Grenoble - Le tribunal administratif de Grenoble a
suspendu vendredi en référé l'exécution de deux arrêtés de la préfecture de la
Drôme autorisant des tirs de loups, a-t-on appris auprès de l'Association pour
la protection des animaux sauvages (ASPAS).
Dans son ordonnance dont MCD
a eu copie, le tribunal reconnaît «un doute sérieux» sur la légalité de ces
arrêtés autorisant chacun «le prélèvement de deux loups et non d'un seul», car
«il n'est pas justifié que les éleveurs ayant fait l'objet d'attaques auraient
mis en place des mesures de protection suffisantes pour éviter ou limiter ces
attaques».
Le préfet de la Drôme
avait ordonné le 27 septembre par deux arrêtés préfectoraux le prélèvement de
deux loups, espèce protégée, soit quatre animaux au total, dans cinq communes
de son département hors battues, ce qu'avait attaqué l'ASPAS.
La préfecture avait fait
valoir, pendant la procédure, que la destruction de deux loups «ne
fragiliserait pas cette population, en forte croissance», et avait souligné
l«importance des dommages occasionnés» par les prédateurs.
«Pourquoi en prélever deux
alors qu'un seul suffirait pour déstabiliser la meute ?», a argumenté l'avocat
de l'association, Me Benoît Candon.
Jeudi, le tribunal
administratif de Marseille avait annulé une autorisation préfectorale accordée
aux chasseurs de cinq communes des Alpes-de-Haute-Provence, pour tuer des loups
lors de battues de grand gibier, estimant qu'elles n'étaient pas conformes au
protocole.
De même le 4 octobre,
celui de Nice avait donné raison à trois associations de défense des animaux
sauvages qui réclamaient l'annulation d'une autorisation dans les
Alpes-maritimes.
«Nous sommes très
satisfaits, nous avons fait le Grand Chelem», a réagi le président de l'ASPAS,
Pierre Athanaze.
«Il y en a marre que l'on
nous dise que l'on peut tuer un loup quand les mesures de protection des
troupeaux mises en place par les éleveurs sont insuffisantes ou pas
correctement mises en place», a-t-il ajouté.
MCD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire