"Ce n'est pas
l'austérité, c'est un budget de responsabilité" a réagi ce
jeudi Jean-Jack Queyranne aux critiques du Front de gauche. Le président
de région intervenait après l'intervention des groupes et de Gilles Ravache
(Front de gauche) qui expliquait que son groupe ne voterait pas l'activation de
la part modulable de la TIPCE, dite Grenelle, pour financer le rail. 66
millions de taxes supplémentaires empochées l'année prochaine par la région
(lire ici).
Des économies rationnelles
"Nous devons faire
face à nos engagements et à la situation générale de notre pays. A la situation
des entreprises dans notre région" a justifié le président.
En contrepartie, Jean-Jack
Queyranne a promis de réduire la voilure du budget régional grâce notamment à
la suppression des crédits de la MIPRA, mission ingénierie et prospective
Rhône-Alpes (- 600 000 euros). En tout, le budget dévolu au développement
économique connaîtra une baisse de 5 à 6%. La création d'un pool commun avec
l'installation de la chambre régionale de commerce et d'industrie à Confluence
permettra de rationaliser les coûts.
"Pas de coupes aveugles"
"Qu'on ne nous fasse
pas le procès, et en particulier au vice-président Jean-François Debat qui est
à la manœuvre de serrer la visse. Nous ne tranchons pas dans les budgets de
manière arbitraire. Il ne s'agit pas de coupes aveugles, de réductions pour
réduire. Simplement nous devons avoir conscience que nous ne pratiquons pas la
fuite en avant, ce qui reviendrait à dire 'empruntons de manière aveugle et
continuons à augmenter les budgets'. Cela dégraderait la situation financière
de la région de manière certaine à trois ou quatre ans. Nous serions alors dans
une situation impossible. Mais nous ne pratiquerons pas de coupes
arbitraires".
Le budget sera voté les 19 et 20 décembre
prochain à la région. D'ici là, les discussions se poursuivent.
Rhône-Alpes vote l'augmentation de la fiscalité
écologique
Le conseil régional a
adopté ce jeudi l'augmentation de la Taxe Intérieure de Consommation sur les
Produits Energétiques (TICPE). Une taxe qui sert à financer les projets
alternatifs à la route.
Celle-ci va entraîner une
hausse du prix de l'essence à partir du 1er janvier de 1 centime par litre,
pour chaque plein d'essence réalisés par les rhônalpins. Sous l'influence de
cette part régionale, l'essence n'augmentera que d'un centime par litre en
moyenne, soit moins de 1%. Elle rapportera 66 millions d'euros de recettes
supplémentaires à la région en 2014. Une manne qui permettra de financer les
projets TER en Rhône-Alpes.
UDC, FN et Front de gauche votent contre
Le groupe Union de la
droite et du centre (UDC), ainsi que le groupe Front national et, plus
surprenant le groupe Front de gauche ont voté contre. Thierry Kovacs (UDC)
a demandé à la majorité de puiser "dans les dépenses non obligatoires,
dans les frais de structure, dans les frais des antennes régionales, dans le
coût des effectifs pléthoriques des CDDRA" plutôt que "dans la poche
des familles et des entreprises rhônalpines".
Gilles Ravache (FdG) a
reproché à cette taxe d'être "inefficace et injuste. Elle ne résoudra pas
les problèmes budgétaires" et surtout, elle sera "entièrement
supportée par les rhônalpins et mécaniquement plafonnée pour les entreprises".
Le conseiller Front de gauche a suggéré aux députés proches de la majorité
régionale d'appuyer à l'Assemblée pour faire modifier le mode de calcul de la
TIPCE dans le projet de loi de finances 2014.
Ajouter de la fiscalité écologique, c'est la
rendre "inacceptable"
Didier Jouve (EE-LV, en
photo), directeur adjoint à la Communauté de communes du Val de Drôme, à
Crest s'est désolidarisé de son groupe. Il n'a pas participé au vote se
refusant à faire "de la fiscalité écologique qui se rajoute". Il
préférerait qu'elle se substitue. "C'est le meilleur moyen de la rendre
inacceptable" a-t-il reproché.
Rhône-Alpes va augmenter la taxe sur les carburants
A contre-courant de la
pause fiscale voulue par le gouvernement, la région Rhône-alpes va annoncer ce
jeudi qu'elle augmentera sa part de taxe sur les carburants en 2014, la TIPP.
Une augmentation repoussée jusqu'à maintenant mais la région ne peut plus
attendre (actualisée à 17h15).
La droite parle d'un
budget de "fin de cycle", le front de gauche se plaint d'un
"budget en trompe l'oeil" et les Verts menacent de ne pas le voter en
décembre. Ambiance au conseil régional pour cette assemblée plénière qui débute ce jeudi
matin à 11h et sera consacrée au débat d’orientation budgétaire
(DOB), obligatoire avant le vote du budget en décembre.
Jean-François Debat, le
vice-président délégué aux finances, s'est fait la main lundi matin devant les
journalistes en conférence de presse. Son discours, très technique, est rodé.
Le maire PS de Bourg-en-Bresse parle de "budget stable depuis 2009" à
la région, dans un contexte de baisse des dotations de l'Etat et de péréquation
entre les régions, défavorable à Rhône-Alpes (+ 8 millions d'euros dus en
2014).
Un budget "en trompe l'oeil"
"Mais en trompe
l'oeil une autre lecture des orientations budgétaires régionales est
possible", se plaint Elisa Martin du Front de gauche. "Il n'y aucun
suspense, affirme la conseillère iséroise, nous ne voterons pas ce budget qui
ne propose qu'une augmentation mécanique" de la politique budgétaire. De
fait, seules les dépenses régionales dédiées à la formation des chômeurs, le
chauffage des lycées dans un contexte de hausse du nombre des chômeurs et des
prix de l'énergie (+10%), ainsi que les investissements ferroviaires par
rapport aux contrats déjà signés augmenteront en 2014. Pour le reste, la Région
prévoit 18 millions de coupes claires réparties sur tous les autres budgets. Le
développement économique et les parcs nationaux par exemple devront faire des
efforts.
Face à ce budget,
Jean-François Debat se défend en parlant de "choix politiques" et non
de soumission aux projets gouvernementaux. Mais pour boucler son budget 2014, à
2,4 milliards environ, l'adjoint aux finances sera obligé d'augmenter la part
régionale de la taxe sur les carburants, à hauteur d’un centime par litre. Une
taxe décidée par le gouvernement lors du Grenelle de l'environnement en 2010
pour financer les investissements ferroviaires, mais mise en sommeil depuis par
la région Rhône-Alpes. Elle "rapportera entre 50 et 60 millions à la région
en 2014" affirme l'Union de la droite et du centre (UDC) qui est
contre. "66 millions qui serviront à financer des projets
ferroviaires comme le Lyon-Trévoux ou la rive droite du Rhône"
applaudissent les élus écologistes. Cette hausse entraînera une augmentation de
moins de 1% du prix de l'essence l'année prochaine dans la région. En tout,
l'ensemble des recettes de TIPP dévolue à la région (modulation Grenelle
comprise) représente 5 à 6% du prix de l'essence.
Lucie Blanchard
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