurs limitant le développement de la vie. Il n’y fait jamais froid, il y a une excellente exposition à la lumière, jamais de gel, pas trop de vent… Des conditions idéales pour la vie.
Mon espoir, ce serait que les grandes firmes pharmaceutiques réalisent enfin que ces forêts représentent un pactole biochimique, que les canopées contiennent énormément de molécules actives très intéressantes pour développer de nouveaux médicaments. Et que ces firmes nous aident à les protéger. Mais pour l’instant, l’industrie pharmaceutique préfère recourir à la chimie combinatoire qui se contente de réarranger entre elles des molécules qu’on possède déjà.
Où en est le film aujourd’hui ?
En août, avec Luc Jacquet, nous sommes allés en Guyane dans la réserve naturelle des Nouragues. Luc s’est pris de passion pour la forêt guyanaise. Il a réalisé un prologue intitulé C’était la forêt de la pluie, qu’il va maintenant montrer à des financeurs potentiels.
Comment l’imaginez-vous ?
Le scénario sera celui de Luc Jacquet, mais j’imagine un film sans acteurs, où les seuls êtres humains seront issus des ethnies forestières. Ce ne sera pas un film sur la déforestation, déjà abondamment montrée, ni un film scientifique, car il ne pourra évidemment pas prétendre à l’exhaustivité. Ce sera plutôt un film sensuel : ce qu’on voit et ce qu’on ressent. Il faut que ce soit très beau car ces forêts sont admirables.
(1) «La Condition tropicale», Ed. Actes Sud, 2010, et «Plaidoyer pour l’arbre», Ed. Actes Sud, 2005.
Eliane PATRIARCA

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